La goutte d'eau qui fait déborder le vase.

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-Comment puis-je organiser un kidnapping ? Non mais tu es fou ? On n'est pas en France ici. Ramènes tes idées.
-Alors comment tu expliques que ma fille soit pas avec toi.
-Mais Cheikh je sais vraiment pas comment ça s'est passé. Je te jure.
-Maman elle n'a rien fait. Elle a vu tonton Mario et a commencé à se sentir mal. Quand elle s'est reposée on n'a plus vu Dewel.
Dariane pleurait plus que moi. Nous voir nous disputer l'affectait déjà.
-Mario? Vous l'avez vu dans le supermarché ?
Il attrapa violemment le petit bras de ma fille.
-Arrêtes, tu lui fais mal.
-Toi tais toi..
Il se retourna vers Dariane.
-Réponds, dit-il en la secouant.
Elle ne répondit pas mais pleurait de plus belle.
-Oui on l'a vu papa.
C'était Dayan qui avait répondu. Il lâcha brusquement ma fille qui manqua de tomber.
-Donc comme il n'a pas pu t"utiliser pour ces sacrifices, tu as livré ma fille.
Je ne le reconnaissais pas. Pas dutout.
-Cheikh arrêtes. Calmes toi pour qu'on puisse en discuter.
-Discuter de quoi bordel. ? Tu étais de mèche avec lui depuis le début.. Merde.
Sa mère se rapprocha de lui.
-Mais tu sais bien que Mberry ne ferait jamais ça.
-Je ne sais plus qui croire maman. J'ai entendu une conversation qu'elle tenait avec sa mère ce matin. Elle trouvait que ma fille était un obstacle. Moi ma fille. Je suis sûre qu'elle s'est débarrassée d'elle.
Il pleurait. J'avais de la peine pour lui. Je mettais toutes ces accusations sur le compte de la colère.
-Et comme par magie, elle rencontre son assassin de mari ce même jour. Et ma fille se perd.
Je dévalai les marches et entrain au salon. Si je restais à écouter ses accusations j'allais éclater. Je me calmai. Il fallait commencer par le commencement: appeler Dana pour savoir si elle avait pris Dewel. Et informer les policiers.
Au même moment, tonton Abdou entra. Je voulus parler mais il m'arrêta.
-J'espère que tu n'entreprends pas de me donner des explications. Tu ne peux rien faire à cette petite. Cherchons plutôt les moyens de la retrouver.
Ses paroles me donnèrent confiance en moi. Je lui exposai mon plan.
-Non. Si il s'avère que la petite ne soit pas avec elle, elle saura donc que quelque chose ne cloche pas. Elle alertera la police et Cheikh peut perdre la garde de l'enfant.
Je n'avais pas pensé à tous ces paramètres.
-Laisses moi appeler le directeur de la police.
-Mais ils ne commenceront les recherches qu'après 72 h.
-Eh bien il m'est en quelque sorte redevable.
Il lança l'appel qui sonna en vain. Il fit de même 3 fois de suite. Je perdais tout espoir. Je n'avais pas peur pour Cheikh, j'avais peur pour Dewel. Cette petite je l'aime trop bien. J'ai vu en elle cet enfant que j'ai perdu.
Le portable de tonton Abdou sonna. Il me fit  signe  que c'était le directeur de la police. Il lui expliqua la situation. Celui-ci accepta et promit tout faire dans la discrétion.
-Dariane chauffe.
Oh cette petite.
-Amènes -la moi.
Aïcha me l'amena. Je la pris dans mes bras.
-on va retrouver Dewel d'accord ?
Elle hocha la tête.
Je sentis qu'elle a envie de parler. Je la questionnai alors du regard.
-Papa est fâché contre nous.
-Non princesse. Il est juste inquiet pour Dewel. Donc tu vas arrêter de t'en faire. Papa vous aime beaucoup.
Tonton Abdou nous regardait intensément. Il vint prendre alors sa petite fille qui ne tarda pas à s'endormir.
-On doit aller rendre visite à cette femme à l'improviste. Mon instinct me dit qu'elle y ait pour quelque chose.
-Eh bien allons-y.
J'allai dans la chambre. Je le vis. Il émettait plusieurs appels et s'énervait. Il avait déjà tout cassé dans la chambre.
Je me changeai et pris mon sac. Quand je fus prête à partir je le vis assis sur le lit, soucieux. Il se rappelait sûrement que quelques heures plus tôt, sa fille était dans cette pièce. Je ne lui en voulais pas.
-Je vais à la recherche de Dewel.Je suis sûre que nous la retrouverons. Cet épisode a été décisif. Je partirai. Avec les enfants. Tu pourras les voir quand tu voudras. Je t'en empêcherai pas. On a été bête de penser que tout ira bien. Je ne veux pas d'un mari qui pense que je ferai du mal à son enfant chaque fois qu'il sort, un mari qui pense que je n'aime pas son enfant. Je te retrouverai ta fille et m'en irai avec mes enfants. Ton attitude envers eux tout à l'heure a été grave. Je ne veux pas les exposer à ta colère. Mine de rien, tu aurais pu taper la petite.

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