𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 1

Chapitre 52

Ander et Rewind ensemble, ce n'est pas une bonne idée. J'ignore si cela a même déjà été une bonne idée. J'avais pensé qu'ils étaient amis mais ils ne font que se chamailler. Nous avons emprunté la voiture plutôt que les chevaux mais c'est Rewind qui conduit et comment dire... Il n'est pas très bon conducteur. C'est même une catastrophe ambulante.

Ander est venu avec moi à l'arrière et je suis serrée contre la vitre mais il ne semble pas le remarquer. Ou alors il s'en fiche. J'ai remarqué qu'il est un vrai pot de glue, quelques soient les situations. Quoiqu'il en soit, ils ont préféré prendre la voiture parce que j'ai encore mal aux jambes et que finalement, elle n'était pas utilisée. Je trouve tout de même que c'est moins discret, bien que cela reste beaucoup plus pratique que les chevaux.

— Bon sang, tu sais rouler ?

— Je roule déjà mieux que toi, réplique Rewind en tournant brusquement à droite.

— Donne-moi le volant qu'on se marre un peu, s'énerve Ander.

Sa main tient la mienne et il fixe la route, le visage tendu. Rewind ne roule même pas droit et je me demande à quel moment nous allons finir dans un fossé. Peut-être d'ici une dizaine de minutes si nous avons de la chance. Sûrement quelques secondes en vue de ses manœuvres.

— Avec toi à l'avant, on ne finirait même pas la route, ricane Rewind en donnant un grand coup de volant nous faisant virer sur la gauche.

— Je te promets que lorsqu'on sortira de cette voiture, ton visage aura percuté le bitume avant même que tu puisses prononcer un mot.

Je jette un coup d'œil à Ander. Le cou tendu, son bras reposant sur ma jambe, ses yeux semblent attentifs. Je me mordille les lèvres en dévisageant sa bouche. Je vais peut-être passer pour une grande psychopathe mais je m'en fiche.

Sortant de ma rêverie, je lance :

— Mais je ne comprends pas, c'est une route droite et tu ne fais que tourner à gauche ou dans l'autre sens... Je veux dire, pourquoi tu bouges le volant ?

Rewind fronce les sourcils puis semble avoir une illumination.

— Oh, mais je n'y avais pas pensé ! s'exclame-t-il, l'air content.

— Je vais l'étrangler, souffle Ander en grinçant des dents.

Je pousse un soupir en posant ma main sur son avant-bras. Ander daigne enfin tourner la tête vers moi et ses yeux se plongent dans les miens. Il est beau à s'en damner, c'est effrayant. Il se penche alors vers moi et sa main dégage la mèche de cheveux me tombant dans les yeux.

Ses doigts descendent légèrement et il tire sur l'élastique de ma tresse, l'air pensif. Mes cheveux se démêlent et je dis à voix basse :

— Pour qui vous prenez-vous, Votre Altesse, à dénouer mes cheveux ainsi ?

Il s'approche un peu et sa respiration vient se mêler à la mienne lorsqu'il répond :

— Je pourrais très bien te les renouer si cela te gêne. Mais je préfère ainsi.

J'ébauche un sourire et il ne bouge pas. Ses lèvres sont si proches des miennes que je me demande de nouveau si c'est bien réel. Je relève un peu la tête et mes doigts se glissent dans ses cheveux bruns. Est-ce qu'il va m'embrasser ? Mon cœur bat fort dans ma poitrine et d'une certaine manière, je suis nerveuse. Notre premier baiser était dans un endroit plutôt sombre, alors qu'ici il peut clairement voir mes joues rougies.

Il finit par combler la distance mettant fin à mes interrogations et ses lèvres capturent les miennes. Son baiser est différent de celui de la dernière fois, celui-ci est plus passionné. C'est comme si nous savions maintenant tous les deux où se trouve notre place.

— Eh, je suis là pour rappel ! s'écrie Rewind.

Ander tourne un peu la tête pour lui jeter un coup d'œil dans le rétroviseur et il accentue son baiser, sa langue caressant doucement la mienne, sa main attirant mon visage contre lui.

— Vous êtes vraiment ignobles. Des animaux !

Ander ne l'écoute pas, moi non plus à dire vrai, je suis bien trop perturbée par le feu d'artifice qui explose en moi. Mon cœur bat en rythme avec celui d'Ander et je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais. En sa présence, c'est comme si tout était amplifié fois mille. C'est comme si j'étais à la maison, que ma place était avec lui et pour toujours. Je ne pensais pas ressentir cela pour quelqu'un comme lui un jour.

— On dirait un documentaire d'échange de baves entre crapauds, marmonne Rewind.

Et il clôture ses propos en augmentant le son de la musique pour ne pas nous entendre. Ander n'en a toujours rien à faire et il me pousse un peu plus contre la portière, sa main descendant dans mon cou, puis sur ma taille. Ses lèvres quittent les miennes pour aller directement embrasser mon oreille et il murmure d'une voix suave :

— Tu es tellement belle...

Il dépose un baiser dans mon cou et moi, j'essaie de calmer ma respiration mais c'est peine perdue. J'ignore comment il peut me trouver belle alors que je suffoque comme un phacochère.

— Je vous ordonne de vous arrêter ! s'énerve Rewind derrière le volant. On va bientôt passer la frontière et vous êtes à deux doigts de copuler à l'arrière, c'est dégoûtant.

Ander soupire, s'écarte un peu et m'aide à me redresser. Il passe une main dans ses cheveux puis réplique :

— À croire que tu n'as jamais rien fait.

Les deux se fusillent mutuellement du regard et Rewind rétorque :

— Moi au moins, je ne suis pas du genre à m'exhiber.

— On ne s'exhibe pas, on s'embrassait juste.

— Vous vous astiquiez la bouche, c'était digne d'un film d'horreur !

— Tu n'as qu'à regarder ailleurs, s'agace Ander. Je ne sais même pas pourquoi tu es venu, on n'avait pas besoin de toi franchement.

Quand j'y pense, j'ignore quelle excuse a prétexté Ander pour pouvoir partir. Cecilia et le roi doivent bien être derrière lui ?

Il voit que je m'interroge et me lance un regard.

— Je me demandais juste si ton absence allait être remarquée. Tu leur as donné une excuse ?

Ander vient serrer ma main et répond avec un petit sourire :

— J'ai dit devoir me rendre dans les écoles du sud.

Et je lui renvoie son sourire.

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Reee

J'ai bien aimé écrire ce chapitre alors j'espère qu'il vous plaira aussi !

Si j'arrive à avancer dans l'écriture j'en posterai un autre un peu plus tard mais ce n'est pas sûre, sinon ce sera demain (vous connaissez mon rythme de publications ;))

Bizz bizz

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