LOLITAUne sonnette retentit lorsque je franchis la porte du bar d'où émane une ambiance chaleureuse. Un groupe de musiciens joue de la musique colombienne sur une petite scène au fond du bar. Des clients se laissent aller au rythme de la musique, d'autres s'esclaffent autour d'une table et d'une pinte de bière.
Mon regard balaye l'endroit à la recherche de Guzman, je le remarque rapidement assis derrière le comptoir contre le mur, il me fait un signe de la main pour m'inviter à le rejoindre.
— Bonsoir. Je prononce assez fort pour couvrir la musique en bruit de fond.
— Salut, tu vas bien ?
Je m'assois sur le tabouret à sa gauche avant de déposer mon sac à main sur le comptoir.
— Oui, et toi ?
— Federico m'a raconté pour hier, il avait peur que de revoir ce type te bouleverserait.
— Ça va, je vais bien.
Je m'efforce de sourire, la vérité c'est que je suis bouleversée. Le revoir m'a semblé plus dur que tout ce que j'avais pu imaginer. J'ai passé le reste de la nuit à me repasser la scène en boucle et à me dire que j'aurais dû dire autre chose, j'avais tellement de chose à lui dire, au final je n'ai fait que me renfermer sur moi même par peur qu'il entre par une de mes failles pour me convaincre de rentrer avec lui.
— Qu'est ce que je vous sers ? Nous interroge le barman.
— Deux whisky s'il vous plaît. Répond Guzman avant de reporter son attention sur moi, si t'as envie d'en parler, je suis là.
Sa main caresse mon épaule de façon réconfortante, la façon dont ses yeux bleus me contemplent est déjà une façon suffisante de me réconforter. Je réalise que si je suis si à l'aise avec Guzman, c'est tout simplement parce qu'une part de lui me rappelle Diego. Je me demande si ça me fera pareil avec tous les hommes que je rencontrerais, est ce que je serais condamnée à voir mon amour perdue à travers les prunelles d'hommes qui n'ont pas les siennes ?
— Je ne m'attendais pas à le revoir, c'est tout...Et puis je me suis surtout inquiétée pour Federico. Il aurait pu le tuer.
— C'est un malade, tu mérites mieux.
J'acquiesce avec difficulté, c'est ce que je me répète chaque jour pour me convaincre de l'oublier.
Mais je ne veux pas mieux, je veux Diego.
Le barman fait glisser nos deux whisky sur le comptoir en bois, je m'empare du verre et bois plusieurs gorgées. J'aimerais oublier le temps d'une soirée, et tant pis si j'ai l'air ridicule sous alcool.
Nous passons le reste de la soirée à discuter, je me surprends même à rigoler, je dois avouer que Guzman a un sens de l'humour assez particulier. Je dois en être à mon troisième whisky lorsque je sens mes sens devenir troublé par l'alcool. Je ressens enfin la plénitude que je cherchais, une conscience vide de sa présence.
— Tu sais, quand j'étais gamin j'ai voulu me déguiser en narcos pour le carnaval, la mâitresse a convoqué mes parents. Elle savait pas que mon père baignait en plein dedans.
— Arrête ! Je te crois pas ! Je m'exclame en rigolant.
— Mais si je te jure ! Je te laisse imaginer la tête de ma mère quand mon père a répondu à la maîtresse que c'est parce que je regardais des documentaires sur les narcos.
— Il m'est arrivé la même chose quand j'ai dit à tout le monde à l'école que mon père fabriquait de la farine. Je dis en me remémorant cet épisode hors du commun.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...