5. Nuit mouvementée

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Gabriel se tenait derrière moi, avec une serviette autour de la taille. Il venait de sortir de la salle de bain.

Merde.

Je peux savoir ce que tu étais en train de faire ? Demanda-t-il les sourcils froncés, mitigé par ce que je m'apprêtais à dire.

Oh, heu... Connor m'a demandé de lui apporter un truc.

Dans son bureau ? Répliqua Gabriel, sachant pertinemment que je mentais.

J'étais morte. Bien évidemment que Connor ne laissait entrer personne dans son bureau. S'il avait besoin de quelque chose, il allait le chercher lui-même. Mon mensonge ne tenait vraiment pas la route et je me retrouvais dans une situation de plus en plus cocasse.

Oui, répondis-je pas sûre de mes propos.

Ava, je ne suis pas dupe. Qu'est-ce que tu voulais faire dans son bureau ? En plus de ça, tu sais que c'est interdit, répondit Gabriel.

Cette fois-ci c'est fini. Gabriel va tout raconter à Connor et ce dernier va m'arracher la tête une bonne fois pour toutes. Je suppliais Gabriel de ne rien dire car je craignais les représailles et j'avais peur de ce qu'il pouvait encore bien me faire. Rien que l'idée de son regard noir plongé dans mes yeux me terrorisait.

Quelquefois, je me disais même qu'intégrer un autre cartel ne pouvait pas être pire.

Je t'en prie Gabriel, ne dis rien à Connor ! Suppliai-je

Il me regardait et n'avait aucune confiance en moi.

Ava, je n'ai pas le choix, me dit-il, forcé à faire quelque chose qu'au fond il ne voulait pas.

Pas le choix de quoi ? S'exclama une voix éraillée en haut des escaliers.

Je ne voulais pas l'entendre. Je soufflai et fermais les yeux car je savais que j'allais passer un sale quart d'heure et que Gabriel allait tout raconter.

N'ayant pas de réponse de ma part ni de celle de Gabriel, Connor s'avança, sûr de lui et répéta sa phrase à nouveau en articulant chaque mot pour montrer sont d'énervement et son impatience.

PAS. LE. CHOIX. DE. QUOI ?! Cria-t-il

Je me retournai d'un coup, et le torse de Connor était à quelques centimètres de mon visage. Je levai la tête pour apercevoir son visage qui était en rogne, une fois de plus. Par réflexe, je me reculai mais bousculai Gabriel qui lui, se tenait derrière moi.

Voyant que j'avais peur, le clochard ricana. Il avait le pouvoir sur moi et ça m'excitait. Le contrôle m'excitait.

Le mépris d'autrui aussi.

Rodriguez, s'exclama-t-il sans trop s'énerver. Je peux savoir ce que tu foutais devant mon putain de bureau ? Qui plus est, ouvert.

En disant ces mots, il ferma la porte de son bureau. Il ne voulait vraiment pas que je voie ce qui s'y trouvait.

Finalement, je vais peut-être dire à ton frère de te laisser pourrir ici pendant que nous serons tous au gala, ajouta Connor.

Ça m'arrangerait.

Au moins, je serai tranquille et je n'aurai pas sa présence pour me polluer l'air.

Je t'en prie, dis-lui, dis-je sur un ton très hautain et mauvais.

J'étais furieuse. Mon plan avait échoué car partout où j'allais, il était là à tout foutre en l'air, ma vie avec. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Il fallait que je parte le plus loin possible de cet endroit horrible, ou devrai-je dire de cette personne horrible qu'est Connor.

Faux profils (Tome I, II & III)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant