Dans un monde où le paraître dépasse l'être, un monde rempli de mensonges et de trahisons, il y avait elle. Brisée, détruite, achevée, malmenée et trahie. Faisant partie de ce grand réseau de malfaiteurs tous plus dangereux les uns que les autres, l...
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J'attendais impatiemment qu'Ace revienne vers moi me donner des nouvelles. En attendant, je revisionnais une énième fois la dernière vidéo qui paraissait encore plus étrange que la première. C'était différent, elle était différente. Elle s'amusait à lui répondre alors qu'elle connaissait parfaitement les conséquences.
— Putain, à quoi tu joues merde !? Hurlais-je à chaque fois que je revisionnais la vidéo.
Étant donné que les preuves que nous avions étaient minimes, je décidais de prendre une feuille vierge et de répertorier l'intégralité de leur dialogue. Au dos, j'inscrivais tous les regards, les gestes qu'elle pouvait faire dans l'espoir d'y déchiffrer quelque chose. Je notais tout, y compris une brève description du lieu, de la qualité du son dans le but de savoir avec quoi cet enfoiré filmait. J'étais à la recherche du moindre indice.
Le problème, c'est qu'Ava n'exprimait absolument rien. Il n'y avait ni peur, ni tristesse, ni toute autre émotion visible sur son visage. C'était comme si son âme avait quitté son corps.
L'encre de mon stylo descendait à une vitesse ahurissante. Je surlignais les informations les plus importantes et commençais à accrocher toutes les feuilles sur mon mur. Après des heures et surtout après y avoir passé ma nuit entière, je scotchais le dernier bout de papier.
Je faisais quelques pas en arrière et observais la totalité de mon mur, recouvert de mes récits. La peinture n'était presque plus visible : c'était devenu un mur de papier.
— Où es-tu bon sang ? Chuchotais-je en balayant mes yeux sur le mur.
Seule la lumière de mon bureau éclairait la pièce. L'éclairage reflétait sur les feuilles, créant des ombres gigantesques et menaçantes, comme si toute cette histoire me dévorait petit à petit. Je me tenais là, debout, les mains dans les poches et immobile. La vidéo tournait en boucle derrière moi, ça faisait un bruit de fond finalement.
Je déviais mon regard vers ma pendule qui indiquait 4 heures du matin. Je sentais que mes yeux souffraient, mes paupières étaient lourdes et mes pupilles me brûlaient. Mon téléphone vibrait encore. Qui pouvait bien envoyer des messages à une heure pareille ?
Je tournais mes talons pour stopper cette foutue vidéo et c'était Julie qui n'arrêtait pas de me harceler.
— Tu peux au moins me répondre au lieu de me mettre des vues, envoyait-elle.
Je soufflais un bon coup et commençais à écrire. Rapidement, mes pouces se relevèrent. Non, je ne pouvais pas lui accorder cette attention car elle ne le méritait pas. Julie ne faisait plus parti de ma vie. Elle continuait, encore.
— Je sais que tu as vu ce putain de message. Mais vraiment Connor, n'oublie pas qui a été là pour toi quand tu en avais le plus besoin, surenchérissait-elle.
Elle savait comment me faire réagir. Évidemment, son message m'avait mis en rogne. C'était ce genre de fille manipulatrice qui attendait toujours quelque chose en retour.
