CHAPITRE 20 :

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DIEGO


— Les Irlandais ont livré la meth à Tijuana. M'annonce Carlos après avoir raccroché de son appel avec James Walsh, notre fournisseur de méthamphétamine.

— Bien.

Je souffle une dernière fois la fumée de mon joint avant d'écraser le mégot dans le cendrier. Je me laisse tomber en arrière, m'affalant dans mon fauteuil.

— Des nouvelles à propos du pari ? Demandé-je à Carlos qui se balance sur les deux pieds de sa chaise, une cigarette fumante entre les lèvres.

— Rien, c'est comme si il n'existait pas. Par contre, j'ai constaté quelque chose de louche sur le relevé d'appel de ton géniteur.

— T'as piraté les relevés d'appels de Léo ? Dis-je en fronçant les sourcils.

— Je voulais pas te le dire parce que je n'étais pas sûr mais, avoue que c'est bizarre qu'il revienne dix piges après t'avoir abandonné pour t'aider sans raison à remporter un pari entre narcos. Alors j'ai mené mon enquête.

— Dis moi tout.

Carlos étale différentes feuilles sur le bureau, mon regard se perd sur les relevés téléphoniques de mon géniteur qui remonte à plusieurs mois. Soit, bien avant que je ne retrouve Lolita.

— Ce numéro là, commence t'il en désignant du doigt un numéro qui revient plusieurs fois. Ils échangent cinq fois par semaine, toujours à la même heure, pendant quarante cinq secondes maximum.

— T'as trouvé quelque chose sur son interlocuteur ? L'interrogé-je en passant une main sur ma barbe naissante.

— Alec a réussit à pirater l'adresse IP du type, aucun nom n'est apparu à part un genre de surnom ; Veneno. C'est tout ce que j'ai pour l'instant.

Je ne réponds rien, ce Veneno s'ajoute à ma liste de merde à résoudre. Sans nom je n'ai rien, mais je voudrais savoir ce que cache Léo Santos. Pourquoi est ce qu'il échange plusieurs fois par semaine avec ce gars là.

— Je vais continuer les recherches, je sens que ton géniteur cache quelque chose.

— Je devrais le revoir pour en discuter. Suggéré-je.
L'idée que Léo ait essayé de me la mettre à l'envers avec cette histoire de pari ne m'étonne franchement pas. Je ne sais pas ce qu'il gagnerait si je mariais Lolita, mais j'ai soudainement envie de le savoir.

— Je vais t'arranger un rendez vous. Conclut Carlos avant de se relever, et de quitter le bureau.

Je souffle en massant mes tempes de mes index, puis mon verre de cognac dans la main, je fais tournoyer les glaçons qui s'entrechoquent entre eux. Mes yeux se perdent sur le mur sombre habillé de vieilles photos de famille qui remontent de très, très longtemps. A vrai dire, la famille Santos a explosé en mille morceaux après ma naissance.

Il faut croire que j'ai un don pour détruire tout sur mon passage. Un besoin irrépressible de briser tout ce que je touche.

Comme avec elle.

Soudain, la porte s'ouvre, doucement. Dévoilant la crinière blonde de Karina.

— Te voilà. Prononce t'elle en pénétrant la pièce.
Mon regard balaie son corps vêtu d'une simple robe rose qui épouse parfaitement les formes de son corps.

Son visage abrite une expression prétentieuse. Je la regarde tirer lentement la chaise qui fait face au bureau, avant de s'y asseoir, toujours son regard planté dans le mien.

— En quoi puis-je t'aider ? Articulé-je d'un ton peu intéressé.

— Je n'ai plus le droit de discuter avec toi ? Tu as drôlement changé depuis que ta petite sainte nitouche est ici, rappelle toi qu'il y a encore quelques semaines tu étais bien content de me baiser.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant