Chapitre 22

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Je me suis vêtue d'une robe blanche assez simple, longue et légère. Avec la chaleur de l'été en ce mois de juillet, je n'ai pas voulu m'habiller trop lourd. La robe est faite de dentelle au niveau du buste et forme un joli décolleté. J'ai également noué mes longs cheveux en une natte qui me tombe dans le dos. Il faudrait que je songe à les couper un jour. De nature assez lisse où plutôt ondulés, je les ai toujours portés assez longs.

Après avoir enfilé un pendentif argenté autour du cou, je sors de ma chambre. Il est bientôt seize heures et je n'ai toujours pas fait don de ma présence à la cour, qui doit probablement s'impatienter. Ou peut-être que celle-ci s'en fiche. Je me pose beaucoup trop de questions. Un garde vient alors me prévenir que l'on m'attend dans la salle des festivités et je le remercie avant d'emprunter les grands escaliers centraux. Mes talons claquent contre les marches en marbre tandis que je me tiens à la rampe.

En bas, Ander m'attend, l'air impatient. Il fixe sa montre et finit par lever la tête vers moi. D'une beauté à couper le souffle comme à son habitude, ses cheveux forment une masse brune de boucles emmêlés sur le devant de sa tête. Il porte un costume assez chic, qui fait trop habillé comparé à la robe que je porte. M'enfin, dans mon pays cette robe est plutôt côté, je ne vais pas arrêter de la porter ici.

Lorsque j'atteins les dernières marches, Ander s'approche, le visage froid et me tend son bras que j'accepte sans un mot. Un silence s'installe et avant de rentrer dans la salle des fêtes, il se tourne vers moi.

— Ne parlez que quand on vous l'ordonne. Aucun propos déplacé. Et souriez.

Et il m'entraîne à l'intérieur sans me demander si je suis prête au préalable. Je m'agrippe fermement à son avant-bras lorsque des dizaines de paires d'yeux se braquent sur moi. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres et mon regard balaie lentement les nobles qui me font face.

Éparpillés en deux blocs distincts, ils portent tous des beaux costumes pour l'occasion, des vêtements assez différents de ceux qui figuraient à Ecclosia. J'ai l'impression qu'à Lucrenda, les couleurs sont plus vives, et plus jolies, et les accoutrements faits dans une bien meilleure qualité.

— Son Altesse Royale, le prince Alexander d'Edgartown du royaume de Lucrenda et sa promise, la princesse Eileen de Montancourt du royaume d'Ecclosia ! annonce une voix qui se distingue des autres.

Le porte-parole, situé sur l'estrade nous désigne d'un geste, un grand sourire plaqué sur son visage. La cour est elle aussi souriante, trop souriante. De plus, j'ai vraiment l'impression que leurs sourires sont en carton.

Je me penche vers Ander et murmure :

— Pourquoi Edgartown ?

— C'est la province où je suis né, répond-il simplement.

Nous avançons vers l'estrade où la famille royale est regroupée et à mon plus grand étonnement, Ander demande :

— Montancourt car c'était le nom que portait ta grand-mère, n'est-ce pas ?

Il me tutoie de nouveau. Ses yeux m'étudient avec curiosité et je reste quelque peu surprise.

— Comment le savez-vous ?

— J'ai étudié ton dossier, répond-il avec désinvolture.

Il agit comme si cela paraissait normal et peut-être que d'une certaine manière, ça l'est mais seulement pour lui. Qui étudie le dossier d'une princesse ?

Lui, logiquement.

— Je sais, par exemple, que ta couleur préférée est le bleu.

— C'est faux, rétorqué-je, c'est le rouge.

𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant