CHAPITRE 02 :

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LOLITA.

La lumière de ma chambre restée allumée s'infiltre entre les lattes du placard.

Cachée parmi les vêtements, je sens un cintre appuyé contre ma nuque. Ma respiration est haletante, j'en suis arrivé au point où je plaque ma paume fermement contre ma bouche pour paraître le plus absente possible.

Au rez-de-chaussée, le vacarme ne fait que s'intensifier. A chaque éclat sourd, mon corps est prit de sursaut qui ne font qu'accentuer ma panique. Paralysée, je m'imagine la scène qui se déroule dans la maison, ils doivent être plusieurs pour faire un chahut pareil. J'ai l'impression qu'ils sont en train de retourner la maison comme si ils étaient à la recherche de quelque chose de précis.

Dehors, la pluie s'abat contre les carreaux, le ciel gronde par moment, mais ça ne suffit pas à recouvrir le tumulte qui se déroule en bas. Le temps s'écoule à une vitesse affreusement lente et les battements affolés de mon cœur ne se calment pas. Je suis terrifiée à l'idée qu'ils se décident à continuer leur cambriolage dans ma chambre et qu'ils me trouvent tapi dans un placard.

Mais pire que tout...Je suis terrifiée à l'idée que se ne soit pas des cambrioleurs.

A mesure que les minutes passent ma claustrophobie ne fait que s'accentuer. Mais la tétanie, et surtout l'alcool m'empêche d'être complètement rationnelle. Mon téléphone est resté dans la poche de mon sweat, je ne peux donc pas appeler à l'aide.

A moins que je ne me risque à sortir de ma cachette.

Plus le temps passe et plus la probabilité que ces hommes décident de passer au reste de la maison augmente, j'en ai pleinement conscience.

Alors je pousse les portes du placard, prête a prendre ce risque. Sur la pointe des pieds, j'essaie de me faire la plus discrète possible.

Je me rue sur ma veste et fouille avec rapidité et maladresse les poches de mon sweat à la recherche de mon téléphone.

J'entends des voix masculines provenir d'en bas.

Un soupire de soulagement m'échappe quand je met enfin la main sur mon téléphone. Mais mon sang se glace dans mon corps, je suis complètement figée quand je sens un métal froid exercer une pression suffisante à l'arrière de mon crâne.
   
— Retourne toi, doucement.

Cette voix.
  
Je la reconnaîs, c'est celle de Juan.

Je ferme les yeux avant de les rouvrir et de me retourner  doucement comme il me la ordonné, mon regard se pose sur lui, son visage est camouflé par une cagoule, il pointe une arme sur moi. Un frisson intense parcours l'entièreté de mon corps. Je suis physiquement incapable de prononcer un mot ou ne serait ce que de bouger un doigt.

Je parviens à déglutir et Juan m'arrache un cri d'effroi quand sa main s'empare violemment de mon bras afin de me tirer hors de la chambre. Sa poigne autour de mon bras se resserre à mesure qu'il nous précipite dans les escaliers. J'ai l'impression d'être enfermée dans une bulle insonorisée.

Je n'entends plus rien, si ce n'est les battements affolés de mon cœur. J'avance par automatisme, incapable de réfléchir, d'hurler, de pleurer, de me débattre. Je me demande jusqu'où j'irais comme ça.

«  Tu es faible Lolita. » 

Et ces mots résonnent dans ma tête quand je me sens propulser violemment par terre. Les paumes contre le sol, je relève lentement la tête, je ne perçois que les chaussures noires de ces hommes qui se rapprochent dangereusement de moi. Je me redresse de façon à être assise sur mes genoux, mon regard en alerte tente d'analyser la situation, tout est sans dessus dessous, les tiroirs des meubles jaillissent sur le sol, des vases sont brisés, il ne reste plus rien, tout est brisé. Je crois qu'ils sont cinq hommes autour de moi. Mon attention est attirée sur l'un d'eux qui essaye de forcer une sorte de coffre à code. Un autre s'accroupît devant moi, seul ses yeux bleu perçant me scannant sont visibles, ils portent tous une cagoule.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant