Chapitre 49

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DIEGO

— T'es sûr de ce que tu fais ?

Mon regard se plante dans celui de Juan, je continue d'attacher mon gilet par balle en rétorquant :

— J'attends ce jour depuis quatre mois, je vais pas reculer aujourd'hui.

Nous sommes arrivés en Colombie il y a une heure, et nous sommes déjà posté devant la villa de Federico, un groupe de mes hommes sont postés tout autour de la propriété au cas où ça tournerait mal. Il n'y a que Juan et moi qui allons entrer.

Il est quatre heures du matin, le silence de la nuit nous enveloppe et la boule dans mon ventre grandit à mesure que nous avançons à travers la pénombre Juan et moi.

Je me demande comment elle réagira en me voyant, et si elle acceptera de me suivre malgré le lavage de cerveau qu'elle a dû subir par son frère.

J'ignore si je vais réussir à me retenir de buter cet enfoiré.

Sa villa est située dans un coin paumé, dans les montagnes près du village d'Aguadas. J'aperçois seulement quatre hommes postés à l'extérieur, ils discutent entre eux devant la porte d'entrée. Juan et moi nous faufilons à l'arrière pour tenter de pénétrer par l'arrière de la villa.

— Par là. Me signale Juan en désignant une porte sur le côté.

Nous nous y rendons, Juan s'agenouille devant la porte pour crocheter le verrou pendant que je monte la garde.

— Merde...ça va prendre plus de temps que prévue, c'est une porte blindée.

— Prends ton temps. Je rétorque quand l'un de mes hommes prononcent à travers le talkie walkie :

— "Y'en a un qui arrive vers vous."

— C'est bon. Je réponds en apportant le talkie à ma bouche.

Je me tourne vers Juan pour rectifier  :

— En fait magne toi.

— C'est bon, j'y suis presque.

Je lève mon glock paré d'un silencieux lorsque j'entends des pas approcher, une ombre se dessine progressivement sur le gravier.

— C'est bon. Chuchote Juan en ouvrant la porte.

Nous nous glissons tous les deux rapidement à l'intérieur, je braque mon arme et ma lampe torche en avant et éclaire la pièce dans laquelle nous sommes. C'est une buanderie, une odeur de peinture encore fraîche imprègne la pièce.

— Merde !

Je me tourne vers Juan en braquant ma lampe sur lui, il grimace devant sa main blanche de peinture, je pousse un soupire d'exaspération  avant de chuchoter :

— Cabrón.

Je  pousse la porte et avance progressivement dans la grande salle de séjour plongée dans le noir complet. Juan est derrière moi, son manque de discrétion me fait serrer les mâchoires quand il se cogne pour la deuxième fois contre la table à manger.

Je n'arrive pas à réaliser qu'elle est là, dans cette maison, et que je m'apprête à l'affronter après ces interminables mois d'attente.

Je n'ai jamais vraiment réfléchi à ce que j'allais lui dire, j'ai imaginé la manière dont ses yeux émeraudes allaient me regarder, si j'allais y retrouver une once d'amour ou seulement toute la déception que je lui inspire.

— Ça alors.

Il ne me faut qu'une seconde pour assimiler cette voix qui perce le silence, l'instant d'après, la lumière s'allume dans toute la pièce.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant