CHAPITRE 14 :

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LOLITA


J'ai cru que mon cœur allait définitivement arrêter de battre quand j'ai senti une main se plaquer sur ma bouche. Mes yeux s'ouvrent, ma respiration s'affole contre cette paume qui m'étouffe.

— Chut...chut, Lolita. C'est moi.

Mon souffle se calme instantanément quand je reconnais la voix grave de Diego, son doigt sur ma lèvre m'intime de ne faire aucun bruit. Je ne comprends pas pourquoi jusqu'à ce que plusieurs détonations retentissent.

Je me redresse, prise par la panique. Est ce qu'on est en train de se faire attaquer ?

La lumière s'allume, et Diego revient vers moi une veste à la main.

— Mets ça. M'ordonne t'il en jetant un coup d'œil dans le couloir.

J'enfile la longue veste qui recouvre mon pyjama, l'échange de balle continue, on dirait que les détonations viennent de l'extérieur.

— Allez, viens.

Sa main viens se glisser dans mon dos et je le laisse nous guider à travers les couloirs, ses pas sont pressés, même si il paraît vraiment très calme. Je peux discerner l'arme qu'il tient du bout des doigts, prête à ôter la vie à chaque instant.

Nos doigts s'entremêlent, je sens comme je m'accroche à lui, je m'agrippe à lui de toute mes forces parce qu'au plus profond de moi je suis persuadée que rien ne pourra m'arriver si il est là.

Soudain, le bruit sourd des balles se fait plus proche, plus distinct. Je sursaute au premier impact de balle qui provient du rez-de chaussée.

— Fais chier !

Nous descendons les escaliers à toute vitesse, Diego me pousse derrière lui et se met à tirer sur des hommes. Ils tombent, un à un.

C'est le chaos total, mon souffle se coupe et la vue de toute cette violence me retourne l'estomac.

De la fumée s'immisce dans mes poumons et me fait tousser, mon regard se pose sur les corps inertes gisant dans des mares de sang. J'en ai la nausée. Ça sent le plomb, le sang, ça sent la mort.

Les vitres se brisent sous les balles, des bouts de verres volent à travers la pièce et viennent écorcher mon visage.

Soudain je sens la main de Diego s'enrouler autour de mon poignet et nous traversons le salon en même temps qu'il ne s'attelle à tirer sur les intrus. J'aperçois un homme accourir vers nous, l'arme pointé sur nous.

Il va tirer ! Et cette balle, elle sera pour nous ! Mais un petit filet rouge s'écoule de son front. Il tombe, les genoux contre le sol. Diego lui a tiré une balle en pleine tête.

— Par ici ! Cri Diego en me poussant vers une porte au fond de la pièce.

Je pousse la porte de mes deux paumes qui donne sur un grand garage qui offre une rangée de voiture de sport.

Les clignotants de l'une d'elles clignotent lorsque Diego la déverrouille, nous pénétrons le véhicule avec précipitation. Le moteur vrombit, et lorsque la porte du garage automatique s'ouvre à moitié, Diego démarre à toute vitesse.

Plusieurs balles s'écrasent contre la carrosserie, l'une d'elle a complètement brisé la vitre arrière. J'entends Diego jurer avant que nous nous éloignons complètement de la propriété.

***

La route défile sous la nuit noire, un silence pesant nous enveloppe. La chaleur dégagée par le chauffage me donne encore plus envie de fermer mes yeux tiraillés par la fatigue, je me sens lutter.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant