CHAPITRE 22 :

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DIEGO


Mon regard demeure sur elle, ligotée à cette chaise depuis bientôt une heure.

Son visage est toujours camouflé par ce sac en tissu, et je ne compte pas le lui enlever de si tôt. La lumière de mon dressing éclaire partiellement la chambre, je suis assis au bord de mon lit, jetant quelques fois des coups d'œil à ma montre.

Je veux m'assurer qu'elle ait assez de temps pour comprendre l'absurdité de son acte. Avant qu'elle ne réalise la chance qu'elle ai eu que se soit moi qui l'ai enlevée, et pas un de ces enfoirés de narcos qui veulent son cul pour de l'argent.

Carlos s'occupe de Karina, qui est rentrée en panique il y a quelques minutes, réalisant seulement que Lolita avait disparu. Tout me pousse à croire que c'était intentionnel, Karina connaissait les risques, elle aurait pu faire disparaître Lolita, elle sait qu'elle n'aurait rien eu en retour.

Je ne peux pas toucher la sœur de mon bras droit, question de principe.

Je peux entendre ses petits reniflements qui m'indiquent qu'elle est en train de pleurer. Elle a arrêté de crier depuis un moment déjà, sa voix commençait à se briser, puis elle a compris que ça ne servait à rien de s'user dans des supplications inutiles.

Mes yeux descendent sur sa robe qui dévoile l'intégralité de ses cuisses, mes mâchoires se contractent à l'idée que des hommes aient pu la voir dans cette tenue.

Après un moment de réflexion, je me lève dans un soupire, un opinel dans la main. J'avance vers elle, me place dans son dos, et coupe les liens qui liaient ses deux poignets entre eux.

   — M-merci. Souffle t'elle d'une voix faible en frottant ses poignets endoloris.

     — Ne me remercie pas.

Son corps se fige, puis sa tête tourne dans tous les sens, comme si elle croyait à une hallucination sonore.

Je retire le sac en tissu, dévoilant son visage trempé de larmes et de sueur, son mascara a coulé, ses cheveux noirs sont désordonnés, certaines mèches sont collées à son front.

Ses grands yeux verts se braquent sur moi, encore humide de ces larmes récentes, son regard éploré et étonné soutient le mien.

C'est moi qui coupe le contact en allant lui servir un verre d'eau, utilisant le pichet d'eau posé sur mon bureau.

   — J'arrive pas à croire que tu es fais ça. Murmure t'elle, sa voix pleine de rancœur.

   — Et moi je n'arrive pas à croire que tu es stupide au point de suivre une fille qui ne t'aime pas.

Son visage se décompose, je m'assois de nouveau face à elle, lui tendant le verre d'eau qu'elle finit par accepter. Puis elle le laisse retomber sur le sol.

Le verre se brise contre le carrelage, éparpillant des dizaines de petits morceaux de verre un peu partout dans la chambre.

Je contemple la scène d'un air indifférent, croisant mes mains entre mes cuisses.

   — C'est petit. Crache t'elle avant de se lever.

   — Attention, ne marche pas sur les bouts de verres.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant