𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 1

Chapitre 24

— On peut savoir ce qu'il vous a pris ?

Je suis trop chamboulée pour mettre mes idées en place correctement. Sebastien, en deux grandes enjambées, s'approche de moi et me prend les mains.

— Princesse, je suis vraiment navré, je... Je ne vous aurais jamais embrassé si j'avais su qu'il était là...

Je le repousse, furieuse, et place ma main entre nos deux corps. Ses yeux me supplient de le pardonner mais je suis confuse. Je n'ai pas imaginé ce sourire sur ses lèvres et je ne peux pas non plus ignorer tout ce qu'Ander a dit.

— Ne jouez pas avec mes sentiments, Sebastien ! Qu'est-ce que c'est que toute cette histoire ? Qu'est-ce qu'Ander a voulu dire ?

— Écoutez, je vais tout vous expliquer mais je vous en prie, vous devez m'écouter jusqu'au bout.

Il me fait signe de me rassoir et je jette un dernier coup d'œil à l'endroit où Ander a disparu. Il faut que je me calme. Peut-être qu'il saura m'expliquer... Un pincement au cœur me saisit quand je finis par me rassoir sur la nappe, lâchant un soupir. Je ne sais pas pourquoi je préfère écouter Sebastien, peut-être parce qu'il a toujours montré de la sympathie envers moi et qu'Ander m'a toujours traitée mal.

Peu importe.

— Avant vous, Ander devait épouser une fille, prénommée Cecilia. Elle était d'une beauté fulgurante et il était très amoureux d'elle. Le problème était que ses sentiments ne semblaient pas réciproques. Elle s'est tournée vers moi à de nombreuses reprises et j'ai tenté de la repousser mais... je suis tombé amoureux d'elle. Ander ne l'a pas supporté et a annulé leurs fiançailles.

Je fronce les sourcils, le cerveau bouillonnant. Une Cecilia qui a refusé les avances d'Ander et Sebastien qui est également tombé amoureux d'elle ?

— Où est cette Cecilia maintenant ?

— Elle est repartie au pays, à Imir. Elle doit sûrement être mariée à cette heure-ci.

— Mais pourquoi ne l'avez-vous pas épousée ? Si vous étiez aussi amoureux l'un de l'autre.

— Je suis le bâtard du roi, je n'ai pas le droit à ce privilège. Son rang de princesse aurait été mis en péril et les gens n'auraient pas accepté. Il y aurait eu des révoltes en tout genre et Imir est un pays trop fragile pour risquer cela.

Sebastien se gratte les doigts, l'air nerveux. Il s'amuse à enlever et remettre sa bague à son annulaire.

— Je ne comprends pas ce que j'ai à faire dans toute cette histoire, avoué-je.

— Ander n'aime pas que je traîne autour de vous, il a peur que vous tombiez amoureuse de moi.

Je me retiens de rire. Cela ne serait pas convenable alors je garde cette expression concernée au visage.

— Enfin, Sebastien, vous êtes un excellent ami et vous m'avez porté de nombreuses fois secours mais jamais je ne pourrais tomber amoureuse de vous !

Sebastien lève les yeux vers moi, une moue au visage. Il saisit ma main et souffle :

— Et ce baiser, alors ?

— Vous m'avez embrassée !

Jamais je ne l'aurais embrassé de mon plein gré. J'ai beau être réticente à mon mariage avec Ander, je ne pourrais pas me lancer dans une relation avec Sebastien pour la simple et bonne raison que cette histoire serait beaucoup trop compliquée.

— Initialement, je vous avais fait venir pour une tout autre raison, me confesse-t-il, les joues cramoisies.

— Ah oui ?