DIEGOJe souffle la fumée livide contenue dans mes poumons en laissant mes pensées incessantes me torturer l'esprit.
Je revois Lolita fondre en larme au bord de ce lac et je ne peux pas négliger le sentiment étrange qui serre mon cœur depuis cet instant.
J'ai le cœur plein de colère que je n'arrive pas à canaliser.
J'aurais pu gérer le fait qu'on s'en prenne à ma gueule et à mes affaires, je l'ai toujours fait. Mais je ne peux pas gérer le fait qu'on s'en prenne à elle, je pourrais protéger sa vie mais je ne pourrais pas protéger son cœur et le chaos commence déjà à s'implanter en elle et en toute honnêteté, je ne sais pas si elle pourra encaisser tout ce qui viendra.
Et bordel que je ne sais pas depuis quand j'en ai fait mon problème. J'aimerais que ça rentre bien à nouveau dans mon crâne qu'elle est ici, à la base, pour me mener à son batard de frère. Et me voilà à jouer au psychologue un peu défaillant avec elle.
Je souffle à nouveau, je savoure les effets relaxant de la marijuana qui agissent d'ors et déjà sur mon esprit, puis j'écrase le mégot de mon joint sur la marche du perron. Je relève les yeux sur les claquements de talons frénétiques contre le gravier, je jette un coup d'œil à ma montre.
— Tu es en retard.
La blonde lève les yeux au ciel avant de lancer ses cheveux ondulés dérrière ses épaules d'une manière condescendante.
— J'ai dû conduire jusqu'ici vu que tu m'as interdit le taxi ! J'ai des ampoules aux pieds maintenant, ces foutus talons sont trop petits, bien que splendides au passage.
Sa voix aigu me brise déjà les couilles, malheureusement, elle doit rester ici pendant quelques semaines, à mon plus grand regret.
— Heureusement que je m'en bat les couilles de l'état de tes pieds alors, tu as apporté les vêtements ?
Elle souffle de nouveau avant de jeter un sac à mes pieds. Même si il est indéniable que Lolita et Karina ne partage pas le même style vestimentaire, je pense qu'elle sera mieux dans des vêtements à sa taille que dans les miens.
— Elle est où ta brebis égarée ? Souffle t'elle avant de se baisser vers moi pour coller sa joue à la mienne dans une bise.
L'effluve de son parfum imprègne mes narines et je baisse les yeux sur sa main manucurée avec soin qu'elle a posée sur mon torse.
— Sois gentille avec elle.
— J'aurais du mal si j'apprends que tu couches avec elle...
Je souffle d'agacement avant de retirer sa main de mon torse, ses grands yeux bleus se plissent en m'analysant, son regard brûlant devient furieux quand elle comprend que je ne répondrais pas à sa remarque déplacée.
— De toute façon tu n'aimes pas les brunes. Souffle t'elle en reculant.
— Ce que je n'aime pas Karina c'est ton comportement, alors change de ton.
Je me redresse et rentre à l'intérieur en emportant le sac avec moi, une bonne odeur de nourriture comme je n'en ai plus sentie depuis un bail s'infiltre dans mes narines et mon regard trouve instinctivement Lolita déposant les couverts sur la grande table à manger.
Mon cœur se met à battre à tout rompre, je sens mon estomac se contracter si fort qu'un sentiment étrange et inhabituel m'envahit.
Elle est vraiment très belle. Ses gestes sont mécaniques, et à ses yeux gonflés je peux voir à quel point elle se contient pour garder ses larmes au fond d'elle.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...