Je n'osais plus bouger, de peur que cette putain de porte s'ouvre une nouvelle fois. Le plateau repas que Théo avait fait tombé était encore au sol. Les aliments s'étaient éparpillés un peu partout et je crevais de faim.
L'infime morceau de pain se retrouvait au milieu de cette pièce, avec les couverts à côté. Les grains de riz quant à eux, s'étaient réfugiés le long de ce mur délabré. Quand je parlais de suicide, je ne voulais pas dire grève de la faim...
Encore allongée dos à la porte en acier, mes poumons se gonflaient puis se dégonflaient. J'essayais de reprendre mon souffle mais c'était devenu une sacrée épreuve. Les soins que m'avait apportés Théo étaient d'une grande aide et pourtant, j'avais toujours très mal. Avec le peu de force qui me restait, je me tournais dans l'autre sens.
J'hurlais, mon ventre me faisait si mal, tellement mal que j'aurai préféré recevoir un coup de couteau. Je voyais à présent ma nourriture étalée au sol. Mon bras gauche se tendit et mes doigts ensanglantés griffaient le sol. Chaque mouvement semblait déchirer mon corps meurtri, mais j'avais cette volonté de me nourrir. Mes dents se serraient, et je me traînais au sol, laissant une trace de sang derrière moi.
— Putain, bégayais-je en avançant une nouvelle fois.
Les grains de riz étaient juste là, à portée de main. J'étendis mon bras pour enfin effleurer mon repas tant convoité. Un cri strident et douloureux s'échappa de ma bouche lorsque j'essayais de m'assoir contre ce mur.
Bordel, quand-est-ce que sa putain de crème allait faire effet ?
J'attrapais ce qui se trouvait à proximité et me nourrissais avec mes doigts. Ma tête cogna contre le mur en pierre, je fixais le plafond en soufflant un bon coup et fermant mes yeux. Quelques grammes de riz dans ma main, je les amenais dans ma bouche et appréciais le peu de nourriture que j'ingurgitais.
Au final, mon corps venait de lâcher prise. Il venait de renoncer à se battre et s'était comme... endormi. Mon esprit était agité, et mon corps de luttait pas. La douleur m'enveloppait comme une couverture oppressante. Les paupières lourdes, je finissais par m'avouer vaincue. Je sombrais dans un sommeil profond.
***
1h plus tard.
— Non, s'il te plait ne me laisse pas ! Hurlais-je dans mon sommeil.
— Pourquoi tu me fais ça ? Connor, pourquoi ?! Criais-je en secouant ma tête dans tous les sens.
Mon sommeil avait été troublé par des visions sombres et des émotions douloureuses qui semblaient réelles. J'ouvris lentement mes yeux, mon cœur battant encore à vive allure, et ma respiration haletante témoignait de l'intensité du rêve qui m'avait secoué. Je restais immobile pendant un moment, tentant d'oublier ce que j'avais vu : Connor.
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Faux profils (Tome I, II & III)
RomanceDans un monde où le paraître dépasse l'être, un monde rempli de mensonges et de trahisons, il y avait elle. Brisée, détruite, achevée, malmenée et trahie. Faisant partie de ce grand réseau de malfaiteurs tous plus dangereux les uns que les autres, l...