Lolita

CHAPITRE 40 :

LOLITA

Je fais les cent pas dans le salon, j'ai l'impression que les murs se referment sur moi à mesure que l'angoisse grandit à l'intérieur de moi. Les pensées fusent dans mon esprit, mêlant une peur intense, l'angoisse qui me retourne le ventre et les regrets.

Les regrets sont pires que tout.

Spécialement quand on ordonne la mort de son propre frère, j'en viens à espérer intérieurement qu'il ne soit pas dans les parages, pour que Diego ne lui mette pas la main dessus.

Quand la porte s'ouvre je m'arrête, figée, mon regard scrute chacun des hommes qui franchissent le pas de la porte à la recherche de Diego, j'ai l'impression d'enfin respirer quand je l'aperçois enfin. Mais mon soulagement s'évapore quand mon regard est attiré par la tâche de sang sur son pull. J'ai l'impression de devenir blanche tout à coup et mes pas me mènent à lui.

— Qu'est ce qui s'est passé ? Je prononce sans dissimuler ma panique.

Diego tente un sourire qui n'atteint pas ses yeux, sa main se pose derrière mon crâne quand il avance :

— C'est rien.

La pâleur sur son visage me dit tout l'inverse, je le suis dans les escaliers qu'il monte avec difficulté en diection de la salle de bain.

— Laisse moi voir. Je lui ordonne alors qu'il s'assoit sur le rebord de la baignoire.

Diego retire son pull, dévoilant sa stature imposante grisée de tatouages. Je m'agenouille face à lui après avoir sortit la trousse de secours du placard en dessous le lavabo. Mes doigts fouillent dans la trousse de secours pour en sortir une compresse et du désinfectant, j'imbibe la compresse d'alcool avant de me repositionner correctement devant lui.

A l'instant où le coton entre en contact avec sa plaie, ses muscles se tendent, je relève les yeux sur lui, sa mâchoire se contracte et ses yeux me toisent avec curiosité.

— Désolé. Je m'entends articuler doucement.

L'entaille sur sa hanche est profonde, mais aucun organe ne semble être touché. Ce qui s'apparentait à de l'inquiétude se transforme rapidement en colère une fois cette constatation faites.

Je désinfecte la plaie après avoir nettoyé le sang séché autour de celle ci.

J'appuie un peu trop fort, lui arrachant un léger gémissement de douleur qu'il ravale aussitôt. Sa main se place derrière ma nuque, sa poigne exerce une petite pression sur mes cheveux me forçant à relever les yeux dans les siens.

— T'es en colère toi.

Ce n'était pas une question, mais je me sens hocher la tête sans quitter l'océan agité de ses iris.

Je déglutis en baissant les yeux sur la blessure qui abîme son corps.

Je sens ses doigts venir coincer une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Son geste est doux mais ne parvient pas à calmer la colère qui accélère les battements de mon cœur.

— Mon frère...

Se sont les seuls mots que j'ai réussi à articuler sous la pression de son regard qui change instantanément lorsque je prononce ces mots.

— Il n'était pas là. Me répond t'il d'une voix grave.

Je sens la boule dans mon ventre s'apaiser, des larmes me picotent les yeux, je suis vraiment soulagé d'entendre cette nouvelle. Mais je me contente de hocher la tête, parce que je sais que ce n'est pas le cas pour lui.

— Et c'est qui qui t'as fait ça ? L'interrogé-je en désignant sa blessure d'un geste du menton.

— Pourquoi ? Tu vas l'attraper pour défendre ton p'tit mari ? Rétorque t'il sur le ton de la rigolade.

« Ton mari. »

Je n'arrive même pas à réaliser tout ce qui s'est passé dernièrement. Ma vie a prit un tournant tellement imprévisible...J'ai l'impression d'avoir tout perdu et d'avoir tout gagné à la fois.

Diego Santos est à la fois mon gain et ma perte.

— Je ne veux plus imaginer une seule seconde que je peux juste...te perdre.

Je jette la compresse usagée dans le lavabo avec les autres, puis mon doigt parcours sa peau qui frémit sous mon contact, l'avoir prêt de moi a le don de guérir tous les maux de mon cœur.

— Tu ne me perdras pas, mi hermosa. Se sera toujours toi et moi, Diego et Lolita, pour toujours et à jamais. Me promet-il.

Mon cœur vibre d'une douce manière, j'aperçois une belle promesse d'avenir auprès de lui, un monde où de belles choses se dessinent pour moi, pour lui, pour nous.

Je vivrais constamment avec la peur de voir tous ces rêves s'effondrer.

Mais je ne cesserais jamais de croire que se sera toujours lui et moi, Diego et Lolita, pour toujours et à jamais.