7. Un gala... qui vire au fiasco

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Il ne regardait même pas le compteur de la voiture qui montait à presque 250 km. J'étais collée à mon siège, les yeux fermés en murmurant des adieux.

Je m'imaginais déjà nous crasher dans le fossé et mourir sur le coup au vu de l'allure à laquelle nous allions.

Pas très joyeux.

Il voyait sur mon visage que j'avais peur. Car, oui, en plus de rouler à je ne sais combien, il ne regardait pas tout le temps la route.

Et ça, c'était très flippant.

Tu as peur ? Demanda-t-il avec son sourire malicieux.

Oui.

Non, répondis-Je, terrorisée par la vitesse à laquelle on allait.

Il savait pertinemment que je mentais. Ça se voyait, mon visage était crispé et mes mains moites. Ma jambe tremblait à cause du stress qui parcourait tout mon corps.

Je m'agrippais à la portière, je n'avais qu'une hâte, c'était d'arriver à son foutu tabac. Ce clochard riait à côté de moi lorsqu'il reçut un appel de Raphaël sur son écran de bord.

Raph ? Dit-il

Ouais, on s'arrête au tabac du coin, vous nous attendez ? Demanda mon frère.

Ouais ouais, répondit Connor en raccrochant à Raphaël.

Il gara la voiture pas très loin et coupa le moteur en attendant Cole. Son coude posé sur la portière, il regardait dehors par sa vitre.

C'était maintenant ou jamais.

J'essayais d'ouvrir la portière doucement pour que Connor ne m'entende pas mais celle-ci était fermée. Putain.

Tu me prends pour un con ? Ria Connor.

Il avait tout prévu.

Il fallait que je trouve une putain d'excuse pour sortir et choper un téléphone dans la supérette à côté du tabac.

Il faut que j'aille acheter des serviettes hygiéniques, dis-je en plissant les yeux et lâchant mon plus beau sourire à Connor.

Il y en a à la maison, me répondit-il. Tu as qu'à tomber enceinte aussi, tu me feras moins chier.

Je rêve.

Ce mec insinuait que je devais me faire violer. C'est un putain de grand malade mental, déséquilibré, fou, névrosé et tous autres synonymes...

Laisse-moi aller chercher ces putains de serviettes sinon c'est ton siège en cuir qui sera taché de sang.

Il me regarda avec un grand mépris. Ses sourcils étaient froncés et aucun mot n'était sorti de sa bouche.

Il a du mal à comprendre le français.

Ah, je sens que ça coule là, Connor, dis-je de manière ironique.

Immédiatement, il me regarda et déverrouilla la porte.

Magne-toi, soupira-t-il.

Fière de mon mensonge, je le regardai une dernière fois dans les yeux avec un regard dominant avant de sortir de la voiture.
Ma tenue n'était pas du tout appropriée pour traîner en ville. Je fermai la porte et me baissai pour faire un signe d'au revoir à Connor en souriant.

Ce dernier leva les yeux aux ciels et je pouvais lire ce qu'ils disaient sur ses lèvres.

« Connasse »

Faux profils (Tome I, II & III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant