I need some fresh air.

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Le lendemain matin, je me réveillai avec des douleurs. Je pris sur moi et allai prendre ma douche. Ma mère m'avait appelé à maintes reprises mais la scène d'hier ne m'a pas permis de décrocher. Elle aurait douté que quelque chose se passait.
Moi-même je ne saurai expliquer ce qui s'était passé. Mon mari avait levé la main sur moi, a traité mes enfants de bâtard, m'a lancé une savate et j'avais une lèvre déchirée. Je ne sais quel épisode j'ai raté. Parce que je suis sortie travailler. Donc il y en aura de prochains coups. Je ne suis pas le genre de femme qui prend tout à la légère. Car un homme qui violente un jour, violentera toujours. Il me faut lui parler. Ou ce mariage sera dissout le plus vite possible. Étant présidente d'une ONG, j'entends souvent les témoignages de ces femmes victimes de violence de la part de leurs maris. Et je leur conseille toujours de quitter ces foyers toxiques.
Il entra dans la chambre. Je ne lui accordai aucun regard, m'apprêtant pour le boulot.
-Chérie.
Je ne le calculai même pas.
-Mberry je t'appelle là.
L'ignorant, je m'assis devant ma maquilleuse. Il se rapprocha de moi et s'agenouilla. Ces scènes ne marchaient pas avec moi.
-Écoute moi s'il te plait Mberry.
Je n'avais rien à lui dire pour le moment. Il doit comprendre que son acte m'a blessée. Je ne penserai jamais qu'il pouvait un jour lever la main sur moi. Mais bon on ne finit jamais de connaitre les gens. Je finis mon maquillage et il était toujours à genoux me bloquant le passage.
-Laisse-moi passer.
-Mais Mberry écoute. Je suis désolé pour hier. Je ne voulais pas aller si loin c'est sur le coup de la colère....
Je le poussai et prit mon sac. Ma lèvre avait recommencé à couler du sang.
-Attends je m'habille et on ira à l'hôpital pour que je puisse te le coudre.
-N'ose même pas me toucher.
Je me dégageai, pris mon sac et rejoignit ma voiture, direction l'hôpital pour me faire recoudre ce truc.
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Je n'avais pas pu fermer l'œil de la nuit. Toutes mes tentatives pour appeler Mberry ont échoué. Je me devais de lui parler des traces sur le corps de sa fille. On toqua à la porte. Aïcha alla ouvrir. Je croyais que c'était Mberry. Mais c'était une toute autre visite agréable.
-Cheikh?/
- Salamaleikum tata.
-Na nga def? Mba jam nga am( comment vas-tu ?.  As-tu la paix)
-Jam rek( la paix seulement).
-Prends place. Tu es rentré quand mon fils? Aïcha apporte moi du jus.
-Merci tata. Je suis rentrée depuis bientôt 2 mois.
-Hey Cheikh et tu ne viens me voir qu'aujourd'hui. Ce n'est pas gentil.
-Tata ne te fâche pas. C'est le boulot.
-Hum j'espère qu'une autre femme ne m'a pas remplacée hein.
-Ah tata toi aussi tu es l'unique hein mash'allah.
On éclata ensemble de rire. Je n'avais même pas remarqué qu'il était avec un enfant. Une petite fille qui ressemble trait pour trait à Dariane.
-C'est ta fille?
-Oui tata.
-Elle est tellement jolie. Comment s'appelle t'elle?
- Dewel. Elle a un an.
-Tellement jolie dans sa poussette.
La petite avait son doigt dans la bouche et me regardait intensément. Dariane et Dayan se reveillèrent au même moment. Quand ils virent  Cheikh, ils coururent vers lui et sautèrent à son cou.
-Papa.
Il les embrassa. J'eus de la peine pour lui. Si il savait....
Aussitôt la porte s'ouvrit sur Mberry. Elle avait un visage renfrogné. Elle s'assit en me saluant. Elle n'avait pas remarqué que les enfants étaient avec Cheikh. Elle se leva et alla à la cuisine.Elle revint avec un verre d'eau et détacha un sachet de médicaments. Elle prit les médicaments et s'adossa, histoire de se reposer. Mais c'était sans compter sur ses enfants.
Dayan courut et monta sur les cuisses de sa mère.
-Dayan descends s'il te plait, dit elle en gardant toujours les yeux fermés.
-Maman regarde papa est venu.
Elle hocha la tête. Je compris qu'elle n'avait pas saisi la phrase.
-Salut Mberry.
Elle ouvrit les yeux, incrédule .
Ils se détaillèrent silencieusement. J'avais mal. Mal parce qu'Allah les soumettait à l'épreuve. Ils étaient tous deux mariés. Allah savait qu'ils s'aimaient toujours. Alors pourquoi toujours permettre qu'ils se rencontrent.
-Salut, dit elle en bégaillant.
Aussitôt la fille de Cheikh se mit à gazouiller. Dariane s'approcha de la poussette.
-Mamie je peux la prendre?
Je fis sortir Dewel de sa poussette. Elle sentait si bon. Dariane s'assit parterre et je lui mis l'enfant entre les jambes. Elles s'amusaient comme des sœurs qu'elles étaient. Dayan était toujours avec sa mère essayant de lui toucher les lèvres. Mon attention fut attirée par la grosseur de ses lèvres.
-Tu as eu quoi là ? Dis - je en m'approchant.
Je remarquai des points de suture.
-J'ai glissé maman. Je suis allée à l'hôpital aujourd'hui pour coudre cela.
Cheikh s'approcha d'elle.
-Et tu vas mieux?
Elle hocha la tête.
-C'est ta fille ?
-Oui. Dewel.
-Joli prénom. Elle ressemble bien à Dana.
Je sentis que ma fille avait mal. Mais c'était son choix et elle devait en assumer les conséquences.
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- Tu rentres quand? Me demanda t'elle
-Dans deux semaines au plus. Mon papa avait envie de voir ma fille. En plus ma femme et moi sommes en vacances. Donc rien n'urge pour le moment.
Elle hocha la tête. Je la raccompagnais vers la voiture.
-Prends soin de toi et ne néglige pas ta plaie.
J'attendis qu'elle démarre et retournai à l'intérieur. Dewel riait de sa petite voix aux grimaces que lui faisaient Dariane et Dayan.
-Papa, tu peux la laisser ici avec nous?
-Non princesse. Après elle aura faim et elle aura besoin de téter.
-Mais mamie a des seins.
On éclata tous de rire.
Je passai la matinée avec eux. C'était si beau de se retrouver avec eux. Aux environs de 14 heures, Dewel gigotait déjà, signe qu'elle avait faim. J'avais laissé Dana à la maison car elle ne se sentait pas bien. J'ai emmené Dewel à l'hôpital pour un contrôle.
-Tata il faut qu'on y aille.
-Déjà ? Mais je préparais un plat pour toi.
-Non ne te gêne pas. Je vais repasser.
-Je l'espère. Bien de choses à la mère de la petite.

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Pourquoi Cheikh revenait toujours à des moments où je dois prendre des décisions cruciales. ? Une chose est sûre, mes enfants ne retourneront pas de sitôt à la maison. La chance jouait en ma faveur surtout qu'ils étaient en vacances. Je devais éloigner mes enfants de cette tension qui naissait entre Mario et moi.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant