Lolita

CHAPITRE 42

LOLITA

— Regardez mes muscles.

Le corps de Juan se plante devant la télévision, il contracte ses bras en levant les sourcils au ciel d'un air joueur et les garçons lui crient en choeur de se bouger.

En arrière plan se joue le match Mexique-Colombie et les gars n'en ratent aucune miettes.

— Mais regardez mes musclessss, sinon je bouge pas.

Renchérit t'il en jouant avec ces muscles ce qui m'arrache un petit rire.

— Quels muscles imbécile tu ressembles à un ficello ! Se moque Carlos en apportant une chips qu'il fait craquer dans sa bouche d'un air condescendant.

Mon regard s'entête sur Diego qui regarde la scène avec un sourire amusé, je joue avec sa bague en argent autour de son doigt en repensant à la soirée d'hier.

— Lolita ma chérie d'amour toi tu vas être honnête. M'appelle t'il, ce qui me fait relever les yeux sur lui.

— Euh...

— Laisse ma chérie d'amour toi. Me coupe Diego en posant sa main sur ma nuque avec possessivité.

— Pff vous êtes tous nul t'facons.

Il capitule et s'assoit sur le canapé à côté de Caleb.

Quelques minutes plus tard un des hommes de Diego pénètre dans la pièce et prononce d'un ton alerte :

— Jefe, il est ici.

L'expression de Diego change et se voile d'une colère
visible qui s'est grimée sur son visage, il se redresse rapidement avant de suivre son homme.

Mon cœur bat à mille à l'heure quand je le vois s'éloigner.

— Juan arrête !

Je lève les yeux sur Juan qui s'est levé lui aussi, son visage est rouge de rage et ses sourcils sont froncés. Il dégaine son arme quand Carlos le retient de sa main sur son épaule.

Je me lève moi aussi, paniquée à l'idée que ça ne dégénère.

— Lâche moi ! Il a tué ta sœur putain ! Il a tué ma femme !

La douleur s'entend dans sa voix et mon cœur se serre douloureusement.

Carlos le plaque contre le mur pour le retenir, mais Juan hurle et se débat férocement.

— Je sais. Je sais Juan, mais elle ne reviendra pas. Laisse Diego s'en occuper.

Je sens une main se poser sur mon épaule, me faisant relever les yeux sur Caleb qui prononce doucement :

— Va les voir, je gère Juan.

Je hoche la tête d'un geste hâtif avant de sortir de la maison d'un pas précipité.

La scène qui se déroule devant mes yeux me cloue sur place, mes yeux s'écarquillent de choc lorsque je vois Federico et Diego en train de se battre, Diego abat violemment son poing dans la mâchoire de mon frère ce qui le fait tomber au sol, il s'abaisse à son niveau et continue de déchaîner sa colère sur lui dans une série de coups de poings impitoyables.

J'essaye de lui hurler d'arrêter mais je suis incapable d'ouvrir la bouche, je sens des larmes de paniques brouiller ma vue et troubler mes sens. Je reste là, bouche bée, avec l'incapacité d'agir devant autant de brutalité.

Mais après plusieurs longues secondes qui m'ont paru durer une éternité, je parviens à avancer, je m'interpose entre eux et hurle à Diego d'une voix horrifiée :

— Arrête tu vas le tuer !

Diego s'arrête et se relève en passant sa main sur son visage, Federico tousse et crache du sang au sol avant de se redresser difficilement.

— Sale fils de pute. Crache mon frère à Diego qui, je le vois, s'empêche de l'encastrer dans le mur.

Soudain, je sens la main de mon frère s'enrouler autour de la mienne. J'ai d'abord un mouvement de recul, je relève mes yeux sur lui, surprise.

— Federico. Gronde Diego d'un ton presque suppliant.

— Qu'est ce qui se passe ? Bredouillé-je en faisant jongler mon regard sur eux.

— Je lui dis ou tu lui dis ? Menace mon frère.

Diego secoue la tête, son regard s'encre sur moi et me lance un regard désolé.

— Tout ce que je t'ai dis était vrai.

Federico ricane avant de se placer devant moi, ses mains prennent mon visage en coupe :

— Écoute hermana, j'ai été le pire des frères avec toi mais tu te trouves dans le mauvais camp. L'homme que tu as devant toi est un traître et un menteur, il t'as marié pour un putain de pari, tout ce qu'il voulait depuis le début c'était son argent. Tu dois me croire.

Il se tourne en direction de Diego et crache d'un ton cinglant :

— Tu lui as dis que t'avais pas une once d'amour pour elle quand tu l'as marié ? Quand tu l'as baisé. Hein ?! Tu lui as pas dis que tu l'as pris pour un putain de jeu ?!

J'ai l'impression que le sol s'effondre sous mes pieds, nos regard se croisent et je m'entends dire dans un murmure à peine audible :

— Est ce que...est ce que c'est vrai ?

Mon cœur se brise en mille morceau lorsqu'il hoche la tête.

Et à cet instant précis, la promesse d'avenir à ces côtés s'effondrent sous mes yeux.

Je déglutis en hochant la tête, je lui passe devant pour partir mais je sens sa main empoigner mon bras.

— Lolita je l'ai fait pour te protéger, tu dois me croire.

— Menteur ! T'es un menteur, putain ! Comment j'ai pu être aussi bête ?

J'essuie mes larmes du revers de la main et me dégage de son emprise.

C'est la fin. C'est la fin de tout.

— Je ne veux plus jamais te revoir. Je crache avec une pointe de déception dans la voix avant de m'en aller.