CHAPITRE 17 :

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LOLITA


Je me réveille avec une gueule de bois atroce, mes yeux sont sensibles à la lumière qui traverse les rideaux blancs.

Il me faut quelques secondes pour assimiler les quelques souvenirs qui m'apparaissent de ma soirée d'hier et je soupire longuement en recouvrant mon visage d'un coussin avant de grogner dedans, rongée par la honte.

Mes souvenirs sont brouillés, je me rappelle seulement avoir passé du bon temps avec Fabio, puis j'ai malencontreusement finis en soutien gorge sur le ponton du lac, puis je crois que j'ai vite repoussé Fabio quand ses doigts ont commencé à s'immiscer sous ma culotte. Je ne me rappelle pas avoir été forcé, je crois juste ne pas avoir su gérer l'alcool et un homme excité devant moi.

Je décide de me lever, j'ai la gorge sèche et je me sens complètement déshydratée. J'avance un pas après l'autre jusqu'à atteindre la première salle de bain dans le grand couloir.

Celle ci est adjacente à la chambre, je me rue sur les lavabos à vasque et l'eau coule presque aussitôt dans ma bouche que j'avale à grande goulée.

Je sursaute en me cognant la lèvre dans le robinet quand la porte s'ouvre dans un geste brusque.

J'allais me plaindre de ma petite douleur quand mon regard se pose sur Fabio, le visage complètement amoché, sa lèvre inférieure est gonflée, ses joues sont rouges et ses yeux sont soulignés d'une couleur presque noir.

— Oh mon Dieu, mais qu'est ce qui t'es arrivé ?

— Excuse moi j'ignorais que tu serais là. Prononce t'il simplement avant de sortir de la salle de bain.

— Attends !

Ma main attrape le bas de son tee shirt pour le forcer à s'arrêter, Fabio soupire longuement avant de river son regard dur sur moi.

— Qu'est ce que tu veux Lolita ? Ça c'est ce qui arrive lorsqu'on touche à ce qui appartient au patron.

Il désigne son visage de sa main. Je sens mes sourcils se froncer d'incompréhension, au fond j'aurais dû me douter que Diego ne resterait pas les bras croisés après ce qu'il s'est passé hier.

— Je suis désolé. Articulé-je d'une voix basse.

— C'est moi qui suis désolé, ça ne se reproduira plus.

Rétorque t'il en hochant la tête avant de me tourner le dos.
Je prends une longue et profonde inspiration. Peut être que je devrais avoir une petite discussion avec Diego, non ?

Les marches de l'escalier grincent sous chacun de mes pas, j'essaie de me faire discrète lorsque j'aperçois un petit groupe d'hommes assis sur le canapé, attelé à nettoyer leurs armes.

Je distingue quelques voix masculines à peine audible qui semblent provenir de la pièce d'à côté. J'avance discrètement vers la porte en bois clair après un court moment d'hésitation.
Soudain la voix rauque de Diego se distingue des autres qui se taisent à l'instant où il ouvre la bouche. Je colle mon oreille contre le bois, et chacun de ces mots transpercent mon âme comme de violents coups de poignard :

— Je dois trouver celui qui a tué Esmeralda, ça doit être le même fils de pute qui essaye de mettre la main sur Lolita.
J'ai reculé de plusieurs pas en dévisageant cette porte comme si elle venait de me planter une lame bien aiguisée dans le cœur.

Mon cœur bat atrocement vite au point où j'espère qu'il me lâche. Qu'il ne soit qu'un vulgaire organe inerte, perdu dans le vide d'un corps mort.

Les mots de Diego tournent en boucle dans ma tête, je secoue la tête, c'est impossible. Ça ne peut pas être réel. Je commence à suffoquer lorsque la porte s'ouvre en grand sur les quatre garçons, ils échangent un regard et je crois qu'ils devinent rapidement que j'ai entendu leur conversation.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant