24. Là où ça fait mal

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[PS : musique triste tout le long obligatoire 🙏]

Mon monde venait pour la je ne sais combientième fois de s'écrouler. Finalement, il n'y avait aucune personne sincère dans ce monde. J'étais là, seule, innocente, et j'accordais ma confiance à des gens qui ne faisaient que de me détruire non stop.
Tout comme Jayden, ça faisait des mois que je parlais à « Jonas » qui était en fait mon ex.
Je reposais la feuille sur la table, et baissais ma tête. Évidemment que je pleurais. C'était trop pour moi, ce connard s'était encore servit de moi pour terminer le travail qu'il n'avait pas fini.

Et je n'avais pas écouté la mise en garde de Connor, et même celle de mon frère. Je ne voyais plus rien autour de moi, uniquement cette feuille qui était une preuve irréfutable. Mes yeux laissaient échapper un fort sanglot empli de chagrin. Les heures semblaient s'étirer, mais je restais immobile, figée dans une tristesse qui n'allait jamais partir. Je ne voulais pas avoir à faire à mon frère ou même à Connor.
Je passais par toutes les émotions, la tristesse, la colère, la haine, le dégoût... J'étais vraiment dans un sale état. Puis, je regardais sans cesse cette feuille me disant qu'il s'agissait peut-être d'une erreur, ou que j'avais mal lu. Mais non.

Ma colère n'était plus coincée à l'intérieur de moi, elle était à présent visible à l'extérieur. Je prenais plusieurs feuilles violemment et les arrachais avant de les jeter par terre en hurlant. Un hurlement de détresse, je voulais que quelqu'un me vienne en aide et m'efface tous souvenirs qui ruinaient ma vie.
Mon frère me prenait le bras et me regardait avec de la pitié, il ne savait pas quoi faire pour me calmer. Mes yeux étaient devenus rouges, et l'entièreté de mon visage était mouillé par mes pleurs incessants.

Ava- Commença mon frère pour briser le silence qui animait la pièce.

TAIS-TOI, criai-je en larmoyant.

Je ne voulais pas de sa pitié, ni de son réconfort ridicule. Personne ne pouvait comprendre ce qui m'arrivait, car ils n'avaient jamais vécu une telle chose auparavant. Mais moi, si.
Seule, j'avais besoin d'être seule. Sans même affronter leur regard, je partis du bureau en séchant mes larmes, et je me dirigeais vers la salle de bain pour m'y enfermer.

Mon dos glissait contre la porte, et mes mains étaient sur mon visage. Joue contre genoux, je m'étais recroquevillée, toute tremblante. Quelques secondes plus tard, je me relevais pour faire face au miroir qui était au dessus du lavabo. Mes bras étaient tendus, avec mes mains accrochées au bord du lavabo. Je me regardais pleurer dans le miroir, c'était devenu... étrange. Mon mascara coulait le long de mes joues, allant jusqu'à mon cou et à force de pleurer, des plaques rouges étaient apparues un peu partout sur mon visage.

J'ouvris le robinet, et passa de l'eau gelée sur mon visage. Rien y faisait, j'étais toujours aussi mal, même après plusieurs minutes. J'entendais les gars s'inquiéter derrière la porte, ils criaient mon prénom en attendant une réponse de ma part.
Je voulais juste que l'on me laisse tranquille, mais ça, ils ne le comprenaient pas.

Ava ! Cria Connor en tambourinant sur la porte.

Assise dans la grande douche à l'italienne, je plaçais mes mains sur mes oreilles, pour ne pas entendre leurs cris incessants. Bien évidemment, j'avais laissé l'eau couler. C'était mon nuage, mon nuage gris, et la pluie torrentielle qui s'abattaient sur moi.

L'eau coulait sur l'entièreté de mon corps, et j'étais trempée de A à Z, mais je n'en avais strictement rien à faire. Mes cheveux partaient dans tous les sens, et l'eau les faisaient virer au noir. Une vraie scène d'horreur. L'arrière de ma tête venait de cogner contre le mur de douche, laissant l'eau couler à même sur mon visage. La sensation était agréable, car j'avais vidé mon esprit et je ne pensais plus à rien. C'était le vide complet. Je rêvais de ça depuis longtemps, et je l'avais enfin trouvé, la paix.
À ma gauche, une plaquette de comprimé était au sol. Je tendais ma main pour la prendre, et la mettre devant mon visage. C'était une solution comme une autre. Et c'était surtout la seule qui pouvait me faire vivre en paix.
J'appuyais sur la plaquette pour faire sortir le premier comprimé.

Faux profils (Tome I, II & III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant