Mon Emma. Ma Regina.

81 : Ma bureaucrate. Ma saisonnière.

Semaine 1

-Bien, nous avons fait le tour de tes responsabilités, as tu des questions? Demanda la femme d'une quarantaine d'années, léger sourire aux lèvres, ses cheveux blonds attachés dans un chignon serré et sérieux, habillée d'un tailleur la regardant avec un sourire poli.

-Non, je pense que j'ai tout. Fit Emma en passant une main dans ses boucles blondes en regardant autour d'elle. Oh si, combien de médecins sont là actuellement?

-En ce moment nous sommes quatre sur les cinq habituels. Et tout l'été se sera ainsi car on part en vacances chacun notre tour. Il y aura juste un moment où nous serons que trois, car deux de nos collègues, Mary et David, sont ensemble et mariés donc ils partent en même temps puisque c'est vacances en famille. Sourit la femme.

-Bien, et vous m'avez dit de vous appeler Kathryn, quand est-il des autres? Demanda la blonde.

-Pareil. Nous sommes tous proches, un groupe d'amis, et même si tu es là juste pour l'été tu en fais parti. Donc prénom et tutoiement même. Sourit Kathryn.

-D'accord. Et bien je vais m'y mettre alors. Accepta Emma, avec un sourire aussi gêné que poli.

Elle s'éloigna et pris place sur son siège derrière le comptoir d'accueil et soupira avant de regarder son bureau et les papiers par lesquels elle devait attaquer. Elle devait être la réceptionniste de ce cabinet médical pour l'été, remplaçant celle qui était en poste à l'année d'habitude mais qui serait absente huit semaines, laissant le cabinet de cinq médecins sans personne. Kathryn était médecin généraliste, Mary pédiatre, son mari David était psychologue, Belle une éducatrice spécialisée et Ruby était nutritionniste, et elle, elle devait gérer tout ce qui était de l'ordre des rendez vous, de la paperasse et des dossiers. Elle travaillerait jusqu'à sa rentrée, c'est à dire le premier septembre, et au moins elle se ferait pas mal d'argent ce qui était nécessaire en tant qu'étudiante, même si sa mère l'aidait un peu financièrement. Alors elle regarda la pile de papiers une seconde avant de les attraper et de commencer à tout scanner et ranger comme demandé, tout en répondant au téléphone et planifiant les rendez vous des médecins. Elle encaissait et donnait aux patients les papiers dont ils avaient besoin et les saluait. Elle rencontra tout les autres médecins dans la matinée, et fut chaleureusement accueillie par tous. Même si le travail n'avait pas l'air formidable, l'équipe était géniale, et c'était déjà ça.

Quand finalement elle eut sa pause de midi, elle soupira de soulagement, la première matinée ayant été chargée. Elle prit son tote bag et le glissa sur son épaule avant de mettre ses écouteurs en sortant. Elle marcha dans quelques rues et arriva sur une place piétonne avec banc et arbres qu'elle aimait bien, et se dirigea vers le coté où il y avait de nombreuses marches pour s'asseoir dessus. Elle sortit de son sac sa salade préparée le matin même ainsi que ses écouteurs qu'elle mit et commença à manger en regardant les gens bouger devant. Elle pouvait passer beaucoup de temps à observer les gens marcher, parler, agir, elle repérait les détails, les choses que personne ne voyait. Et surtout elle pouvait voir des personnes extraordinaires. Comme la femme qui arrivait vers les marches. Brune, la peau mate, les yeux noisettes brillants avec le soleil, dans une jolie robe moulante sur des talons. Tout son contraire quoi, avec ses cheveux blonds, sa peau claire et ses yeux verts elle aurait l'air très pâle près d'elle. Mais tout ce à quoi elle pouvait penser c'était que la femme était magnifiquement attirante. Cette dernière s'approcha et s'assit sur les marches, la même que celle de la blonde, mais juste trois mètres plus loin. Elle passa son déjeuner à la fixer, hypnotisée, comme si le monde était effacé à côté. Quand son téléphone vibra pour l'alarme qu'elle s'était mise pour ne pas être en retard, elle sursauta légèrement, n'ayant pas réalisé à quel point le temps avait passé, et elle rangea ses affaires avant de se lever. Elle ne pu résister à l'envie et avant de partir elle jeta un dernier regard à la femme brune, et eut la surprise de croiser son regard. Ses joues s'empourprèrent de suite gênée, et la femme lui sourit tendrement. Elle déglutit et l'adolescente ayant son premier béguin en elle, lui cria de fuir alors elle tourna les talons et retourna au cabinet.