Réflexion

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Chapitre 80

Edaline était dans la cuisine, affairée à préparer des chouflottins, elle jetait de temps à autre un coup d'œil à son époux qui feuilletait les pages d'un livre, affalé dans un fauteuil. Un rire cristallin rompit le silence tranquille qui régnait dans la pièce avant d'être rejoint par un soupir excédé.

Edaline : Tu n'aimes pas entendre le rire de ta fille ?

Grady : Oh si mais j'aurais préféré être la cause de son rire.

Edaline : Rooh mais je croyais que ta jalousie avait enfin cessé.

Grady : Non mais-

Edaline : Mais ?

Grady : Quand j'ai dit que j'allais faire des efforts, je ne pensais pas le voir aussi souvent !

Edaline : Bah c'était inévitable. Ils sont amoureux, évidemment qu'ils passent tout leur temps ensemble et tu ne l'aurais pas entendu si tu n'avais pas fixé la condition qu'ils ne se voient qu'ici, à la maison.

Grady : Certes...

Edaline : Mais tu peux toujours reven...

Grady : Hors de question. Au moins on peut les surveiller ici.

Edaline : Les surveiller...non mais-

La rouquine vint se poser sur l'accoudoir du fauteuil sur lequel son mari était assis avec un long soupir.

Edaline : Grady, tu t'entends parler parfois ?

Grady : J'ai raison.

Edaline : Je ne dis pas le contraire, ce que tu es têtu quand tu t'y mets ! Ce que je veux dire c'est que tu ne les surveilles pas...

Grady : Oh tu penses ? Très bien alors à partir de maintenant ils ne pourront se trouver dans la même pièce que lorsque que je suis là.

Edaline : Ce n'est pas ce que je sous-entendais...tu ne les surveilles pas, tu les séquestres ! Tu les empêche d'évoluer dans leur relation.

Grady : Ahh tout de suite les grands mots, je ne les séquestres pas enfin Eda.

Edaline : Les grands mots sont les seuls à te faire réagir, la preuve tu réfléchis là, se justifiea-t-elle en voyant son interlocuteur froncer les sourcils, non ce n'est pas ce que tu fais, encore heureux, mon mari n'est pas un psychopathe à ma connaissance.

Grady : Mais il est trop tôt pour que leur relation évolue !

Edaline : Trop tôt...ça fait cinq mois.

Grady : Cinq mois ! S'étrangla-t-il.

Edaline : Oui.

Grady : Nom d'un kelpie...

Edaline : Tu m'exaspères Grady.

Grady : Je ne te permets pas !

Edaline : Je me contrefiche de ta permission.

Grady : Je sais mais c'est pas gentil.

Edaline : J'ai l'impression de gérer deux enfants...

Grady : Tu aimerais bien avoues ! Annonça-t-il avec un nouvel entrain.

Edaline : Tu es ce deuxième enfant.

Grady : Vraim...eh mais non, je parle sérieusement moi !

Edaline : Oui moi aussi et c'est de notre fille qu'il s'agit là ! Qu'aurais-tu fait si mon père avait fait la même chose que toi au début de notre relation ?

Grady : Je serais passé outre, je t'aimais et je t'aime alors ce n'est pas lui qui m'aurait empêché de te voir, te parler ou t'embrasser.

Un sourire illumina le visage de l'invocatrice.

Edaline : Je me demande ce que ressent Brant en subissant ce calvaire.

Grady : Non...non je vois bien où tu veux en venir et c'est non. Toi et moi étions adultes, eux ne sont que des enfants !

Edaline : Des ados. C'est l'âge où les premiers amours, les remises en question, les attentes et bien d'autres choses encore sont à leur apogée ! Ils ne se sont même pas encore...embrassés, chuchota-t-elle.

Grady : J'espère bien !

Edaline : Je vois...je parle à un mur. Tout ce que je te dis et que tu devrais retenir, tu ne le retiens pas et tu n'entends que ce que tu ne veux pas qu'ils fassent.

Grady : Mais Eda...

Celle-ci se pencha sur le visage de son époux et pressa ses lèvres contre les siennes avec tendresse. Lorsqu'ils se décollèrent, Grady plongea son regard dans l'océan bleu de celui d'Edaline.

Edaline : Qu'est-ce que tu ressens dans ces moments là ?

Grady : De l'amour...de la passion.

Edaline : Ne voudrais-tu pas laisser ta fille apprécier ces sentiments accompagnés de toutes les sensations d'un premier baiser.

Grady : Bien sûr que si. L'amour est une richesse.

Edaline : Alors laisse les s'épanouir dans leur vie d'adolescents.

Grady : Je n'en ai aucune envie...

Edaline : En tant qu'émissaire, je pensais que tu savais qu'on ne pouvait pas toujours faire ce qu'on voulait.

Grady : Ah très drôle. Quel talent de persuasion, c'est l'une des qualités que j'aime chez toi, la taquina-t-il avec un sourire charmeur.

Jolie : Qu'est-ce qu'il se passe ici ?

Les deux époux décollèrent les yeux l'un de l'autre pour les braquer sur leur fille qui était accompagnée de Brant.

Grady : Rien qui ne doive te préoccuper, déclara-il en se levant avec un clin d'œil pour la blonde. Je vais faire un tour, à ce soir mes beautés.

Puis il sauta sur ces belles paroles.








Enfin !! Je saiis😭
J'espère que vous apprécierez ^^
Bonne lecture !

GradylineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant