CHAPITRE 10 :

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LOLITA

Je me réveille en sursaut, le cœur qui bat à tout rompre dans ma poitrine. Je tente de reprendre ma respiration. Les cadavres de mes cauchemars, gisant dans le sol de ce restaurant. Les hurlements. Le sang. L'impact des balles. Ça me compresse la poitrine dans une douleur que je ne veux plus jamais connaître. Je ne veux plus jamais que ces souvenirs refassent surface chaque fois que je ferme les paupières.

Mon regard parcours ce petit placard aménagé en chambre, rien que pour moi, une faible lumière traverse les rideaux et illumine la petite pièce.

Je me lève, et mes pas me mènent hors de la chambre pour me guider vers la petite salle de bain. Je tends l'oreille lorsque des bribes de conversations me parviennent :

   — Je dois savoir ce que tout ça signifie. 

   — Il ne dira plus rien, vaudrait mieux en finir avec lui.

  — Il pourrira dans cette putain de cellule jusqu'à ce qu'il me dise ce que je veux savoir Carlos.

Mon regard passe dans l'ouverture de la porte, Diego se lave les mains, je vois l'eau passer entre ses bagues en argent et ses doigts frotter avec insistance les traces de sang sur ses phalanges. Carlos est adossé contre le mur.  Je sens cette révélation me couper le souffle.

Arturo est ici.

Mes pensées fusent dans ma tête, certaines d'entre elles me retournent l'estomac. Motivées par la haine, elles diraient de mettre fin à ce cauchemar à jamais.

Enchaînée dans le désespoir je sentais mon âme emprisonnée dans ce corps, attendant que la solitude l'emporte.

Je n'ai jamais vraiment oublié tout ce qu'il m'a fait ressentir.
Et aujourd'hui je veux que ça s'arrête.

Poussée par un sentiment qui m'était encore inconnu, mes pas dévalent ces escaliers en marbre, motivée par ma haine profonde pour Arturo. Je suis comme plongée dans une bulle insonorisée, où seuls mes démons les plus sombres dictent mes mouvements.

Je me retrouve devant une porte, la même que j'avais remarqué hier, il me semblait qu'elle était toujours verrouillée. Mais aujourd'hui elle ne l'est pas.

C'est ta première erreur, Diego.

Mon regard analyse de gauche à droite les quelques hommes présents dans le grand salon, aucuns d'entre eux ne semblent m'avoir remarqué.

Je secoue la tête quand mon regard se pose sur un revolver soigneusement déposé là, un chiffon recouvre une partie de l'arme, l'un d'eux étaient sûrement en train de la nettoyer. Bordel, il y a une inconnue en liberté dans leur maison et personne ne pense à prendre des précautions ?

En tout cas, j'ignore encore si le choix que je prends est le bon, mais cette porte s'ouvre et je me retrouve dans un grand couloir sombre, seuls quelques rayons de lumière s'infiltrent par les petites fenêtres, et je reconnais subitement la cellule où je suis arrivée.

Mon cœur bat si fort, de la même manière nocive que ce jour où j'ai finalement versé quelques gouttes d'arsenic dans le verre de Ricardo. C'est dangereux. Suis-je dangereuse ? Toute cette histoire est en train de me rendre folle...

Mon regard se pose sur ma main tremblante qui tient cette arme. En suis-je seulement capable ? Tout ce que je voulais c'était ne pas avoir à faire ça.

Mais dans cette vie on a jamais le choix. C'est notre vie ou la leur.

Arrivée au bout du couloir, mon regard se pose sur lui, semi conscient ligoté à cette chaise. Une grille de fer nous sépare, malheureusement, celle là ils n'ont pas oublié de la fermer.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant