3. Un passé dans le présent

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Nick.

C'était ce nom qui n'arrêtait pas de hanter mes nuits, sans cesse. Et ce n'était pas parce que le drame s'était déroulé il y a 5 ans que les cauchemars avaient disparu. Bien au contraire.

Des milliers de jours étaient passés mais la douleur et la rancœur devenaient de plus en plus fortes à chaques pensées qui obsédaient mon esprit. La nuit, le jour, le matin, le midi, le soir... Ces pensées me tourmentaient jours et nuits, me disant que je n'étais qu'un pion qui fut si rapidement éliminé du jeu.

Nick Gonzalez.

C'était son nom. Un nom qui résonnait dans toutes les bouches du réseau. LE grand Nick Gonzalez, le plus gros manipulateur de l'histoire des cartels.

L'amour n'était pas quelque chose qui m'était familier et mes parents en étaient le meilleur exemple. Ils étaient issus d'un mariage forcé entre cartel afin que les affaires se portent mieux, ils ne se sont jamais aimés. Enfin... au début en tout cas.

Je n'avais que 18 ans. J'étais jeune, innocente et surtout naïve. Nick en avait 5 de plus que moi, il savait ce qu'il faisait. Il jouait de ma naïveté, de mon ignorance envers la possible trahison qui allait s'abattre.

18 ans. L'âge auquel on pense uniquement à avoir un petit copain, car l'on se dit que l'amour est la plus belle chose qui puisse exister sur terre.

Tout ça n'est qu'illusion.

Je lui faisais confiance.

Je lui avais donné toute mon âme.

Je m'étais éloigné des êtres qui m'étaient chers pour lui.
C'est à ce moment- là que j'ai compris pourquoi mon père me répétait sans cesse la même phrase.

« Ava, l'amour est un sentiment superficiel qui te fera sombrer dans l'enfer sans même qui tu y ai vu une ombre de paradis. »

Je m'en suis toujours voulu de ne pas l'avoir écouté. J'ai sa mort sur ma conscience. Si nous sommes à ce stade, c'est par ma faute. Et uniquement ma faute.

J'ai laissé un espion s'introduire dans mon cœur pendant que mes sentiments étaient purs et vrais.

Tout n'était que mensonge pour toucher mon père et ma famille.
Je me remémorais une nouvelle fois la façon dont j'ai appris sa trahison.

C'était affreux, mon cœur s'était brisé en mille morceaux, que je pensais ne jamais pouvoir recoller. Et c'était le cas 5 ans après, 1825 jours, 43 800 heures, 2 628 000 minutes et je ne sais combien de secondes...

Il n'était toujours pas réparé.

La dépression m'était tombée dessus comme un nuage gris s'apprêtant à déverser une pluie torrentielle. Mais ce nuage n'était jamais réellement parti... Il continuait à s'étendre sur le peu d'humanité qu'il me restait.

AVA ! Hurla l'horrible bête qui me servit de frère.

Je t'ai dit que je n'ai pas ce foutu câb-

TAIS-TOI, me coupa mon frère, inquiet de quelque chose qui m'était encore inconnu mais que j'allais bientôt découvrir.

Enfin, c'est ce que j'espérais.

Je peux savoir ce qu'il t'arrive ? Dis-je en fermant mon journal intime, agacé de la situation.

Je détestais que l'on me surprenne en train d'écrire dans mon journal intime. Ça me faisait passer pour une faible pleurnicharde qui note ses sentiments dans un vieux bouquin à l'encre noire.

Faux profils (Tome I, II & III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant