CHAPITRE 53

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LOLITA

— T'es sûre que tu veux le faire ?

Je relève les yeux sur Diego qui m'aide à cacher l'oreillette sous ma veste. Je dois retrouver Guzman sur un parking dans quelques minutes, Diego et Carlos seront pas loin au cas où les choses tourneraient mal.

— Ça va bien se passer. Dis-je, plus pour me convaincre moi-même.

— Y'a pas de raison que ça tourne mal, il ne sait pas qu'on est au courant pour lui. Ajoute Carlos.

Mon regard scrute l'horizon, le parking commence à se remplir en ce milieu d'après-midi. Soudain, entre deux voitures, j'aperçois Guzman, adossé contre l'habitacle de son véhicule.

— Il est là. Lancé-je.

— Bien, soupire Diego, on est derrière toi.

J'acquiesce d'un hochement de tête avant d'ouvrir la portière et de sortir de la voiture, mes talons claquant contre le bitume alerte Guzman qui se précipite vers moi, ses bras s'enroulent autour de mon dos et me serrent dans une étreinte chaleureuse.

Surprise, je ne lui rends pas son étreinte tout de suite, mais ma main finit par lui donner une petite tape dans son dos.

— Je suis content de te voir. Susurre t'il près de mon oreille.

— Moi aussi Guzman.

— Viens.

Il me fait signe de monter dans sa voiture, je m'installe alors côté passager et Guzman s'installe derrière le volant.

— Alors, qu'est ce qui s'est passé ? Me demande t'il.

— Diego m'a forcé à rentrer. Avoué-je en rivant mon regard dans le rétroviseur.

— Quoi ? Tu veux dire qu'il t'as kidnappée ? Quel enculé !

Un sourire incurve mes lèvres en imaginant l'expression outrée de Diego en entendant ces mots.

— Ouais, il est complètement fou. En rajouté-je.

— Mais attends, il t'as laissé partir ?

— Oui, je lui ai dit que ne voulais plus rien de lui, il m'a laissé rentrer chez moi.

Guzman soupire d'exaspération, son expression me laisse croire qu'il est vraiment inquiet pour moi. Je dois avouer que je n'arrive pas à le cerner, fait-il semblant avec moi également ? Est ce que tout ça était juste une tentative d'en savoir plus sur Diego et son cartel ?

— Guzman ?

— Oui, bella ?

— Federico m'a parlé d'une organisation russe qui venait d'arriver en Colombie quelques jours avant l'attaque, est ce qu'il t'en avait parlé ?

Guzman demeure silencieux pendant quelques secondes.

— Vaguement, une blonde voulait négocier avec lui il y a quelques semaines de ça.

Je hoche la tête avant de poursuivre :

— Je suis vraiment inquiète pour lui, tu penses qu'ils sont derrière l'attaque ?

— Non, je ne pense pas. J'ai mis des hommes sur le coup pour le retrouver.

— Merci, et encore merci d'être venue.

— C'est normal, et puis j'ai une soirée d'affaires ici à Tijuana.

— Ce soir ? L'interrogé-je avec curiosité.

— Oui ce soir, c'est un bal masqué. Pour une association caritative que j'organise. Précise t'il.

— C'est super, je l'ignorais.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant