CARLOS
C'est comme si ils s'étaient volatilisé.
Ce jour là, c'est comme si mon instinct me hurlait que quelque chose de merdique était arrivé. Mais lorsque Diego n'a répondu à aucun de mes appels, j'ai compris. Caleb a tout de suite localisé le dernier signal émis du téléphone de Diego sur ce pont. Sur place, nous n'avons trouvé que leur voiture, stationnée au plein milieu de la route, les portières ouvertes et les clés encore sur le contact.
Ce qui a attiré mon attention, ce sont les nombreux impacts de balles qui s'étendaient sur ce pont. Il n'y avait pas une seule goutte de sang, c'est comme si quelqu'un avait fait disparaître une scène de crime. Le constat était accablant, et je refusais d'y croire. C'était impossible.
Diego et Lolita avait disparu.
Alors j'ai remué ciel et terre pour les retrouver.
Ruslan et son organisation avait disparu des radars eux aussi, alors il ne m'a pas fallut beaucoup de temps avant de deviner que c'est eux qui étaient derrière tout ça.
Les jours passaient, et les chances de les retrouver vivant diminuaient, pourtant, je refusais de croire qu'ils étaient mort.
Diego était mon meilleur amie putain.
Je titubais dans les rues de Tijuana, avec ma bouteille de bourbon à la main malgré les réprimandes de Teresa sur le sujet. Je me suis remis à sacrément boire, délaissant la femme que j'aime et notre enfant qu'elle portait. Je marchais avidement en espérant que la réponse tombe du ciel comme une putain d'évidence. Je laissais la brise fraîche me dorloter les cheveux alors que le monde me consumait comme si je n'étais qu'une putain de braiser sans importance. Le monde continuait de tourner pendant que le mien avait été mis sur pause.
C'est ce qui arrive quand le patron de ton cartel disparaît.
Je me rappelle avoir posé les yeux sur un jeune couple au bar. La fille était brune aux yeux vert, lui brun aux yeux bleus. Ils avaient l'air tellement heureux et bercé par un amour tellement puissant que j'ai cru pendant une seconde que je les avais retrouvé.
J'étais tellement bourré que cette idée semblait vraiment plausible. Je me suis approché jusqu'à ce que ce connard me remette salement à ma place.
Le mois qui a suivis j'étais complètement désespéré. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, parce que chacune de nos pistes ne nous menaient nul part.
Je buvais à longueur de journée, fumais comme un pompier, tout ça pour oublier à quel point leur disparition faisait mal.
Parce que ça faisait un mal de chien, putain.
Et j'ai finis par m'oublier moi même dans cette histoire. Moi, et ma famille que j'avais délaissé.
Parfois, Teresa venait s'enfermer dans ce bureau avec moi pour m'aider à chercher. Parfois, elle pétait les plombs et vidait toutes mes réserves d'alcool dans l'évier.
Juan et Caleb étaient sur le coup eux aussi, les autres étaient sur le terrain, il fallait bien qu'on continue à faire marcher le business.
Je me demandais si ils étaient ensembles, si ils croupissaient dans une cellule, est ce que Lolita avait perdu son bébé ? Toutes ces pensées me rendaient fou, autant que l'idée qu'ils soient simplement mort et que leurs corps soient jetés au fin fond de l'océan.
Ce qui me rendait fou, c'est que je savais qui était derrière tout ça, je savais aussi qu'il y avait de grandes chances qu'ils ne soient même plus au Mexique. Mais c'était comme traquer des fantômes, Ruslan avait bien fait les choses, il n'y avait plus aucune trace de leur existence. Caleb n'a rien trouvé, rien du tout.
Nous avons traqué sans relâche tout ceux qui ont pu se frotter de près ou de loin à l'organisation. On a commencé par l'américain, John Murphy, malgré la torture il n'a pas cessé de jurer qu'il n'avait aucune idée de où ils se trouvaient. J'ai vérifié dans son portable, dans son ordinateur, et il disait vrai. Ruslan n'avait pas émis de contact depuis des semaines.
En bref, chacune de nos pistes nous ramenaient au même point.
Tout a changé le jour où Juan a trouvé un micro dans la maison. Nous avons tout retourné, pour au final trouver une dizaine de micro, un dans chaque pièce de la maison. C'est là que j'ai compris que nous étions devenue les pantins de Ruslan, qu'il guettait de loin chacun de nos faits et gestes, il avait une longueur d'avance sur nous qu'on ne pouvait même pas imaginer. Mais le pire, c'est qu'on avait une putain de taupe avec nous. J'étais tellement fou de rage que je n'ai pas cherché à trouver qui était le fils de pute que Ruslan avait réussi à corrompre. Je les ai tous viré. Tant pis pour le cartel, sans Diego, tout ça n'a aucune valeur.
C'était lui le patron.
Aujourd'hui, mes espoirs de les retrouver sont infimes. Mais je n'abandonnerai pas jusqu'à ce qu'un miracle se produise. Parce que je refuse de croire que l'histoire de Diego Santos se termine ainsi.
— Je n'abandonnerais pas Tess...Je les retrouverais.
Les doigts froids de Teresa me caressent la joue alors qu'elle hoche la tête. Elle me sourit avant de sceller ses lèvres aux miennes.
— Je sais...murmure t'elle. Je crois en toi, tu les retrouveras.
Je grimace quand une pensée fugace traverse mon esprit. Oui, je les retrouverais, mais vivant ou mort ?
Je plonge mon visage dans mes mains, ça doit bien faire au moins 48 heures que je n'ai pas fermé l'œil. Je voudrais juste que ça s'arrête.
Soudain, la porte s'ouvre dans un mouvement brusque et Juan apparaît dans l'encadrement de la porte, une expression choquée sur le visage. Je me lève de ma chaise, prêt à entendre la nouvelle qu'il a à m'annoncer.
— Carlos, commence t'il, Elijah est là, il va nous aider à les retrouver.
Je vois du coin de l'œil Teresa ouvrir la bouche de surprise avant de poser son regard sur moi.
Mon miracle, il est enfin arrivé
Juan se décale et laisse entrer Elijah dans la pièce. Elijah s'avance jusqu'à moi avant de me serrer la main, puis, il prononce :
— On part pour Moscou, ce soir.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...