Faux profils (Tome I, II & III)

6. Prise de court

Le lendemain...

Ce bruit sourd résonnait dans mes oreilles. Je ne veux pas, je ne peux pas.

Ma main se posa sur mon réveil qui n'arrêtait pas de hurler la mort alors qu'il était à peine 10 h.

— Ava, réveille-toi, me dit une voix, mais je ne savais pas à qui elle appartenait.

Sûrement celle de mon frère. De si bon matin il ne fallait pas trop me parler, j'étais de mauvaise humeur. Et j'étais surtout dégoûté d'être au courant de rien pour ce gala.
Pourquoi se lever aussi tôt alors que la soirée n'était qu'à 19 h ? C'est ridicule.

La personne qui était à ma porte l'avait refermée après avoir sorti ses mots. Moi, j'étais encore dans mon lit, je bougeais dans tous les sens repensant à cette nuit où pour la première fois depuis plusieurs années, j'avais foutu les pieds dehors en pleine nuit.

Ça m'avait fait un bien fou.

— AVA, J'AI DIT DEBOUT ! Vociféra la voix de mon frère exaspéré.

J'en étais sûr que c'était lui, qui d'autre ça pouvait être ?

Agacée dès le matin, je pris le coin de ma couette pour le libérer de mon corps. Assise sur le rebord de mon lit je repensais aux messages avec Jonas que l'on s'était échangé après la discussion avec Cole.

Plus le temps passait et plus j'étais « contente » de l'avoir. J'aimais bien me confier à lui, même si ses questions étaient parfois intrusives.

Je répondais toujours avec une part de vérité sans évoquer le monde de brut dans lequel j'étais.

Ses mots n'arrêtaient pas de se répéter sans cesse dans ma tête.

•••

Dans les pensées d'Ava : hier soir, messages de Jonas.

— Tu ne me parles pas trop de ta vie, raconte-moi. Je veux te connaître, écrivit Jonas.

— Ma vie n'est pas très intéressante tu sais...

— Je suis sûr que si. Tiens, dis-moi dans quoi tu taffes ?

Je ne savais pas quoi répondre. Et je n'allais sûrement pas lui dire : je suis le punching-ball du nouveau chef de mon cartel !

Non.

— Je suis... en recherche d'emploi, répondis-je

Je ne savais évidemment pas mentir mais par messages ça passait beaucoup mieux, et heureusement.

— Oh, je vois. Dis, ça te dit qu'on se matte un film ? Assura-t-il.

Un film ? Déjà aller au cinéma avec quelqu'un c'est ennuyant mais regarder un film à deux à distance, je n'osais même pas imaginer. Et de toute façon, il était déjà tard, j'avais le gala demain.

— Ce n'est pas que je ne veux pas mais je dois me lever tôt demain, répondis-je

— Tu as quelque chose de prévu ? Me demande Jonas

— Je suis invitée chez des amis le soir.

Encore une fois, le mensonge revenait au-dessus. Au fond de moi, je n'aimais pas cela.

Je connaissais mieux que personne le sentiment d'être trahi par de multiples mensonges et ça me faisait mal de savoir que j'étais en train de faire ce que je ne voulais plus que l'on me fasse.

La discussion s'était arrêtée là, je n'avais eu aucune réponse de sa part. C'était un mal pour un bien car il fallait que j'aille dormir.

•••