Étonnamment, la première chose que je vois en rouvrant les yeux, c'est le visage de Sébastien penché vers moi. J'ai encore des petits oiseaux qui volent au-dessus de ma tête et il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits.
— Vous allez bien ?
Sebastien me tend sa main que j'attrape en marmonnant. Je suis toujours dans la boue, et je détache ma bombe avant de jeter un coup d'œil autour de moi. Il n'y a que Sebastien et Ander, le reste de la famille royale a disparu.
— Tu es vraiment idiot ! s'énerve Sebastien en se tournant son frère.
Son frère qui n'a pas l'air alarmé plus que cela par ma chute. Ses yeux sont posés sur moi et ne trahissent aucune émotion. J'en ai marre d'être observée sans pouvoir comprendre le sens de ses regards !
— Elle a accepté, je n'y suis pour rien, se défend Ander en s'avançant vers son frère.
Je me remets sur pieds. Plus de peur que de mal au final même si je suis pleine de boue maintenant. Je me demande quand même où est passée la famille royale.
Sebastien répond à mes interrogations et souffle :
— Ils sont partis chercher un médecin puisque vous n'ouvriez plus les yeux. Et toi, Ander, tu es le dernier des abrutis !
Je n'ai jamais vu Sebastien s'énerver comme ça. À croire qu'on a attenté à sa vie.
— Mais elle a accepté de son plein gré !
— Elle n'a jamais monté sur un chemin comme ça, elle ne connaît pas la propriété et tu l'as fait exprès seulement pour flatter ton ego ! Tu savais qu'elle risquait de tomber, elle aurait pu se blesser ou pire et...
— Et cela montre simplement qu'elle est une très mauvaise cavalière.
J'ai envie de lui en coller une. Si seulement c'était le visage d'Ander qui s'offrait à moi quand je me suis réveillée, et qu'il me présentait ses excuses, tout irait mieux. Or, il me qualifie encore d'incompétence, à la limite du pire je deviens inutile et ça m'énerve fortement. J'en ai plus que marre d'être traitée comme une moins que rien.
— Tu es tellement de mauvaise foi, crache Sebastien en me prenant le bras. Venez, ma chère, s'adresse-t-il à moi, nous rentrons au palais.
Et nous dépassons Ander qui me jauge, mauvais. Après quelques mètres, il s'exclame :
— Et puis mariez-vous tant que vous y êtes ! C'est bien parti pour.
Je ne me retourne pas. Je n'en ai pas la force. Je reste collée à Sebastien même si je ne devrais pas et nous demeurons dans le silence pendant quelques secondes.
— Je suis sincèrement navré, m'intime-t-il. J'aurais souhaité vous prévenir davantage que ce chemin est dangereux quand on ne connaît pas la route.
— Ce n'est pas votre faute, j'ai voulu me montrer compétitive et j'ai échoué. Cela m'apprendra à mieux faire à l'avenir.
Il pousse un soupir las et semble vouloir rajouter quelque chose. Je l'incite du regard à me dire et il avoue :
— J'aurais vraiment souhaité que vous ne l'épousiez pas. Il se montre odieux et cruel avec vous et c'est bien la première fois que je vois cela. Vous savoir dans un mariage malheureux ne m'enchante guère mais je n'ai pas le pouvoir de changer les choses.
Nous nous sommes arrêtés sur le chemin et je plonge mes yeux dans les siens. Je suis touchée par sa sincérité et il me rappelle Jasper d'une certaine manière. Toujours serviable et à l'écoute, attentionné et préventif. Si je pouvais épouser quelqu'un de mon gré, je choisirais un homme comme lui sans hésiter. Je le préfère cent fois à un prince grossier qui se permet de m'insulter puis de dessiner mon portrait par la suite.
— Merci beaucoup, soufflé-je.
Je fronce les sourcils tandis que les battements de mon cœur s'accélèrent. Il est d'une beauté à s'en damner et je me demande sur le moment comment un homme comme lui puisse exister sur terre. Si la perfection était une personne, il l'incarnerait sur tous les points, enfin de nombreux points du moins.
Il saisit alors ma main et ses yeux se plantent dans les miens.
— J'aimerais vraiment...
Mais nous sommes interrompus. Des cavaliers accourent vers nous et je reconnais la famille royale. La reine me lance un regard inquiet, suivie d'Arynn et d'un homme que je ne connais pas. Le roi a disparu et cela ne m'étonne même pas.
— Ma douce, vous allez bien ?
Je hoche lentement la tête. Malgré le fait que je sois dans un piteux état, je n'ai mal nulle part et j'ai une sacré chance vu la hauteur d'où je suis tombée.
— Soit, j'étais allée chercher un médecin mais si vous allez bien, tant mieux. Il faudra tout de même vous faire ausculter au palais. D'ailleurs, j'ai fait venir les couturiers et ils auront besoin de prendre vos mesures ! Vous essaierez quelques robes également. Ander devra être présent, et... où est-il d'ailleurs ?
Ce que j'apprécie chez la reine, c'est sa vivacité d'esprit. Les idées fusent à mille à l'heure dans son esprit et elle est une femme assez bavarde. Lançant un regard autour d'elle, elle fait un signe de la main.
— Peu importe. Sebastien, va chercher ton frère et dis-lui de nous rejoindre dans la salle de fêtes. Ma chère, venez avec moi, de grandes choses nous attendent !
J'ignore si je pourrais moi-même qualifier l'essayage de quelques robes comme étant de grandes choses mais je souris pour ne pas la contrarier. Sebastien me lance un regard avant de lâcher ma main, ses doigts mettant certaines secondes avant de se détacher. Avec un sourire poli, il prend congé et remonte sur son cheval.
La reine se tourne vers moi, suivie d'Arynn puis me tire par le bras, une habitude que j'ai remarqué chez elle.
— Prête ma chère ?
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Hey hey hey(j'alterne mes hey)
Alors ce chapitre ? Le prochain sera plus long donc je n'en posterai qu'un demain je pense, pas sûr.
Que pensez-vous de Seb et d'Eileen globalement ? Et d'Ander le bg relou qu'on veut tous étrangler ?
N'hésitez pas à voter surtouut (vive les votes) et à commenter aussi, à donner votre avis, vos idées pour la suite qui m'intéressent et m'inspirent parfois ^-^
Enfin bref, on se retrouve donc demain pour un nouveau chapitre (peut-être 2 ça dépendra toujours de si j'avance)
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𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 1
RomanceDans un monde où l'amour ne se choisit pas, où les décisions ne vous appartiennent pas et où les choses vous sont imposées vit Eileen De Montancourt. Princesse depuis sa naissance, du haut de ses dix-neuf ans, la jeune femme est destinée à succéder...