CHAPITRE 67

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LOLITA


La nuit a été longue, très longue.

Je sens encore ses doigts chauds sur ma peau, le manque se ressentait dans chacun de nos mouvements. Ses lèvres douces sur chaque parcelle de mon épiderme a laissé des traces témoignant des ébats passés.

L'avoir près de moi me comble de bonheur, j'aimerais que ce moment dure à jamais.
La lumière du jour s'infiltre par les rainures des volets, je peux entendre sa respiration régulière alors qu'il dort encore. Diego semble si paisible, dénué de toute inquiétude. Mais lorsqu'il se réveille, il se revêt de cette expression impassible qui laisse croire au monde que rien ne le touche, mais moi je sais que c'est tout le contraire.

Je rêve d'un monde pour lui où il n'aurait plus à dissimuler ces émotions, un monde où ressentir n'est pas considéré comme une faiblesse. Oui, je rêve de le voir vivre pour lui et pour personne d'autres.

Mes doigts parcourent son torse grisé de tatouages, qui se gonfle sous ses inspirations. L'état de plénitude qui m'envahit est indescriptible, c'est comme si nous étions dans une bulle qui nous sépare du reste du monde. Impénétrable et réconfortante, c'est juste Diego et moi, même si ça ne dure qu'un temps. 

— T'es réveillée hermosa ?

Je relève la tête et plonge mon regard dans celui de Diego, un sourire se dessine sur mes lèvres alors qu'il dépose un baiser sur le haut de mon crâne.

— J'ai rêvé qu'on faisait l'amour toute la nuit. prononce t'il en rivant son regard vers le plafond.

— C'était pas un rêve, idiot. ricané-je.

Son ricanement grave résonne dans tout mon être et me fait automatiquement rire moi aussi. Je colle ma joue contre son torse en entourant mon bras autour de son abdomen.

— C'est mon tee shirt que tu portes ? lâche t'il.

— Oui, tu le veux ?

J'encre mon regard dans le sien et Diego opine d'un hochement de tête. Une lueur joueuse passe dans ses iris, alors je prononce :

— Si tu le veux, enlève le moi.

Son regard descend sur ma poitrine et sa langue passe sur sa lèvre inférieure pour l'humidifier.

Mais sans que je m'y attende, ses doigts viennent m'attaquer par surprise et me chatouiller, j'explose immédiatement de rire en me gesticulant dans tous les sens pour me défaire de son emprise. Je crie son nom et l'éclat de son rire se mêle à mes hurlements désespérés.

— Ahhhh ! Pitié, arrête !

— J'entends pas, t'as dis quoi ? rétorque t'il en intensifiant les chatouilles sur mon abdomen.

— T'es un enfant ! Arrête, arrête !

— Dis "Arrête le plus beau des maris sur terre."

— Oui ! Le plus beau des maris ! Arrête pitié !

Diego lâche un "merci" avant de cesser les chatouilles, je dois prendre plusieurs secondes pour me remettre de mes émotions. ma respiration saccadée résonne dans la pièce, je m'essuie le coin des yeux dont des armes perlent à force de rire.

— On n'est même pas marié. je reprends enfin.

Un rictus grave lui échappe, malgré que ce soit un sujet tabou pour lui je ne peux m'empêcher de relever ça, parce que ça a de l'importance pour moi.

— Ce n'est qu'une question de temps. rétorque t'il en se dirigeant vers l'armoire.

Mon regard descend sur son dos nu dont l'encre recouvre presque l'entièreté de sa peau. Sans cette encre, on pourrait apercevoir la trace de mes ongles sur ses omoplates.

LolitaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant