DIEGOLe combat auquel Elijah Petrova doit assister à lieu dans un vieil entrepôt abandonné, situé à l'écart de la ville. Les flaques d'eau qui se forment sur le bitume reflètent la lumière des néons accrochée au bâtiment.
Juan, Carlos, Caleb et moi pénétrons à l'intérieur. Et je ne suis pas surpris de découvrir une foule hétéroclite tout autour d'un grand ring, hurlant à tue tête des encouragements pour le combattant sur lequel ils ont misé.
Les deux hommes, au milieu du ring, se livrent à un combat d'une violence sans limite. Je fais signe à mes gars de se séparer afin de trouver Elijah, j'espère qu'il n'a pas eu un empêchement et qu'il sera bien ici ce soir.
Je me faufile entre la foule de gens, en cherchant du regard ma cible. C'est au bout de cinq minutes que je le repère, là, juste devant le ring, habillé tout en noir.
Deux hommes sont à ses côtés, ils regardent le combat qui se déroule sous leurs yeux avec attention. Je continue de me frayer un chemin jusqu'à son emplacement. Maintenant que quelques mètres nous séparent, je remarque que Carlos l'a trouvé lui aussi, il se tient à deux mètres d'eux.
Lorsque son regard croise le mien, je lui fais signe de rester où il est et m'approche d'Elijah. Je me place à sa gauche et lorsque je sens ses yeux se poser sur moi, je sors une liasse de billet de ma poche et prononce :
— Tu te bats ?
J'encre mes yeux dans les siens, ses iris azur me scannent pendant un instant, puis un léger sourire incurve ses lèvres. Il me tend sa paume et j'y dépose la liasse de billets.
Le combat qui se déroule s'interrompt lorsque l'un des deux combattants s'écrase au sol, je jurerais avoir entendue ses os se briser.
— C'est à nous. me lance Elijah, un sourire malicieux illuminant son visage.
La voix du promoteur résonne dans le micro qu'il tient entre ses mains, le bonhomme vétu tout en noir s'écrit :
— Eh bien ! C'était un combat serré ! Avons-nous d'autres combattants ?
Elijah lève la main et le promoteur s'exclame avec enthousiasme, faisant monter l'adrénaline dans la foule. Dans l'ombre des néons clignotants, l'atmosphère est électrique.
— Mesdames et messieurs, ce soir nous avons un affrontement épique ! Elijah Petrova contre un adversaire de choix ! J'ai hâte de voir ça !
La foule explose en cris et en encouragements, autour de nous, les paris commencent à fuser, les parieurs se pressent autour des tables improvisées et échangent des billets.
Carlos se précipite vers moi, le regard en alerte.
— C'est quoi ce délire Diego ? m'interroge t'il.
— Je me présente. je réponds simplement.
Je retire ma veste et mon tee shirt que je tends à Carlos avant de monter sur le ring avec Elijah, sous les cris des parieurs.
L'air est chargé de tension, Elijah se donne un coup de poing contre son torse sous les encouragements de la foule qui hurle son nom. Je baisse les yeux vers un petit groupe qui hurle mon nom à l'unisson. Un sourire étire mes lèvres lorsque j'aperçois Juan, Caleb et Carlos, collés au filet du ring, hurlant des encouragements à peine audibles à mon égard.
Quelle bande de cons.
Au coup de gong, le combat débute dans une ambiance survoltée et les cris deviennent rapidement qu'un vulgaire bruit de fond, Elijah ne perd pas de temps avant de lancer le premier coup. Je comprends rapidement à la précision de ses mouvements que ce n'est pas son premier combat. Je parviens à éviter son poing et lance un direct du droit qui frappe mon opposant au menton. Elijah vacille, mais ce n'est pas assez pour le faire perdre pied. Il se ressaisit rapidement et réplique avec un crochet gauche qui atterrit dans mes côtes.
La voix du promoteur s'écrit :
— Allez Elijah ! Montre-lui ce que tu as dans le ventre !
J'esquive habilement un uppercut en me déplaçant sur le côté pour éviter le coup. En profitant de cette ouverture, j'exécute un enchaînement rapide : un jab à la tête suivi d'un coup de genou dans son abdomen. L'effet est immédiat, Elijah se plie de douleur mais il se redresse rapidement, déterminé à ne pas céder.
Les coups pleuvent, les mouvements sont rapides, puissants. Elijah m'envoie un violent coup dans la mâchoire, me faisant reculer jusqu'au filet, la foule rugit de joie, félicitant déjà la victoire d'Elijah lorsqu'il s'approche de moi, prêt à envoyer le coup décisif.
Je parviens à esquiver son coup de genoux et abat mon poing dans sa mâchoire dans un violent uppercut. Elijah tombe au sol, alors j'en profite pour l'asséner de plusieurs coups de poings pour m'assurer qu'il ne se relèvera pas cette fois.
Au bout de dix secondes le promoteur n'a pas d'autres choix que de mettre fin au combat, pour le plus grand malheur de tous les parieurs.
— Voilà un véritable retournement de situation ! prononce le promoteur.
Elijah se relève et s'approche de moi afin de me serrer la main. *
— Bien joué.
Je lui rend son accolade en prononçant à son oreille :
— Je connaîs ton père, je dois te parler.
Elijah se tend pendant un instant avant de descendre du ring. Je le suis de près, il s'éloigne jusqu'à un coin de l'entrepôt là où nous pourrons discuter au calme.
Mes gars me rejoignent, ainsi que les deux hommes qui accompagnaient Elijah.
— Qu'est ce que je peux pour toi ? prononce Elijah en s'adossant contre une caisse en bois.
— Ton père s'en prend à mon business depuis plusieurs mois, j'aimerais qu'on passe un marché.
Elijah opine d'un hochement de tête, il n'a pas l'air surpris de ma demande, il rétorque :
— Je ne suis plus en contact avec lui depuis deux ans maintenant, j'aimerais pouvoir t'aider, mais depuis que cette femme est entrée dans sa vie notre relation est plus que chaotique.
— Quelle femme ? je l'interroge, toute information est bonne à prendre.
Elijah se pince le menton, l'air pensif.
— Merde, comment elle s'appelle...Je déteste tellement cette bonne femme que j'ai complètement oublié comment elle s'appelle.
— Allez, fais un petit effort. dis-je en croisant mes bras contre mon torse.
Il fait claquer sa langue contre son palais, en secouant la tête.
— Eva...ou Tina...
Il claque des doigts, le nom de sa marâtre qui lui est visiblement revenu en mémoire.
— Voilà, c'est ça. Elle s'appelle Martina.
Mes sourcils se froncent, mes muscles se tendent alors que cette plausible éventualité se forme dans mon esprit.
— Martina, comme...ta mère ? m'interroge Carlos, ce qui me sort de mes pensées.
Ouais...Martina comme ma mère.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...