Ma nuit qui n'en était pas réellement une n'arrangeait pas ma situation. Je rêvais de lui à chaque fois que mes yeux étaient clos, c'était comme une obsession. Je pleurais dans mon sommeil et me réveillais, les yeux à moitié collés.
Chaque jour,
Chaque matin,
Chaque midi,
Chaque soir,
Chaque nuit,Je me disais que je n'allais pas survivre. Et pourtant, j'étais encore là car je m'imaginais de nouveau dans ses bras qui n'étaient plus de ce monde.
Comme à son habitude, Théo m'apportait le petit-déjeuner. D'ailleurs, je ne comprenais toujours pas pourquoi Nick ne me tirait pas une balle de suite.
Autant en finir maintenant.
— J'ai eu l'autorisation de te détacher, fit-il avec un léger sourire en déposant mon plateau repas à mes pieds.
Pourquoi ? Je ne comprenais pas la décision de Nick et je fronçais mes sourcils en regardant le bol de céréales qui m'attendait. Théo s'approchait de moi, et baissa son torse à quelques centimètres du mien pour m'enlever les cordes qui lacéraient les extrémités de mon corps.
Putain, mes poignets me faisaient extrêmement mal, et mes chevilles aussi.
— Pourquoi ? Demandais-je inquiète.
— Je ne sais pas, je ne fais qu'obéir aux ordres, rétorquait-il en se relevant.
Je pouvais enfin bouger mes jambes, mes bras, et pourtant j'étais loin d'être libre. J'étais restée assise des heures alors, j'essayais de me relever mais je manquais de tomber. Théo me rattrapa immédiatement en me tenant par les coudes et mon regard se posa sur le sien, timide et gêné.
Je m'appuyais sur ses mains pour me relever complétement et faire un pas en arrière. J'observais un peu partout autour de moi, y compris cette caméra de malheur que j'avais envie de briser encore et encore.
— Je te conseil d'éviter, s'exclama Théo en regardant à son tour la caméra.
Un soupir ironique sortit de mon nez et mes yeux se posèrent sur lui. Ses yeux bleus étaient envoutants, et il n'avait pas du tout l'air d'un de ces mafieux redoutables. C'était plutôt ce type de personne qui était ami avec tout le monde.
— Sinon quoi ? Répondis-je en le provoquant.
Il n'était pas à l'aise, ça se voyait à vu d'œil. Dans une telle situation, il fallait que je trouve chaque brèche pour pouvoir m'y faufiler. Théo en était une énorme. Il était timide, fragile et n'était pas là pour faire régner le mal.
Subitement, il baissa sa tête et esquissait un faible sourire en regardant la corde qu'il tenait. En relevant son regard vers moi, il me montrait cette ficelle qui avait servi à m'attacher comme si la seule chose que je risquais, c'était de finir une nouvelle fois cloitrée à cette pauvre chaise.
VOUS LISEZ
Faux profils (Tome I, II & III)
RomanceDans un monde où le paraître dépasse l'être, un monde rempli de mensonges et de trahisons, il y avait elle. Brisée, détruite, achevée, malmenée et trahie. Faisant partie de ce grand réseau de malfaiteurs tous plus dangereux les uns que les autres, l...