CHAPITRE 11 :

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DIEGO


J'aspire une dernière taffe avant d'écraser ma cigarette dans le cendrier. Carlos devant moi, se retient d'insulter de tous les noms son interlocuteur au téléphone.

    — Écoute moi bien petit cabrón de mierda ! Si on te paye c'est pas pour que tu serves de nouveau pot de fleur au jardin de madame Flores !

Il finit par raccrocher en soufflant d'exaspération. Je me laisse tourner de gauche à droite sur mon fauteuil à roulette, et je le regarde, amusé, mais mon sourire s'efface aussitôt quand je constate son visage devenir blême. Carlos passe ses mains de son visage à ses cheveux, je me redresse, et prononce d'un ton ferme :

    — Qu'est-ce qui se passe ?

    — Diego, c'est Esmeralda...Elle est morte.

Je sens mon visage se tendre, et je secoue la tête.

Impossible. J'ai placé des hommes tout autour de sa baraque pour la protéger.

   — Elle est morte cette nuit, Arturo est mort hier. Alors si ce n'est pas Arturo, qui l'a tué ?

Maintenant c'est moi qui me passe la main sur le visage, j'expire lourdement.

Le cœur pompant follement dans ma cage thoracique. Bordel. Je vais devenir fou.

Une horde de questions m'assaillent, et une en particulière retient mon souffle : Qui est le petit fils de pute qui se croit plus malin que moi ?

    — Il faut trouver ce cabrón qui essaye de t'enculer profondément là Diego. Souffle Carlos ce qui me fait relever les yeux sur lui.

     — Oh, tu penses ?

Si mes yeux pouvaient tirer des balles je pense que tous les habitants de cette putain de baraque seraient déjà tous mort à l'heure qu'il est !

Je traverse les couloirs en claquant chaque porte juste pour la trouver, elle. Elle n'est pas dans sa chambre, pas dans la mienne, pas dans mon dressing. Je claque la porte de la salle de bain. Jette un coup d'œil a l'intérieur et alors que je m'apprête à continuer mon chemin, j'aperçois une masse brune flotter dans la grande baignoire qui trône au milieu de la pièce.

Mais qu'est ce que-

Je m'approche de cette baignoire à pas démesuré, j'écarquille les yeux quand j'aperçois cette folle encore habillée complètement immergée sous l'eau.

Sans réfléchir, mes mains plongent dans une eau gelée et je sors le corps de Lolita hors de l'eau.

Mon cœur bat vite...ouais, extrêmement vite. Sa peau est rougit par le froid, je ne sais pas si son cœur bat encore je sais juste que cette connasse est froide comme la glace !

Soudain, elle ouvre les yeux et me toise salement. Du coup, je me sens la regarder de haut en bas moi aussi. Ses lèvres s'entrouvrent et elle prononce :

    — Oui ?

Mes main sous ses aisselles, je la relâche. Son petit corps retombe dans l'eau mais de ses mains elle se rattrape au rebord.

    — Nan, rien.

Je secoue d'exaspération la tête en me redressant.
Je m'apprête à quitter la pièce mais je me retourne pour lui dire :

     — Tu es folle, Lolita. Tu le sais ?

Je la surprends en train de ricaner, ça fait ressortir sa fossette à la joue.

     — Tu sais pourquoi je fais ça ?

     — Tu vas me le dire.

   — C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour faire comme si je n'étais pas enfermée ici avec toi.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant