CHAPITRE 46 :

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LOLITA


Un lendemain sans lumière, tu espères te retrouver à travers le noir grâce à cette flamme qui te guide, qui te séduit, qui t'aide à t'en sortir. Tu t'accroches à elle en pensant qu' elle seule peut te sauver.

Alors tu deviens aveugle, tu ne vois plus qu'elle, elle est l'unique couleur que tu perçois, celle qui te réchauffe quand tu as froid et qui finit par te brûler à petit feu.

Cette flamme qui vacille menace de s'éteindre avec le temps, souffle avec espoir et elle se rallumera.

Elle a besoin de ta force pour continuer de nourrir sa lumière, et tu crois que c'est pour toi qu'elle le fait.

Alors tu finis par t'accrocher à sa promesse.

Le temps s'écoule et tu dépends d'elle, pour sortir de la noirceur dans laquelle tu te perds.

Si elle s'éteint, tu t'éteins avec elle.

De l'amour naît d'un cœur brisé, de la passion naît d'une flamme dévastatrice.

Il est la flamme qui a calciné mon cœur.

Celui qui a prit tout ce qui restait de moi.

Un lendemain sans lumière, je ne voyais plus sans toi.

La dépression m'a ensevelit, Diego et ses promesses paraissaient comme de lointains souvenirs douloureux que je ne parvenais pas à digérer. J'avais pris l'habitude de lui parler quand j'étais seule, en lui racontant combien sa trahison me tuait à petit feu. Je me suis longtemps détesté, parce que je le voyais à travers mes yeux, comme il répétait tout le temps voir son reflet en moi. C'était plus facile quand je l'imaginais, je pouvais rêver de ces belles promesses qu'il n'a pas tenu. Je nous imaginais, courant sur une plage, seul au monde. Dans un monde où il n'était pas un chef de cartel, où je n'étais pas une fille née de ce monde sans pitié. Un monde où il y aurait pu avoir un nous.

J'ai senti mon cœur souffrir et hurler à l'aide à mesure que je prenais conscience de la dépendance que je lui vouais.

Federico a été là pour me faire prendre conscience de ma valeur, et de la force que je possédais en moi. Il m'a aidé à me nourrir quand plus rien ne passait. Il m'a donné une raison de me battre, et de me défaire du lien qui autrefois m'unissait avec Diego. Il a formé mon coeur, mon corps, mon esprit pour me rendre invincible, à tel point que pour la première fois de ma vie des hommes m'ont respecté.

J'ai réalisé que j'avais été faible bien trop longtemps, j'avais été celle qui devait se battre pour prouver aux autres qu'elle en valait la peine, que j'étais assez. Celle qui se faisait malmener, manipuler, et salit par les hommes.

Je ne voulais plus entendre mon cœur hurler de douleur chaque fois que je me retrouvais seule. Je ne voulais plus qu'un homme brise mon cœur comme ils l'ont tous fait.

Je voulais être plus forte que jamais et être la femme que j'ai toujours rêvée d'être, être Lolita Sanchez.

— Frappe plus fort, allez !

Je relève les yeux sur Federico et abat fermement mon poing contre le paos qu'il tient entre ses mains. Je sens la sueur dégouliner dans ma nuque, mon souffle devient saccadé après trente minutes intensives d'entraînement de boxe. Son regard autoritaire m'intime de garder le rythme et de continuer de frapper.

— Tu frappes comme une merde ! T'es une merde c'est ça ?!

Je sens la colère déformer mes traits, ces paroles acerbes ont pour but de me faire réagir mais elles atterrissent tout droit en plein cœur me rappelant brutalement la réalité. Je secoue la tête négativement en plaçant toute l'énergie qui me reste dans les coups que je donne, mais Federico ne semble toujours pas satisfait puisqu'il revient à la charge :

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant