Mon Emma. Ma Regina.

54 : Ma directrice adjointe. Ma façade.

Emma attrapa une bière, grogna pour la énième fois de la soirée et laissa ses talons de côté. Elle alla se vautrer sur le canapé, ses jambes repliées sous elle, près de sa meilleure amie.

-Tu vas arrêter de grogner. Soupira Ruby, sa propre bière en main, le petit fascicule en papier dans les mains.

-Ce voyage m'agace. Marmonna la blonde.

-Qu'elle idée de prétendre être mariée. Se moqua la brunette.

-Bah en même temps ça faisait deux ans que je disais avoir une compagne, fallait que ça évolue un peu. Bredouilla Emma faisant rire son amie.

-Mais je ne comprends pas pourquoi t'as inventé ce mensonge au départ. S'amusa Ruby, moqueuse.

-Parce que je suis directrice adjointe d'une très importante société. Que je suis continuellement entourée d'hommes prétentieux dont la plupart sont persuadés qu'en tant que femme, je ne peux pas faire mon boulot correctement. Ça fait six ans que je suis dans l'entreprise et trois que je suis directrice adjointe, et pourtant certain continuent de penser que j'ai pas ma place ici. S'emballa Emma. Et ils sont tous crétins, mais mariés, avec des superbes femmes, qui sont complètement malheureuses, suffit de voir comment elles cherchent à voir ailleurs à chaque soirée. Bref, j'en avais marre qu'on se moque, alors j'ai affirmé que j'avais quelqu'un, une femme magnifique. Et l'autre jour, après mon week-end prolongé de congé, ils se sont moqué avec des "week-end spa de fillette", "rupture qui brise le cœur et il faut pleurer avec de la glace devant les films romantiques", que des clichés comme ça-

-Mais t'es aller faire une randonné en montagne, pourquoi tu leurs as pas dit ? Coupa Ruby.

-Mais je ne sais pas, leurs remarques m'agaçaient, j'ai commencé à être en colère alors j'ai dit le premier truc qui m'est venu à l'esprit, et j'ai sorti que je m'étais mariée avec ma femme parfaite et que donc j'avais passé mes cinq jours de congés à en profiter. Marmonna honteusement la blonde. Je suis allé jusqu'à porter une bague à mon annulaire pour faire semblant.

-Bravo. Soupira moqueusement son amie. Résultat, tu pars pour un voyage d'entreprise dans une semaine, pour six jours, avec tous ces hommes et leurs femmes, et tu dois emmener ta femme imaginaire. Félicitation, c'était une grande idée. Ironisa-t-elle.

-Oh ça va. Je sais que je me suis foutue dans la merde. Je ne t'aurais pas appelé en disant "urgence" sinon. Remarqua Emma.

-Pas faux. Reconnu Ruby. Elle resta silencieusement un moment, les yeux posés sur le fascicule de l'hôtel où allait se dérouler le voyage de son amie. Elle finit par le poser et se tourner légèrement pour faire face à la blonde dans le canapé. Bien, je vois trois solutions.

-Dis-moi, parce qu'à part me taper la honte, je vois pas. Bredouilla la blonde, complètement défaitiste à ce stade.

-C'est la première solution que j'ai. Tu avoues que t'as pas de femme, sois t'en a jamais eu sois t'a rompu, mais en tout cas tu te pointes seule à ce voyage, ce qui veut dire être la seule célibataire et femme au milieu d'hommes mariés lourds. Remarqua Ruby.

-J'espère que t'as d'autres meilleures solutions. Grimaça Emma.

-Ma seconde solution, tu mens. Tu y vas seule, en disant que ta femme travaillais, ou autre ce qui justifierais son absence. Je peux même t'appeler à des moments stratégiques et jouer ta femme pour faire vivre le mensonge à fond. Proposa la brunette. Mais tu es toujours la seule femme sans ta compagne présente pour le voyage.

-Ouais, mais au moins je ne me tape pas la honte. Remarqua la blonde.

-Voilà. Mais j'ai une dernière solution qui te permettrais de pas être seule, mais c'est osé et un peu dangereux. Admit Ruby.