LOLITAAprès cette agréable soirée passé sur cette plage, il est temps de rentrer. Le bruit des vagues caressant le sable me berce jusqu'à ce que nous soyons suffisamment loin pour ne plus les entendre.
Je me sens bien, je dirais même apaisée. Je sais que c'est lui qui apaise mon cœur chaque instant où je suis près de lui parce que je pense qu'inconsciemment, je sais que rien ne pourra m'arriver avec lui à mes côtés.
J'essaye de me battre contre ce sentiment de dépendance qui me lie à tous les hommes que j'ai pu côtoyer dans ma vie juste parce que mon père et mon frère m'ont quitté. Cela fait un moment que j'ai pris conscience que ce qui me manquait était la présence masculine dans ma vie.
J'ai l'impression qu'il y a réellement un lien qui relie un père et sa fille, un lien qui n'existe nul part ailleurs et Dieu sait à quel point c'est dur de vivre quand on perd cette personne.
Mais lorsque je pose mon regard sur Diego j'ai un peu d'espoir qui fait vibrer mon cœur, un peu de joie qui étire mes lèvres. Cette petite voix qui me susurre que c'est peut être lui qui pourra me sauver.
Nous remontons le chemin en silence, et soudain mon cœur rate un battement lorsque je croise le regard de cet homme assis sur un banc un peu plus loin, la pénombre ne me permet pas de réellement voir son visage mais je pourrais reconnaître sa silhouette même dans le noir.
Je m'arrête, les yeux écarquillés, refusant de croire que ce que je viens de voir est réel. Mais Diego me sort de ma transe lorsqu'il se place devant moi, ses deux mains tenant de part et d'autres mon visage.
— Qu'est-ce que tu as vue ? Me demande t'il avec une pointe d'inquiétude dans la voix.
Mon pire cauchemar.
Mon rythme cardiaque s'intensifie, je sens les larmes me brûler les yeux et la voix dans ma tête répète en boucle. Ce n'est pas lui. C'est impossible. Je l'ai tué.
Je secoue la tête, et passe mon regard par dessus l'épaule de Diego et constate avec surprise, qu'il n'y a personne sur ce banc.
— Je...je sais pas. Il n'y a rien.
— Allez, on rentre.
J'opine, sèche les larmes au coin de mes paupières lorsque Diego pose sa main au creux de mes reins.
Nous marchons jusqu'à la voiture dans un silence où je repasse cette image en boucle dans ma tête, me rassurant comme je peux.
Je préfère croire que je suis folle et que j'ai imaginé ce que j'ai vu sur ce banc, plutôt que d'admettre que Ricardo est vivant. Personne ne peut survivre à la quantité d'arsenic que j'ai mis dans ce verre !
J'ai envie de pleurer quand les sentiments que cet homme m'a fait ressentir reviennent me hanter. Ses viols me bousillent. Me réduisent à l'état d'une victime transparente, muette et sourde, et penser que je ne suis pas la seule me retourne l'estomac.
Nous montons dans la voiture, et je rive mon regard sur la fenêtre pour dissimuler les larmes qui ont finit par dévaler mes joues. J'aimerais avancer, accepter tout ce qui s'est passé mais je ne peux pas.
J'ai l'impression que chacune de mes blessures me ramèneront toujours au point de départ parce que chaque blessures laissent des séquelles à l'intérieur, des séquelles qui nous change à jamais.
Et comme à chaque fois que je me sens mourir
lentement, cette pulsion revient, désirant de ressentir une petite chose qui me ferait sentir vivante. Je sèche mes larmes discrètement et tourne la tête en sa direction, je le regarde manœuvrer pour sortir du parking où nous étions garé.

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Lolita
RomanceSa plus grande erreur : Être la fille du chef de cartel le plus puissant du Mexique. Après une série d'évènements tragiques qui ont bouleversé sa vie, Lolita n'aspire qu'à avoir une seconde chance dans l'espoir de retrouver une vie normale. Mais e...