LOLITAJe fais les cent pas dans ma chambre, mon téléphone en main. Me demandant si c'est une bonne idée d'appeler Guzman ou non. Après un moment d'hésitation, je prends mon courage à deux mains et l'appelle.
Il décroche au bout de la troisième sonnerie :
— Lolita ? C'est toi ? Prononce sa voix à l'autre bout du fil.
— Salut Guzman...oui, c'est moi.
— Dieu merci, j'ai cru que tu étais morte.
Je peux ressentir l'inquiétude dans sa voix, ce qui provoque instantanément la mienne. Je m'assois au bord du lit en l'interrogeant :
— Pourquoi ?
— La villa a été attaquée, Federico a disparu lui aussi. Soupire t'il.
Mes sourcils se froncent et malgré ma rancœur pour mon frère je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour lui.
— Est ce que tu as une idée de qui ça peut être ?
— Non, je sais juste que ton frère a pas mal d'ennemis ici.
Je hoche la tête, puis articule un "d'accord" quand je me rends compte qu'il ne peut pas me voir.
— Tu veux que je vienne à Tijuana ? Où es-tu ?
— Oui, je veux bien. Je suis en sécurité ici ne t'en fais pas.
Même si Diego m'a assuré que je serai en sécurité, je ne vais certainement pas donner mon adresse à un espion russe.
— Très bien, fais attention à toi. Dit-il avant de raccrocher.
Je soupire quand la communication se coupe, je me rends dans mon répertoire et fais glisser mon doigt jusqu'au numéro de Juan, que Diego m'a donné aujourd'hui, je lui envoie un message pour lui demander de venir puis laisse tomber mon téléphone contre le matelas.
Vingt minutes plus tard, des cognements résonnent contre la porte, mes pas me mènent vers celle-ci avant de l'ouvrir, mon regard se pose sur Juan qui tient deux sachets en plastique dans ses mains. Un sourire éclatant illumine son visage, je ne peux m'empêcher de sourire à mon tour.
— Merci d'être venu, entre.
Nous nous installons sur le canapé et Juan déballe la nourriture asiatique qu'il dépose sur la table basse, à la télé, le film Twilight passe.
— Comment tu vas princessa ? Me demande t'il en apportant un sushi à sa bouche.
— Ça va, j'ai appelé Guzman, comme Diego me l'a demandé.
— Qu'est ce qu'il t'as dit ?
— Que la villa de mon frère a été attaquée, et mon frère a disparu.
J'essaie de déchiffrer son expression, mais j'ai plus l'impression qu'il tente de dissimuler sa satisfaction. Alors je ne passe pas par quatre chemins et pose ma question :
— Est ce que Diego a organisé l'attaque ?
Son expression change directement, Juan a un visage assez expressif, ce qui fait qu'il est incapable de mentir sans être trahit par son visage.
— Non, ce n'est pas Diego. C'est sûrement les russes.
J'acquiesce d'un hochement de tête, et mon regard se baisse sur mes pâtes que je n'ai pas arrêté de mélanger avec mes baguettes.
— La maison est super, dit-il pour changer de sujet, tu t'y plais ?
— Oui, je m'ennuie parfois mais j'ai l'impression que je ne vais pas m'ennuyer longtemps.
Juan ricane avant de me tendre un ravioli au poulet.
— Goûte, c'est les meilleurs.
Je prends le ravioli encore chaud dans ma bouche et le mâche quand Juan me demande :
— Pourquoi tu ne m'en veux pas pour le pari ? Je veux dire, on était tous au courant.
Je déglutis avant de rétorquer :
— Parce que si je t'en veux je n'ai plus d'amis.
Il hoche la tête, ses doigts plongent dans mes cheveux dans une caresse réconfortante.
— Je suis désolé pour tout ça, je sais que ce n'est pas ce que des amis font, mais sache que je vais me faire pardonner. Tu m'as beaucoup manqué tu sais ?
Je plisse mes lèvres dans un sourire, Juan est le meilleur ami que j'ai jamais eu, je n'aurais pas supporter de le perdre lui aussi.
— Tu as l'air d'aller mieux. Je fais remarquer.
— Ouais, je sais que Karina aurait voulu me voir heureux. Et puis avec Carlos on se serre les coudes, il veut plus me lâcher.
Nous rigolons, et Juan me regarde avec un sourire au coin des lèvres.
— Quoi ? Je lui demande en souriant.
— Rien, ça m'avait manqué de te voir rire.
Il prend ma main dans la sienne et articule :
— Ton sourire n'a pas manqué qu'à moi, tu sais.
— Ne me demande pas de redonner une chance à ton amie.
Juan lève les deux mains en l'air.
— Promis, il mérite bien de tourner en rond un moment.
— Si il t'entendait dire ça, il te tuerait !
— Grave ! Mais il avait qu'à pas faire le con avec ma chouchoute.
Je ricane en secouant la tête d'exaspération.
Nous passons une bonne partie de la nuit à parler et à rire et je dois avouer que ça me fait un bien fou. J'oublie pendant un instant le poid qui pèse sur mes épaules.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...