Lolita

CHAPITRE 28

LOLITA

Le soleil tape délicatement sur ma peau, me réchauffant un peu de sa chaleur.

Aujourd'hui il fait beau, alors j'en profite pour terminer Autant en emporte le vent. Je suis assise sur le ponton au bord du lac, quand j'entends des bribes de conversation lointaine, des voix masculines qui me sont familières. Je tourne la tête en direction du bruit, et mes yeux s'écarquillent de surprise lorsque j'aperçois mon frère pénétrer dans la propriété accompagné de ses hommes.

Je suis d'abord figée un petit moment, mon cœur s'emballe et je laisse tomber le livre avant de me lever précipitamment. Je cours vers l'arrière de la maison pour entrer par la porte de derrière qui mène a la cuisine. Je tombe sur Juan qui boit un café adossé au plan de travail. Voyant mon air paniqué, il repose sa tasse avant de prononcer :

— Ça va pas ?

Je secoue la tête négativement avant de bredouiller :

— Mon frère il-il est ici !

Ses sourcils se froncent, au même moment Diego entre dans la cuisine et son regard jongle de moi à Juan.

— Quoi ? Nous interroge t'il.

— Federico est là.

Diego ne semble pas surpris, son regard tombe dans le mien une seconde, un regard vide d'émotion, un regard qui veut tout dire.

Il m'a menti.

Diego quitte la cuisine et je le suis.

— Diego, qu'est ce que tu as fais ?

Ma voix tremble de peur, et si il avait décidé de tuer mon frère aujourd'hui ?

Je ne pourrais pas le supporter. Il m'ignore, et ça ne fait qu'accentuer l'angoisse grandissante en moi.
Je l'attrape par l'épaule et insiste :

— Diego ! Qu'est ce qui se passe ?

Il m'ignore une nouvelle fois, mais il se baisse pour attraper mon gilet sur le porte manteau avant de me le donner.

— Mets ça. Dit il sur un ton très sérieux.

Je le dévisage avant de répondre :

— OK, tu te fous de moi c'est ça ?

— Dépêche toi de mettre ça Lolita, maintenant !

Je lui arrache le gilet avant de le mettre, les yeux remplis de larmes.

Je le déteste.

Il s'en va ouvrir la porte et je tombe nez à nez avec mon frère. D'abord, je ne comprends pas comment lui et Diego peuvent être si proche sans se tirer une balle dans la tête, mais lorsqu'ils se serrent la main, alors je comprends.
Federico me sourit avant d'entrer, ses hommes sont encore dehors, je ne comprends pas ce qui se passe, mais une chose est sûre, je suis bien loin de la réalité.

Je suis complètement figée devant cette scène, j'ai l'impression d'être dans un rêve et j'aimerais juste que quelqu'un m'explique ce qui se passe.

— Tu as pris la bonne décision. Prononce enfin mon frère, qui n'a toujours pas détacher son regard de moi.

— Ce n'est pas pour toi que je le fais. Rétorque Diego d'un ton cinglant.

— Peu importe, chacun récupère ce qui lui appartient.

— Je rêve ou vous êtes en train de parler de moi comme si j'étais un objet que vous vous échangez ? Réussis-je enfin à articuler, bredouillant à moitié à cause de ma gorge serrée.
Ils me regardent tous les deux comme si ils venaient de remarquer ma présence, à ce moment là je réalise que je ne vais pas pouvoir me contenir plus longtemps, j'ai le sang qui boue à l'intérieur de moi et une envie irrépressible de les gifler tous les deux.

— Hein ? C'est quoi cette histoire ? Insisté- je.

— Tu rentres à la maison hermana.

Mes sourcils se froncent d'incompréhension, mon regard jongle de mon frère à Diego qui reste impassible tandis que je me sens m'effondrer à mesure que j'assimile tout. Les larmes sont de plus en plus dure à contenir, mais je refuse de pleurer.

— Quoi ? Je murmure d'une voix brisée.

— Diego et moi avons passé un marché, je te récupère et lui récupère ses parts dans les affaires de papa.

Mon cœur explose dans ma poitrine, et quand mon regard croise celui de Diego une haine dévastatrice vient détruire tout ce que j'ai pu un jour ressentir pour cet homme.
Jamais. Jamais on ne m'a trahis ainsi.

Je secoue la tête, je ne comprends pas. J'essaie de comprendre ce qui aurait pu le pousser a faire ça, mais je ne vois aucune raison qui justifierai ce qu'il vient de faire.

— Tout ce que tu m'as dis hier ça ne comptait donc pas ?

— Je pensais tout ce que je t'ai dis, mais c'est mieux
comme ça.

Je soupire, ma colère surpasse à présent ma peine.
Je détourne le regard, incapable de supporter son regard encore plus longtemps. Je regarde mon frère et prononce :

— On devrait y aller.

Federico acquiesce, un sourire satisfait étire ses lèvres lorsqu'il regarde Diego pour la dernière fois avant de partir.
Je le suis malgré moi, lorsque je m'apprête à franchir le seuil de la porte Diego m'arrête en m'attrapant le bras, d'un geste sec je me défais de son emprise, je ne peux plus supporter son touché, je ne veux plus le regarder.

A présent je veux oublier la déception qu'il est à mes yeux.