CHAPITRE 54

1.1K 41 1
                                    




DIEGO

La route défile sous mes yeux, je jette des coups d'œil dans le rétroviseur intérieur parfois, Lolita a le regard rivé sur l'horizon qui défile à travers la fenêtre. La pluie martèle le pare-brise à mesure que la vitesse du véhicule se décuple.

Juan chantonne par-dessus la musique qui passe à la radio. Carlos, qui est assis à côté de lui à l'arrière souffle :

— Arrête de chanter, ça me stresse.

— Moi c'est ta gueule sans barbe qui me stresse alors s'il te plaît, tourne la tête. Voilà...comme ça. Parfait.

Je vois dans le rétroviseur Juan carrément tourner la tête de Carlos, qui ne tarde pas à lui foutre un coup de poing dans l'épaule.

— Il serait peut-être temps d'officialiser vous deux, ça fait des années que vous vous tournez autour. Lance Caleb, un sourire amusé aux lèvres alors qu'il rive son regard par la fenêtre.

— C'est lui qui me kiffe là tu vois pas !? S'écrit Carlos, exaspéré.

Mon regard se reporte sur elle, et putain l'effet que cette perruque blonde a sur moi est indescriptible.

Elle a l'air ailleurs, peut être réfléchis t'elle à comment elle va me baiser ce soir. Je dois me méfier, elle l'a dit elle même, elle va me briser. Pourtant, j'espère secrètement que cette mission à deux pourrait être un moyen de nous rapprocher. Le pire, c'est que je sais que peu importe ce qu'elle fera pour me la mettre à l'envers, je lui pardonnerais, jusqu'à ce qu'elle m'achève.

Mais même si elle me tue je lui pardonnerais.

Je repense à ce qu'elle m'a dit tout à l'heure, elle m'appelle Trevas, c'est sa façon à elle de me faire comprendre qu'elle ne me voit plus que comme le monstre froid et calculateur que j'étais.

J'ai encore du chemin pour qu'elle me pardonne, mais je serai patient.

Une fois arrivé, je gare le véhicule sur le parking de cette propriété où a lieu le "gala de charité", ce n'est qu'une couverture pour dissimuler quelque chose de bien plus sombre. Quelque chose que je vais découvrir ce soir.

Avant de sortir de la voiture, chacun met son masque et Caleb nous distribue nos fausses cartes d'identité, apparemment, il n'y a pas besoin d'invitations pour entrer, seulement d'une carte d'identité.

— On y va.

Les portières claquent, Caleb avance en premier jusqu'à l'entrée avant de présenter sa carte d'identité aux deux hommes de sécurité. Lorsqu'il pénètre à l'intérieur, je fais signe aux autres d'avancer.

Je suis surpris lorsque Lolita passe son bras sous le mien, prétextant ainsi que nous sommes un couple. Je la regarde un instant mais ne dis rien, j'ai l'impression que c'est un privilège de pouvoir la toucher.

Devant nous, Juan passe son bras sous celui de Carlos, je comprends rapidement qu'il veut les faire passer pour un couple gay. Carlos fait une grimace mais ne prend pas le risque de le repousser alors que la sécurité leur demande leurs cartes.

Je secoue la tête d'exaspération  quand Juan se retourne pour nous faire un clin d'œil.

Lorsque c'est à notre tour de pénétrer à l'intérieur, je donne nos deux cartes d'identités au type qui dévisage Lolita un peu trop longtemps à mon goût.

— Mayra Murphy. Prononce t'il soudain avec curiosité, je constate que sa voix a le même accent prononcé que Katherina.

— C'est Irlandais. Rétorque Lolita d'un air innocent.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant