CHAPITRE 76

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LOLITA


L'espoir, n'est-ce pas ce de quoi est faite mon histoire ?

Sous les astres d'un monde où je n'ai jamais eu ma place, j'ai fini par trouver mon chemin auprès de ce sentiment qui s'est agrippé à mon cœur que l'on appelle l'amour. Parce que mon père avait raison sur une chose ; l'amour peut guérir les blessures les plus profondes. Et si aujourd'hui j'ai le cœur emplis de blessures à cause de tout ce que j'ai perdu, je continuerais d'aimer avec chaque morceaux de mon cœur brisé, parce que la mort ne met pas fin à l'amour, elle le rend plus fort.

Diego a été l'étoile la plus brillante de mon ciel, celle qui n'a jamais cessé de guider mon chemin. Et je sais qu'aujourd'hui, encore et pour toujours, il veillera à ce que je suive le bon chemin jusqu'à ce que nous nous retrouvions.

Parce que c'est toi et moi, Diego et Lolita, pour toujours et à jamais, pas vrai ?

Je fais les cent pas dans cette petite pièce dans laquelle je suis prisonnière depuis des semaines. Je porte les vêtements que Guzman m'a ramené, un ensemble de jogging noir et une paire de basket noire elle aussi. Je prie intérieurement pour que tout se déroule sans embûches et que je puisse retrouver ma famille au Mexique, c'est tout ce qui m'importe à cet instant.

Je serre la queue de cheval avec plus de fermeté sur mon crâne, quand je réalise que j'ai oublié quelque chose.

Je me rends jusqu'au lit et m'abaisse afin de récupérer le morceau de miroir que j'ai planqué sous le lit en début de journée. Je le coince dans l'élastique de mon jogging et me redresse au moment où j'entends la poignée tourner. J'ai le cœur qui bat à une cadence folle, je n'arrive toujours pas à réaliser que Guzman va me faire sortir d'ici.

Guzman pénètre à l'intérieur, le souffle légèrement saccadé. Je remarque immédiatement l'arme qu'il tient entre ses doigts.

— Prête ? prononce t'il en me tendant la main.

J'acquiesce d'un hochement de tête avant de plonger ma main dans la sienne, sans perdre plus de temps, nous sortons de la chambre pour atterrir dans un long couloir sombre et silencieux. Guzman dégaine d'ors et déjà son arme pour neutraliser quiconque se mettra sur notre chemin. Je ressens sa détermination à me faire sortir d'ici et ça me touche énormément. Mes pas se mêlent au sien, nous traversons plusieurs couloirs baignés dans l'obscurité, je ne peux ignorer le rythme erratique de mon cœur en ce moment. Mélangée entre la peur et l'excitation, je n'espère qu'une seule chose, que cette histoire se termine enfin.

Soudain, des bruits de pas résonnent derrière nous. Guzman m'attrape par le bras et nous planque derrière un mur au détour d'un couloir. Je croise son regard et de son index sur ses lèvres il m'intime de ne faire aucun bruit. Les pas se font de plus en plus distincts et des bribes de conversation en russe me parvient. Je retiens ma respiration en voyant les faisceaux lumineux des lampes torches se rapprocher. Je dois plaquer ma paume contre ma bouche pour retenir ma respiration, si ces hommes nous trouvent, c'en est finit pour moi, et je refuse d'échouer maintenant.

Guzman serre fermement ma main dans la sienne, et je ne peux m'empêcher de penser que Diego serait heureux de savoir que son frère m'aide comme il le fait.

Les pas s'éloignent, ainsi que la voix des gardiens qui finit par s'étouffer dans le couloir. Je reprends ma respiration en fermant les yeux une seconde. Tout va bien se passer, je tente de me rassurer.

—On continue. Murmure Guzman.

Nous continuons de marcher, et tous nos sens sont en alerte. A mesure que nous avançons, je me demande comment ils font pour se retrouver dans tous ces couloirs identiques, j'ai l'impression d'être dans un labyrinthe sans fin. Guzman me tire vers une cage d'escalier, nous descendons les marches avec le plus de discrétion possible. Mais mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il résonne entre les murs de cette prison.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant