Chapitre 18

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Arynn est partie après m'avoir souhaitée bonne chance et il ne reste désormais que la reine Irena et moi dans la pièce. J'ai eu l'occasion de me changer avant de la rertrouver ici. Elle nous a emmenées dans une grande pièce, la salle des fêtes comme elle l'appelle et m'a fait un debrief sur l'utilité de cet endroit. C'est ici que sont joués les bals, fêtes et soirées en tout genre avec la cour qui est toujours absente.

L'immense pièce a un plafond d'une hauteur ahurissante. De grandes fresques y sont peintes, représentant des dieux et déesses dont j'ignore le nom dans des teintes bleutées, roses et pâles. Au fond de la salle se trouve une large scène en bois foncé avec quelques fauteuils installés en arrière-plan. Sur tout le long des murs figurent de grandes baies vitrées avec de longs rideaux du même rouge velour que dans le petit salon.

La reine me tient toujours par le bras et j'ai un instant peur de salir le sol de par ma boue. Elle n'y prête pas attention et je me rends compte que le médecin ne m'a pas auscultée. Mais bon, il y a eu plus de peur que de mal alors je ne pense pas que cela soit forcément utile.

— Où est passé Alexander ? s'impatiente-t-elle.

Nous atteignons la scène où deux hommes sont en pleine discussion. Et ce n'est que maintenant que je prends conscience du vrai prénom du prince. Ander serait donc simplement un surnom ?

La reine Irina me présente aux hommes, qui s'avèrent être des stylistes professionnels et ils m'adressent tous deux quelques mots que je ne saisis pas. Ils semblent avoir un léger accent, sûrement venant du sud. Ils ont l'air tous deux plutôt jeunes, dynamiques et celui aux cheveux noirs foncés me lance un regard étrange, que je n'interprète pas.

— J'avais pourtant demandé à Sebastien d'aller le chercher... Ne peut-il pas, pour une fois, prendre ses responsabilités au sérieux ?

Je ne comprends pas pourquoi il doit m'assister, étant donné que je dois simplement essayer quelques robes. Une fois mariée –si je le suis toute fois–, devra-il encore être derrière moi ? C'est bien ce que je pensais dans le fond. Je deviendrai un pot de fleurs qu'on se contente d'arroser et de ne pas prendre au sérieux et cela m'agace.

— Tant pis, nous commençons sans lui ! s'énerve la reine en se tournant vers les deux stylistes.

Ils parlent de mes mesures à prendre et tout de suite, l'homme aux cheveux noirs s'avance vers moi, sort son mètre-ruban et m'indique comment me placer. En même temps qu'il encercle ma taille du ruban, des pas raisonnent dans la salle. Je relève la tête et mes yeux rencontrent ceux de Sebastien en premier. Il devance son frère qui se tient en arrière, l'air toujours aussi méprisant. Je regrette qu'il soit là, j'aurais largement préféré que Sebastien vienne seul.

— Vous voilà enfin ! s'exclame la reine en se tournant vers ses fils.

Ander ne m'adresse aucun regard et cela m'importe peu. Son frère, lui, m'accorde un immense sourire et je remarque qu'ils ne sont pas seuls à être venus puisque Julio les accompagne en sautillant, toujours sa voiturette en main et en faisant vrroom de la bouche. Je retiens un sourire tandis que le styliste continue de prendre mes mesures.

— Des mesures de réelle mannequin ! s'exclame-t-il comme pour me féliciter. Parfait !

Je me retiens de lui sortir que ce n'est pas parce que j'ai des "mesures de mannequin" que je suis parfaite et que d'une certaine manière, nous sommes tous beaux mais cela serait rentrer dans un débat et je ne pense pas que mon rôle de princesse m'autorise à ouvrir la bouche.

Ce qui n'est pas étonnant. Du coin de l'œil, je vois Julio repartir dans le sens inverse tout en faisant vrombir sa voiturette dans l'air. Bientôt il n'est plus qu'une petite silhouette au loin.

𝐋𝐞 𝐉𝐞𝐮 𝐝𝐞𝐬 𝐑𝐨𝐬𝐞𝐬 | TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant