CHAPITRE 06 :

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ig : iamnessamay 🍒



LOLITA

Mon père était la personne qui m'aimait le plus au monde.
Il rendait le monde plus beau à contempler, les choses plus faciles à surmonter. Il était le héros dont chaque petite fille avait besoin.

Il était mon héros a moi.

Il était mon pilier, mon premier amour, mon bouclier.

Et tout en moi s'est juste brisé lorsqu'il m'a été enlevé.

J'en venais à accepter que j'allais finir par mourir le cœur brisé. Le monde était devenu terne, fade, la vie avait un goût amer. J'avais l'impression de me noyer, une simple flaque d'eau me paraissait être un océan impossible à traverser.

Mais mon amour pour lui m'a rendue assez forte pour accepter que ma vie serait un éternel combat. J'ai d'abord pensé que je serais condamné à survivre.

Mais la simple évocation de son souvenir m'a poussé à combattre cette idée là. Je n'allais pas survivre.

J'allais vivre.

Parce qu'il n'avait pas disparu, j'avais tord. Il n'a jamais cessé d'exister dans mon cœur.

C'est pour cela que jamais, jamais je ne faillirai.

— Détache la.

La voix grasse d'Arturo me fait relever les yeux, il m'observe les bras croisés sous son gros ventre, les auréoles sous ses aisselles ne font qu'accentuer le dégoût que j'éprouvais déjà pour ce monstre. Un homme s'avance vers moi ce qui me fait instinctivement reculer jusqu'à me cogner l'arrière de la tête dans le radiateur auquel je suis attaché.

Je sens mon visage grimacer et mon regard croise celui de cet homme qui fait céder le mécanisme, je soupire quand mes poignets retrouvent leurs libertés, mes bras ont dû être suspendus dans le vide pendant au moins deux heures et maintenant ils sont comme paralysés.

Arturo s'approche de moi d'une démarche lente, plus je ressens sa proximité, plus je sens mon cœur s'effondrer dans ma poitrine. C'est vraiment étrange ce que je ressens. J'ai du mal à réaliser que l'homme qui se tient devant moi fut le même qui pointait cette arme sur mon père et moi dans ce restaurant. J'ai du mal à croire qu'à ces yeux j'aurais dû être morte.

Il est assis sur le bord du lit, quarante centimètres à tout casser doivent alimenter la petite distance qui nous sépare.

— Ça aurait été vraiment dommage que tu meurs ce jour là, diamante.

Je sens mes yeux se gorger de larmes, c'est trop dur. Je pourrais faire une multitude de choses, je pourrais dire une montagne de mots juste pour venger ce qu'il m'a prit ce trente et un juillet.

Alors pourquoi je suis incapable de faire quoi que se soit ?

— Tu sais, on se demandait si tu avais survécu. Tu t'étais simplement volatilisée, tu savais que ton bâtard de frère avait fait une fausse tombe à ton nom ?

Une larme dévale ma joue, je l'essuie rapidement du revers de la main avant de relever un regard faussement assuré sur lui.

— Comment était ta vie aux États-Unis ? Je veux dire, te retrouver seule avec ta toxicomane de tante pendant des années...Ça n'a pas dû être facile.

— Quand une pourriture assassine ton père devant tes yeux plus rien ne semble difficile à surmonter, même cette odeur
nauséabonde que tu dégages.

J'ai vraiment dis ça ?

Ma langue semble s'être déliée par la colère, et alors que j'appréhende sa réaction, celui ci explose de rire.
Mais c'était avant que sa poigne attrape fermement mes cheveux et que nos deux visages se retrouvent à seulement quelques centimètres.

— Trevas ne viendra pas te chercher, petite salope.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant