Mon Emma. Ma Regina.

62 : Ma mourante. Mon soutien.

[c'est gay mais pas gai vous êtes prévenu.e.s rien qu'avec ce titre]

Regina trottina dans l'hôpital qu'elle connaissait par coeur, passa devant l'accueil sans s'y arrêter, elle n'avait pas besoin qu'on la dirige, elle savait exactement où aller. Elle avait passé tant de temps ici comme patiente, à tout juste vingt et un an elle avait passé plus de temps dans cette hôpital que dans une salle de classe. Ce qui ne lui empêchait pas de faire des études d'économie actuellement et d'être excellente. Mais ce n'était pas pour elle qu'elle était là aujourd'hui, c'était pour la personne qu'elle aimait le plus au monde. Plus que ses parents et sa soeur parfaits, qu'elle aimait énormément. Mais pas autant que celle qu'elle allait voir. C'était son âme soeur, elles s'étaient trouvées quand elles étaient à l'hôpital en même temps, elle avait à peine dix ans à l'époque, et elle avait été installée dans une chambre double avec une enfant ayant la même maladie qu'elle mais étant plus jeune de deux ans. Depuis les deux s'étaient soutenues, entendues, aimées, confiées, elles étaient devenues inséparables, et s'adoraient au delà de tout. C'est pour ça que Regina était là, devant cette porte de chambre individuelle, à prendre une grande inspiration en fermant les yeux une fraction de seconde, cherchant la force dont elle allait avoir besoin. Puis elle ouvrit la porte, et son expression neutre s'effondra, en voyant sa blonde favorite allongée dans le lit, la couverture remontée sous ses seins, dans une robe d'hôpital, la peau plus pâle que d'habitude, une perfusion dans son bras, un détecteur sur son index et une canule dans le nez.

-Emma. Murmura la brune figée devant la porte qui s'était refermée.

La malade qui regardait par la fenêtre à l'opposé, tourna la tête vers l'arrivante. Elle sourit faiblement en la voyant, et redressa un peu la tête.

-Hello ma fée. Sourit Emma.

La brune esquissa un sourire. Ce surnom était une bouffée d'air frais. Elles l'avaient ajouté à leur longue liste d'appellation quelques années avant, parce qu'elles se considéraient l'une l'autre comme un médicament, une fée protectrice. Alors certes le surnom l'avait adoucie, mais elle était quand même inquiète, triste et en colère.

-Dis pas hello comme ça, alors que ta mère vient de m'appeler en me disant que tu étais tombée dans les pommes chez vous cette nuit. S'agaça-t-elle. Tu peux pas me dire "hello" et m'appeler ainsi en espérant que tout ira bien et que je te pardonnerais le fait de n'avoir dit à personne que ton corps entier te faisait mal comme à chaque nouvelle crise!

-Regina. Tenta la blonde.

-Tu es une imbécile. Rétorqua Regina en n'entendant même pas l'interruption de la malade. Que tu ne le dises à personne c'est une chose, que tu ne le dises pas à ta mère je le comprends, depuis le décès de ton père elle est encore plus surprotectrice surtout qu'il avait notre maladie aussi. Que tu dises rien au médecin c'est stupide mais je te connais je sais que t'aimes pas les médecins. S'emballa-t-elle.

-Regina. Essaya de nouveau Emma.

-Mais que tu ne me dises rien à moi c'est juste parfaitement débile, nul et ça m'énerve. On se dit toujours tout. Gronda la brune. Je sais que j'ai été prise par les cours ces derniers temps, mais je suis toujours là et serais toujours là pour toi. Tu aurais dû me dire dès les premières douleurs.

-Regina! S'exclama la blonde.

-Quoi?! S'interrompit enfin la brune près du lit.

-C'est ma dernière crise. Informa faiblement Emma.

-Pardon? Pourquoi? Demanda Regina, surprise en se laissant tomber pour s'asseoir sur le bord du lit.

-J'en ferais jamais d'autres. Appuya la blonde en levant la main pour la mettre dans celle de Regina, le petit détecteur en plastique au bout de son index l'embêtant.