Lolita

CHAPITRE 41

LOLITA

Je me réveille dans un sursaut, ma respiration est haletante et se mêle au rythme angoissant de mon cœur dans ma poitrine. Les derniers vestiges de mon cauchemar s'envole à mesure que je prends conscience que tout ça n'était qu'un mauvais rêve.

Que mon frère n'a pas vraiment tué Diego...

Je sens une larme dévaler ma joue, ma paume l'essuie rapidement avant de s'enfoncer de nouveau dans la matelas. Je tourne la tête, et constate rapidement que
Diego n'est plus là. Je ne sais pas pourquoi mon rythme cardiaque s'accélère, un mauvais pressentiment m'envahit et me pousse à me sortir du lit.

Je descends les escaliers rapidement, guidée par la faible lumière de la lune qui s'infiltre à travers les fenêtres.

Mais la lumière du grand salon m'éblouit immédiatement les yeux lorsque j'atteins la dernière marches des escaliers, je sens mon angoisse se calmer instantanément lorsque mon regard l'aperçoit dans la cuisine ouverte, un soupire de soulagement m'échappe et mes pas me mènent à la cuisine.

Alerté par le son de mes pas contre le parquet, Diego se tourne vivement dans ma direction, ses yeux scrutent chaque parcelle de ma silhouette avançant près de lui.

— Tu ne dors pas ? M'interroge t'il d'une voix grave et fatiguée.

Je secoue la tête négativement en coinçant une mèche rebelle derrière mon oreille. Mes paumes se posent contre le plan de travail avant de soulever mes hanches pour m'asseoir sur celui ci. Diego apporte un verre de thé à ses lèvres afin d'avaler une gorgée du liquide jaune tout en me regardant. Il prononce :

— Tu en veux ?

— Oui...merci.

Je le regarde, son corps se déplaçant à travers la cuisine afin de sortir un verre de l'un des placards, puis il se dirige vers la gazinière où est posée une théière, il se saisit de l'objet avant de verser un peu du liquide dans le verre.

L'odeur de menthe s'imprègne rapidement dans mes narines, me ramenant quelques années en arrière, je nous revois, à l'époque où ma mère était encore là, tous ensemble posée sur le canapé du salon à siroter du thé avec la menthe que papa faisait pousser dans le jardin, en regardant notre feuilleton habituel.

Ce sont des moments simples comme ceux-ci qui me manquent atrocement, et qui me pousse à me demander comment la vie peut-elle autant basculer du côté sombre.

— Fais attention, c'est peut être un peu chaud.

La voix de Diego me ramène sur terre, je ne l'avais même pas vu me tendre le verre.

Je le remercie avant de pendre le verre fumant, je souffle délicatement dessus pour le faire refroidir puis finalement j'apporte le verre à mes lèvres.

— Alors, pourquoi tu ne dors pas ? Me demande
Diego en s'adossant contre le plan de travail.

— J'ai fait un cauchemar, et toi ? Je réponds simplement en déposant mon verre à côté de moi.

— Je n'arrivais pas à dormir.

Je hoche la tête, je crois qu'au fond nous n'avons pas besoin de plus de questions car nous connaissons tous les deux la raison de notre insomnie.

Pendant un instant, le silence apaisant de la nuit nous enveloppe de ses bras, nous restons là, à boire notre thé sans un mot. Perdue dans le vague de nos pensées troublantes et inquiétantes.

J'aimerais lui conter mes angoisses, lui raconter l'horreur de mon cauchemar qui pourrait très bien devenir réalité. Mais je sais que ça ne ferait qu'accroître ses angoisses à lui, alors je choisis de me taire.

Mes yeux scrutent les nombreux tatouages grisant la peau de ses bras, je ne lui ai jamais demandé la signification de tous ces dessins, mais la vérité c'est que je crois qu'il n'y en a aucun, ils servent seulement à cacher son passé.