Faux profils (Tome I, II & III)

2. Ava - Captive

[PS : musique triste tout le long !]

Tout s'était très vite déroulé. Je n'avais rien vu, rien entendu. J'étais allongée, dans mon lit à attendre le retour de Connor. J'étais anéantie car il m'avait abandonné une nouvelle fois et je n'avais eu aucune nouvelle.

Sur mon journal intime, je déversais toute ma mélancolie et toute la haine que j'avais pour lui à ce moment-là. Je le détestais. Je le détestais de m'avoir laissé seule comme si je ne comptais pas pour lui. C'était un moment déchirant qui avait laissé mon cœur en miettes. Les souvenirs de notre relation qui avaient jadis fait battre mon cœur avec enthousiasme résonnaient douloureusement dans mon esprit.

Les mots prononcés,
Les regards échangés,
Pourquoi m'as-tu fait ça Connor ?

J'étais en train d'à nouveau sombrer dans une sorte de dépression et je n'attendais qu'une seule chose : qu'il rentre. Je pensais ne jamais le revoir, j'avais un mauvais pressentiment vis-à-vis de Nick. Et, je n'arrêtais pas de me dire qu'il allait finir par sacrifier sa vie pour moi.

Finalement, c'était tout l'inverse. Prise par les sentiments, je ne m'étais pas rendu compte que des gars étaient rentrés par effraction. Je fermais mon journal et entendais des bruits de pas furtifs derrière ma porte. Idiote que je suis, je pensais que Connor était rentré. Je m'étais empressée d'ouvrir la porte mais je fus rapidement surprise de voir que ce n'était pas lui, ni les gars.

Avant même que je ne puisse crier, la main gantée d'un des mecs cagoulés se posa fermement sur ma bouche, m'étouffant. La terreur s'emparait de moi lorsque d'autres hommes masqués émergeaient de l'ombre, m'encerclant. L'un des visages était parfaitement visible, c'était celui de Jayden. Mes yeux s'écarquillaient, me demandant comment cette histoire allait finir, lorsque l'un d'entre eux sortit une seringue.

Je me débattais, mais les hommes silencieux et efficaces me maintenaient fermement. Ma respiration rapide était ponctuée par des sanglots étouffés.

— Bouge pas espèce de salope ! Criait l'homme en me serrant fort le bras.

Ils m'avaient forcé à avancer dans l'inconnu, me conduisant dans la ruelle obscure et dans une camionnette sombre, garée à proximité. J'étais placée à l'arrière, comme une malpropre. Je pleurais encore et encore, déversant toute ma tristesse et mes genoux étaient repliés contre ma poitrine.

— Où est-ce qu'on l'emmène ? Demandait l'un des hommes.

— Là où Nick nous a dit, répondit l'autre.

Nick. Nick. Je n'étais pas sourde, j'avais bien entendu ce prénom qui me hantait depuis toujours. Mes pensées étaient un tourbillon de terreur et d'incertitude.

Où est-ce que j'allais ?
Où était Connor ?

La voiture démarrait, me plongeant dans l'obscurité. Mon cœur battait la chamade, me demandant ce qui pouvait bien m'attendre.