CHAPITRE 75

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                                   LOLITA

Les aiguilles de la pendule défilent lentement, alors que mes pensées sombres s'emmêlent dans mon esprit. J'ai l'impression de devenir folle, de n'être devenue qu'une vulgaire âme insignifiante, vagabondant dans les méandres d'un monde réduit en poussières. 

Je souffre tellement...

Diego hante chacun de mes rêves, lorsque j'arrive à fermer les yeux. Je revis tous ces moments passés auprès de lui, mais lorsque je me réveille, c'est comme si je mourrais de nouveau. 

Parfois je sens sa main caresser mon corps comme il le faisait si bien, parfois, j'entends le son de sa voix dire qu'il me reviendra et que tout se passera bien. Je me perds dans des écrits qu'il ne liera jamais, en étalant le peu d'émotions qu'il me reste sur du papier qui finira par être brûlé. 

Le son de la porte qui s'ouvre me sort de mes pensées. J'attends le retour de Guzman depuis sa dernière visite, j'espère qu'il trouvera un moyen de me faire sortir d'ici. Je ne sais pas exactement ce que je ferais après, à vrai dire, je n'y ai jamais pensé. Peut être que je retournerais vivre avec les garçons, mais je n'imagine pas faire grandir mon enfant dans cet environnement, je ne veux pas lui réserver le même destin qu'à moi. Pas après tout ce que j'ai vécu. 

Il n'y avait qu'auprès de Diego que j'imaginais l'avenir. A présent tout est flou et incertain. 

— Comment te sens-tu aujourd'hui ?

Je lève les yeux au ciel en entendant la voix de Martina, j'évite soigneusement son regard et sa question alors qu'elle revient s'asseoir sur cette chaise à côté de mon lit. Si je tendais le bras, j'arriverais peut être à lui arracher quelques mèches de cheveux. 

— Bien, je vois que madame a perdue sa langue.

Je la fusille du regard, je donnerais n'importe quoi pour pouvoir la prendre pour un punchingball et déverser toute la rage que je contient en moi depuis des semaines. Face à mon absence de réponde, Martina pousse un soupire de désolation en croisant ses jambes comme elle a l'habitude de le faire lorsque quelque chose la tracasse. Après quelques minutes de silence, elle lance :

— Je songeais à te détacher, et à te laisser plus de liberté. Ce n'est pas bon pour le bébé que tu restes allongée toute la journée.

— Vous vous intéressez à la santé de mon enfant maintenant ? Je rétorque en laissant échapper un rire nerveux.

Martina se lève et contourne le lit avant de sortir la clé des menottes qui me retiennent clouée à ce lit. 

— Je suis quand même sa grand-mère. prononce t'elle avec conviction avant de plonger la clé dans le verrou des menottes.

Mes sourcils se froncent de colère alors que je la fusille du regard pendant qu'elle me retire les menottes. Lorsque mon poignet endolori se libère, je ne réfléchie pas et me lève, me tenant à présent debout devant celle qui m'a prit ce que j'avais de plus précieux. 

— Vous n'avez même pas su être une mère, commencé-je avec véhémence, qui croyez-vous que vous serez pour cet enfant ? Vous n'êtes personne Martina, parce que je vous tuerais bien avant que mon enfant ne voit le jour. Et c'est une putain de promesse.

Sans crier gare, Martina m'abat violemment une gifle qui me fait reculer d'un pas en arrière. L'atmosphère est chargée de tension, Martina me dévisage les yeux flamboyants de colère tandis que je sens mon visage se voiler d'une rage indescriptible. Dans un éclat de fureur, j'avance dans se direction et lui rends sa gifle, mais lorsque ma paume s'abat sur son visage, je sens ses paumes contre mon abdomen me pousser violemment. De toute évidence, j'ai sous-estimé la force de cette femme. Un gémissement de douleur m'échappe alors que je m'écrase au sol après m'être cognée la hanche contre le barreau du lit. 

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant