CHAPITRE 09 :

1.3K 65 11
                                    




DIEGO.

Casque sur la tête, veste en cuir sur le dos. Nous sillonnons la ville en moto ; Carlos, Caleb et Juan me suivent.

La route défile avec rapidité sous mes yeux, les accélérations font vibrer le moteur et résonne dans mes oreilles comme un appel à jouer avec le feu.

Nous longeons une forêt aux bois denses, et cet appel inconnu que j'ai reçu passe en boucle dans ma tête.

Quelqu'un essaye de me la foutre à l'envers, à présent j'en suis certain. La question que je me pose c'est : qui ?

J'avais des hommes chargés de récupérer ma foutue cargaison disparue, et voilà deux jours que je n'ai pas eu de nouvelles, et ce matin, alors qu'une belle journée devait commencer, une nouvelle merde m'est tombé dessus.

Cette fois, j'ai vraiment besoin de réponse à mes questions.

Et surtout savoir quand ça risque de réellement partir en couilles.

J'ai de la concurrence, ouais. Mais des ennemis ? Des hommes assez fou pour vouloir ma tête ? Si j'avais été eux je n'aurais pas osé.

Alors j'ai commencé à faire une liste des types assez con pour se risquer dans une guerre sanglante contre moi.
Il y a Federico, bien sûr, toujours ce putain de Sanchez. Il y a Arturo. Et cet amateur suffisamment intelligent qui m'a volé ma poudre, aucune piste n'est à exclure.

Arrivé à hauteur de Hidalgo, on a contourné une zone de travaux ce qui nous a mené sur une petite route de campagne. Difficile de se repérer entouré par les champs.

De ce que je sais, la dernière piste de mes hommes était cette camionnette blanche qui a été retrouvé à quelques kilomètres de Hidalgo. Rien de concret, juste un peu de sang sur le siège avant et quelques sachets de cocaïne dans le coffre.

Après quelques minutes, j'aperçois au loin cette fameuse camionnette blanche, abandonnée près d'un vieil entrepôt. Les roues crissent sous mon dérapage, j'entends les autres faire de même lorsque je retire mon casque.

Ma main pousse un épi de blé qui présente un chemin jusqu'à l'entrepôt.

J'avance les sourcils froncé, cet endroit dégage une ambiance glauque. Ça ne me plaît pas.

Soudain mon pied écrase quelque chose de compact, je soulève le pied et aperçois un putain de bras ensanglanté parsemé de mouches caché par quelques épis.

Je relève les yeux et fait la macabre découverte d'une dizaine de corps démembrés en pleine décomposition qui gisent un peu partout près de la camionnette.

— Putain de merde...Souffle Juan.

Je continue d'avancer, analyse cette scène de crime digne d'un film d'épouvante.

Généralement, c'est moi l'auteur de ce genre de scène sanglante.

Je sens la colère monter en flèche et faire bouillir ce putain de sang dans mes veines.
Mon regard jongle entre tous ces corps qui n'appartiennent à personne d'autres qu'à mes hommes. A mes meilleurs
sicarios .

— Putain !

Une sonnerie de téléphone me ramène à la réalité, je soupire en attrapant mon téléphone qui vibre dans ma poche.

— Ouais ?

Je reconnais la voix de Fabio, mon meilleur homme de main :

— Jefe, on a mit la main sur Arturo.

Enfin une putain de bonne nouvelle.

— Enfermez le, j'arrive.

***


J'avance en hochant la tête pour répondre au salut des hommes armés prostrés devant la villa.

En pénétrant le hall, je remarque que Carlos me suit de près, une expression désinvolte sur le visage.

Un autre garde nous déverrouille la porte qui mène au couloir des cellules. Nous traversons le long couloir, suivie d'un de mes gars habillé en costard, il tient sa AK-47 contre son épaule. Je n'ai qu'une envie, coller une balle dans la tête d'Arturo moi même, la simple idée de devoir le faire parler me met déjà dans une immense flemme.

Mais je n'ai pas le choix. Il faut que je sache ce qui m'attend.

Le garde s'arrête devant une des portes avant de se décaler pour me laisser entrer.

Je pousse la porte et entre, toujours avec Carlos à mes côtés. Mon regard se pose instantanément sur Arturo, attaché à une chaise, le visage déjà bien amoché. Son regard brûle de haine, je le vois, et ça me fait ricaner.

Je m'assois sur un tabouret face à lui, Carlos croise ses bras et s'adosse contre le mur. Je croise mes mains entre mes cuisses et avance mon torse, les coudes sur les genoux. J'articule d'un ton faussement calme :

— Pourquoi Lolita t'intéresses ?

Il secoue la tête, je sens déjà ma patience s'évaporer.

— Allez parle vite là ! Pourquoi ?!

— Va te faire Trevas...va te faire foutre.

Je soupire d'agacement, mes paumes sur mes cuisses m'aident à me relever.

J'avance vers ce meuble en bois où tous mes petits jouets de torture sont soigneusement rangés.

Mais avant, je me penche sur le tourne disque, le vinyle de classique était déjà posé, alors j'ai juste à régler le saphir sur le disque qui commence à tourner.

Vivaldi, Summer.

Les instruments résonnent dans mes tympans, la musique recouvrera ses cris.

J'ai horreur des cris de douleurs. J'attrape un couteau que je fais virevolter entre mes doigts. Puis mes pas me mènent derrière Arturo, dans un geste violent je tranche son oreille gauche.

J'ai entendu un hurlement sourd étouffé par les coups de violons. J'ai planté la lame du couteau dans son épaule avant de revenir m'asseoir face à lui.

D'un geste de la tête j'ai intimé à Carlos de baisser le son de la musique.

— Putain ! T'es qu'un putain de psychopathe !

— Répond a ma putain de question maintenant !

— Ta petite protégée...ils la veulent.

— Qui ? Qui, putain ?

Une haine immense me brûle les tripes. J'ai commencé à me dire que c'est peut être elle mon problème. C'est depuis qu'elle est là que toutes ces merdes me tombent dessus.

Putain de Sanchez...

Qui la veut ? Et pourquoi ? Qu'est ce qu'elle a de si intéressant hormis ces putain de yeux verts ?!

— Je n'ai pas de noms à te donner. Je sais juste que c'est un groupe de narcos très puissants...Et...bordel pourquoi tu la protèges ?

— Pourquoi pas ?

Il a commencé à gémir de douleur, du sang s'est mit à couler de sa bouche qu'il a recraché sur le sol.

— Il y a...un pari, et tu peux aller te faire foutre si tu penses que je t'en dirais plus !

J'ai senti ma mâchoire se contracter. Bordel c'est quoi ce délire encore ?

Pourquoi je suis pas au courant de ce fichu pari ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.

Quelque chose que j'ignore encore et qui risque de me foutre plus qu'en rogne !

Je me suis redressé, fou de rage, et mon poing s'est abattu à plusieurs reprises contre son visage jusqu'à ce qu'il perde connaissance.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant