Jour 1 - Mercredi
-Regina, vous êtes sur la bonne voie, quand vous êtes arrivée ici vous étiez au plus mal, et vous aviez toutes les raisons de l'être, mais oui aujourd'hui je pense que vous avez avancé vous avez compris où était le problème, vous avez compris comment vous battre, vous avez compris aussi que ce n'est pas en abandonnant et en lâchant tout que ça réglerait le problème. Vous avancez, vous êtes forte et vous êtes une battante, je pense sincèrement que vous avez bien fait de venir ici. On va pouvoir vous aider jusqu'au bout jusqu'à ce que vous estimiez être capable de retourner dans votre vie de tous les jours, jusqu'à ce que vous alliez mieux. Continuez d'écrire tous les jours trois choses qui vous ont fait du bien, qui vous ont fait sourire. N'hésitez pas non plus à écrire les évolutions dans votre comportement, dans vos émotions, dans votre vie, ainsi que les choses qui peuvent vous faire encore du mal, les choses qui restent insurmontables pour le moment. Nous en parlerons à votre séance de la semaine prochaine, d'ici là continuez votre travail sur vous-même comme vous le faite depuis le début, et n'hésitez pas si vous avez besoin je reste à votre disposition.
-Merci docteur. Souffla Regina, recroquevillée dans le fauteuil blanc, habillée seulement d'un legging noirs et d'un très long pull à col roulé totalement blanc.
Elle se releva doucement, passant une main dans ses cheveux décoiffés puis sur son visage marqué par la fatigue. Elle salua une dernière fois le médecin et quitta son bureau. Dans le couloir elle lâcha un profond soupir, marquant son désespoir et son épuisement. Elle était dans cette maison de repos, depuis plus de trois mois, elle voyait ce psychologue depuis autant de temps, et même pendant le premier mois elle avait vu un médecin généraliste pour quelques blessures qu'elle avait. Aujourd'hui elle restait ici, dans cette maison et ce domaine chaque jour, n'osant pas mettre un pied dehors elle n'était pas prête elle le savait, et le médecin lui avait confirmé que ça ne servait a rien qu'elle se force, elle risquait même de régresser en faisant ça. En vérité, depuis son arrivée dans cette maison, elle sortait peu de sa chambre, en dehors de ses rendez-vous médicaux, elle sortait pour aller manger dans la salle commune de temps à autre, même si elle préférait manger dans sa chambre. Les autres fois, il lui arrivait de passer par la salle commune mais en trois mois de vie ici elle n'avait du y mettre les pieds que moins de dix fois.
En tirant sur ses manches, pour cacher ses bras et ses mains dedans, elle s'éloigna du cabinet du docteur, et arrivée près de l'escalier elle préféra descendre au rez-de-chaussée au lieu de monter au troisième à son étage. Sur un coup de tête elle avança doucement vers la salle commune. Elle avait l'impression d'être un zombie, ou plutôt un fantôme, mais depuis quelques temps maintenant elle avait l'impression de retrouver de la consistance. Depuis cet événement qu'il l'avait fait venir ici, qui l'avait fait abandonner toute sa vie, qui l'avait fait s'effondrer elle avait l'impression de ne plus vraiment exister, d'être seulement une enveloppe charnelle qui errait. Un fantôme, elle était devenu un fantôme. Le docteur Hooper avait raison elle faisait des efforts, elle avançait, elle se rendait compte par ce simple constat : depuis quelques jours deux ou trois semaines peut-être, elle retrouvait tout doucement quelques morceaux d'elle, la rendant consistante. Malgré tout, elle avança lentement, comme si elle était effacée, et s'arrêta à l'embrasure de la porte donnant sur la salle commune. Il y avait une grande table, puis plusieurs petites, un coin canapé et puis un recoin dans la salle ouverte par des baies vitrées où était un piano à queue. La brune s'attarda sur l'instrument imposant et noir, qui brillait sous la lumière du soleil. Autour de celui ci, contre les baies vitrées il y avait des petites banquettes, seul endroit où personne n'était assis. Par contre le siège derrière les touches du piano était pris par une femme blonde, habillée d'un pull et d'un jean, avec une queue de cheval haute bien ajustée. N'ayant rien à faire, et voyant la jeune femme fixer les touches du piano comme si elle allait jouer, elle s'approcha, passant entre les tables et contourna le piano pour aller s'asseoir sur les petites banquettes contre la baie vitrée.
La blonde la suivit du regard, et la vit s'installer, se recroquevillant sur elle même, ses jambes repliées contre sa poitrine, son visage rentré dans son pull, ses manches tirées. Malgré la douleur et la peine, ainsi que la fatigue et la dépression clairement visible chez cette femme, elle la trouva belle, très belle, merveilleuse même.
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Mon Emma. Ma Regina.
Fiksi PenggemarRecueil d'os « Mon/Ma » Dans chacun des os, les deux femmes ont une profession différente, ou des statuts sociaux les éloignants, mais finalement elles se rapprochent d'une manière ou d'une autre... Swanqueen, et Swanmills à l'occasion. . Aucune pho...