Faux profils (Tome I, II & III)

5. Le cœur et la raison

J'étais devenu son jouet en l'espace de 2 minutes, et elle avait réussi à faire foirer tout mon plan.
Je détestais les femmes, et surtout les salopes dans son genre. Je crois que la seule femme que j'aimais vraiment était mon ingrate, car elle restait elle-même dans n'importe quelle situation.
J'étais devenu le spectacle pour toute la salle et Nick m'avait sûrement remarqué, alors que moi, je ne savais même pas où ce chien se trouvait. Dans la panique, je jetais le soutien-gorge de la femme par terre et partis m'isoler dans un coin pour être à l'abris des regards.
Le spectacle continuait de plus belle et tous les hommes étaient aux pieds des femmes, en train de leur jeter des billets pour espérer coucher avec elles. Finalement, on dirait bien que je vais avoir besoin d'aide.
Je pris discrètement mon téléphone et j'appelais Ava, c'était la seule encore debout lorsque je suis parti, alors je me suis dit qu'elle était encore réveillée.

— Aller répond putain, dis-je nerveusement en regardant autour de moi pour assurer ma sécurité.

La sonnerie retentissait longtemps, mais mon ingrate finissait par décrocher. Bordel, je t'aime Ava, je t'admire.

— Connor ? Arrête de m'ap-

— J'ai besoin d'aide, et tout de suite. Réveille les gars, répondis-je en hurlant.

— QUOI ? Criait-elle au bout du fil.

— Je crois que je suis suivi, alors je t'en prie mets ta rancœur envers moi de côté et réveille les gars putain ! Criais-Je avant de raccrocher subitement.

Il ne fallait pas que je traîne, je devais rester en mouvement pour ne pas me faire prendre par surprise. Si ça se trouve, ses gars étaient déjà à mes trousses. C'était même à sûr à 99%. J'avais déjà eu affaires à plusieurs cartels dangereux, mais celui de Nick était très redoutable. Et ce n'était pas la violence physique qui me faisait peur, c'était la violence psychologique car je savais que Nick pouvait m'atteindre avec un seul prénom : Ava.

•••

Ça devait faire un bon moment que je bougeais partout, un peu dans tous les sens et je sentais certains regards insistants sur moi. Je ne pouvais pas déclencher les tirs vu que j'étais tout seul. Putain, où sont les gars ?
Je passais pour la je ne sais combientième fois à travers la foule, et cette fois-ci je vis des visages familiers, c'était Raphaël et Ace qui étaient au loin et qui se dispersaient pour me chercher.
Je fis les gros yeux et Ace me remarqua subitement, il s'avançait vers moi discrètement et il tenait quelque chose dans sa main. En passant à côté de moi, il me déposa des oreillettes dans le creu de ma main et partit aussitôt, faisant comme si nous étions deux parfaits inconnus.
Les gars sont des génies.
J'enfilais les oreillettes et j'entendais déjà les gars parler à travers.

— Alors comme ça on a besoin de notre aide ? Ricana Raphaël.

Je souriais seul, et continuais ma route dans la foule de personne toutes plus bourrées et droguées les unes que les autres.

— Nick m'a sûrement repéré, répondis-je un peu inquiet en regardant autour de moi.

— Alors éloigne-toi et essaie d'aller à l'écart de la foule, histoire que l'on piège ces fils de putes, assura Ace.

Je balayais du regard la pièce et vis un endroit à peu près vide. Je me dirigeais vers celui-ci mais les gars n'arrêtaient pas de parler dans l'oreillette.

— Alors comme ça tu appelles Ava et non tes plus fidèles soldats ? Rigolait Ace.

— C'était la seule personne encore réveillée quand je suis parti, répondis-je.