CHAPITRE 03 :

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LOLITA.

Une douleur vive au bras me fait émerger de mon sommeil profond. J'ouvre les yeux avec difficulté, et un cri d'effroi m'échappe quand je croise le regard d'un homme à seulement quelques centimètres de moi.

Mon regard descend sur sa main manipulant mon bras, et ma panique redescend aussitôt quand je le vois enrouler un bandage autour de ma blessure. Je n'ose pas parler, ni même crier, j'ai cette étrange impression d'être dans un rêve. Ma respiration est bruyante, j'entends la peur rythmée chacune de mes inspirations, chacun des battements de mon cœur et je me demande jusqu'à quand se sera comme ça ?

La pièce est plongée dans l'obscurité, il y a seulement cette petite lampe prêt de moi qui permet à cet homme de voir ce qu'il fait.

Une odeur désagréable s'immisce dans mes narines et je me sens grelotter par le froid, je suis toujours trempée et pleine de boue, ce qui me permet de constater que peu de temps
s'est écoulé depuis ce fameux moment.
   
—  Je m'appelle Caleb.

Je tourne la tête et mon regard se rive sur cet homme qui vient de parler, je sens mes sourcils se froncer de méfiance.
Mais je ne réponds rien, ma gorge nouée m'en empêche. Cet homme, Caleb, il a terminé de bander ma blessure, je ressens une douleur vive transpercer ma chair.

Ces connards ne m'ont pas raté.

Je le regarde remplir un verre d'eau avant de le faire glisser vers moi.
   
— Prends ça, ça fera moins mal.

Il tient entre ses doigts un comprimé que j'accepte après un petit moment d'hésitation.

D'une main tremblante je dépose le médicament sur ma langue et le fait passer avec deux gorgées d'eau.
   
— Merci...Je parviens à murmurer.
  
— Je suis l'infirmier, alors si tu as besoin de quelque chose tu as le droit de m'appeler. Tu n'es pas une prisonnière ici.

Sur ces mots, il quitte la pièce.

Ces derniers mots résonnent en boucle dans ma tête, un semblant d'espoir fait vibrer mon cœur mais ma conscience me rappelle où je me trouve.

Pire encore, entre quelles mains je me trouve.

La porte s'ouvre sous un crissement de ferraille, la boule au ventre, je ramène mes jambes contre ma poitrine. C'est l'idée de le voir lui qui me terrorise. Je ne supporte plus cette panique qui ronge mon corps, ça me rend malade.
Les bruits de pas progressent, l'obscurité de la pièce m'empêche de discerner quoi que se soit.

Ça me torture.

Un bruit sourd résonne, comme si quelqu'un venait de se cogner contre le mur, l'instant d'après j'entends un grognement de douleur suivis d'un juron. Je soupire de soulagement quand je reconnais la voix de Juan.
   
— Putain, pourquoi y'a pas de foutue lumière ici !

Je le vois, la lumière de son téléphone éclairant son visage, il active la lampe torche et la braque sur moi, aveuglée, je cache mes yeux de ma paume. Il soupire de façon exagéré avant d'articuler :
   
— Ah, bah t'es là.

Il avance jusqu'à s'asseoir sur un tabouret à ma gauche Je sens son regard peser sur ma personne, moi j'ai rivé mon regard sur mes pieds plein de boue, et je me dis que si je suis dans cet état c'est à cause de lui. 
  
— Ton oncle est mort. La police ne va pas tarder à découvrir qui est le responsable, et si tu ne veux pas que ça se sache, tu vas répondre gentiment à toutes mes questions.

Mes yeux s'écarquillent, je sens la culpabilité gonfler dans ma gorge. En même temps, un sentiment de soulagement m'envahit. Il ne me touchera plus jamais, le cauchemar est terminé. Mais à peine suis-je sorti d'un cauchemar qu'un autre m'assaille.
   
— Comment...comment vous savez que c'est moi ?

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant