Chapitre 114

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 Mia

Quelques semaines plus tard

Je ne pensais pas vivre ce jour avant bien longtemps, j'étais persuadée que le jour où j'enterrerai mon père serait dans vingts voir trente ans, quelle ironie que ce jour soit le même que celui où j'ai rencontrée Micki pour la première fois. Je fixe le ciel d'un bleu azur, il est encore tôt et le soleil vient de se lever, comme c'est triste, mon père n'aura plus l'occasion de voir un levé de soleil, il ne connaitra pas son petit-fils, il ne le verra pas grandir... cette douleur me broie de l'intérieur. Je n'ai pas eu le courage d'aller voir mon père, je n'ai pas confiance en moi, dieu seul sait comment je vais réagir, j'ai poussée l'échéance encore et encore sauf qu'aujourd'hui je n'ai plus le choix. Je fixe mon reflet dans le miroir la mort dans l'âme, je ne ressemble à rien, les filles ont beau avoir passés des heures à me coiffer, me faire un maquillage sobre et m'habiller je déteste ce que je vois. Mon ventre est à deux doigts d'exploser, j'ignore comment j'ai pu entrer dans cette robe noire manche courte qui m'arrive aux genoux, Lola a bouclée mes cheveux et a ajoutée un serre tête discret noir. Je caresse chaque breloque de mon bracelet pour me détendre, je réajuste mon collier Mia et pour l'occasion je porte les boucles d'oreilles offerte par mon père à Noël.

- Mia?

Les filles qui sont toute habillées de noir m'attendent près de la porte, Lola avance en poussant le fauteuil roulant.

- Je veux marcher toute seule.

- C'est risqué, s'offusque Lola, le médecin a été formel, il t'a exceptionnellement laissé sortir pour assister à la cérémonie mais seulement si tu restes assise sur ce fauteuil. Normalement tu devrais être alitée.

Je change de discussion.

- Rubi sera là?

Les filles échangent un regard avant de hausser les épaules.

- Devon nous a promis de tout faire pour que Rubi assiste aux obsèques.

Cette tête de mule de Rubi refuse de montrer son visage et c'est pas faute d'avoir essayée, j'ai même hurlée dans le couloir pour me faire entendre mais rien n'a faire, elle est restée cloitrée jusqu'à sa sortie il y a quelques semaines. Depuis elle est confinée dans sa maison et Devon la surveille non stop. Je passe donc tout mon temps à alterner entre ma chambre et celle de Micki. Son état reste le même, la balle a fait beaucoup de dégâts au niveau droit de son crâne et les médecins ignorent si il va un jour se réveiller, je prie donc jour et nuit pour que mon mari revienne parmi nous. Fabio entre et nous salue, il me garde un long moment dans ses bras.

- Ta famille t'attend au funérarium pour dire au revoir à ton père, lors de la cérémonie le cercueil sera fermé afin d'éviter que quelqu'un prenne une photographie. N'oublie pas tes lunettes de soleil, il y a des photographes dehors, je ne parle même pas des fans.

Foutus journaliste... l'hôpital a du sécuriser le périmètre car tout le monde parle de la disparition de mon père mais aussi de Micki. Sa popularité est monté à un tel point qu'il a atteint presque les quinze millions d'abonnés sur Instagram, le service hospitalier a été submergés de fleurs, bougies, cartes et photos de Micki. Je suis émue par leur geste mais à la fois énervée, j'ai l'impression d'avoir perdu mon mari en voyant tout cet élan de solidarité, j'ai pourtant fais passer un message «Priez pour la guérison de Michele Morrone». Je m'assieds à contre coeur sur le fauteuil roulant et nous partons rejoindre papa.

***

Le silence est tel qu'il me broie l'estomac, ma famille qui est autour du cercueil se tourne quand ils me voit. Tout le monde est là, Angie qui est soutenue par mes tantes Melania et Monica qui ont les yeux boursouflés à force d'avoir pleurée, mon oncle Antonio avance et m'embrasse le front, lui aussi a les yeux gonflés, tout comme Nicola qui vient me saluer. Des membres de la famille Mancini au second degré viennent me saluer, telle une automate je les salue machinalement. Je me fige en apercevant Chris que je revois pour la première fois depuis le drame. Ma tante Soledad m'a avoué qu'il a sombré dans une sévère dépression et qu'elle ne sait comment faire pour l'aider, voilà pourquoi je ne lui en ai pas voulu d'avoir disparu. Ma tante avait raison, il n'est plus que l'ombre de lui-même, ses yeux s'humidifient quand il me voit puis il enfile ses lunettes de soleil, recule et me tourne le dos. Je n'ai pas la force de l'appeler, j'avance et c'est là que je le vois, mon père. J'ai l'impression qu'il dort, je tends mon visage et je sens son eau de toilette, ils me font une blague?! Non il dort réellement. Je tends l'index sous son nez à la recherche d'un souffle et ma peau est prise de frisson quand j'entre en contact avec sa peau glacée. Ce n'est pas assez, malgré les voix derrière moi qui m'intime de ne pas bouger, je me lève et je pose mes lèvres contre sa joue, son front et pour finir son menton.

(EN CORRECTION) FEEL IT Tome 3 Pour toujours & à jamaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant